Death and the Black Work

Liste des groupes Black Metal Nightbringer Death and the Black Work
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16/20
Nom du groupe Nightbringer
Nom de l'album Death and the Black Work
Type Album
Date de parution 10 Décembre 2008
Style MusicalBlack Metal
Membres possèdant cet album29

Tracklist

Re-Issue in 2012 by Forever Plagued Records with a bonus disc.
1.
 Black Saturn
 07:59
2.
 The Somnambulist
 07:27
3.
 Feast of the Manes
 07:00
4.
 Of Silence and Exsanguination
 10:01
5.
 Womb of Nyx
 07:12
6.
 Lethe
 14:05
7.
 Caudua Draconis
 10:45

Bonus
8.
 The Nascent Gates of Twilight and Dawn (LP Edition)
 
9.
 Beneath the Sands of Dudeal (LP Edition)
 

Durée totale : 01:04:29

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Nightbringer


Chronique @ sarcophagus

30 Novembre 2011

Death and the Black Work est une vraie bombe

On peut tous le dire. A part quelques rares formations, les États-Unis ne sont pas le lieu de prédilection du Black Metal. Mais ces dernières années, nombreux sont les groupes à vouloir sortir de l’ombre des groupes européens. Pour en citer quelques un on a Wolves In The Throne Room, Agalloch, Inquisition ou Sothis. Nightbringer, formation encore méconnue dans nos contrées, fait partie de ces groupes là. Originaire du Colorado, lieu des États-Unis où le Black Metal est très rare, Nightbringer est un quinquet constitué de Naas Alcameth (chant, guitare, basse), d’Ophis (guitare), de Nox Corvus (chant, guitare, basse, percussions), VJS (Batterie) et d’Ar-Ra’d al-Ilbis (chant) et qui déborde de créativité. Formé à la fin des années 90, c’est seulement en 2008 que le groupe fait surface avec son premier album Death and the Black Work.

Comment décrire une musique pareille? Il est difficile de faire le rapprochement avec un groupe plus connu car moi en tout cas, c’est la première fois que j’entends une musique aussi intense, noire et aussi glauque. Nightbringer serait plutôt un mélange de groupes. Prenez Darkspace, Deathspell Omega ou encore Emperor, mélangez le tout et vous obtiendrez Nightbringer. A travers Death and the Black Work, il ne faut pas voir seulement un mélange de ces trois groupes, ce serait trop rabaissant pour les Américains de Nightbringer, mais plutôt un Black Metal influencé par ces groupes mais qui propose quelque chose de nouveau, une innovation moderne du Black Metal, voir un nouveau genre. A première vue, on sait déjà que l’on va tomber sur quelque chose d’étrange et d’inconnu. La pochette noire et blanche typiquement Black Metal nous dévoile un pentagramme des plus mystérieux se rapprochant de celui de Watain. Quand j’ai commencé à écouter du Black Metal, ce genre de pochettes m’intriguait et m’incitait à écouter un album. Mais très vite je me suis rendu compte que derrière ce genre de pochettes, la musique ne suivait pas tout le temps. Donc même si cette pochette m’intriguait pour son côté qui sortait de l’ordinaire, j’étais assez réticent avant de lancer le CD.

Ma première écoute fut assez bizarre. J’ai pris le temps de l’écouter en pleine journée et attentivement et le résultat était clair pour moi. J’étais en face d’un album moyen avec une production moyenne et qui ne méritait pas que l’on s’y attarde trop. A la fin de cette première écoute l’album méritait selon moi un 12 voir un 13 car même si on ne comprend pas la musique de Nightbringer, il est évident qu’il y a un gros travail de recherche derrière Death and the Black Work. Mon gros problème était que je n’avais pas réussi à entrer dans l’univers de cet album alors que je suis un grand fan de Darkspace, de Deathspell Omega et d’Emperor. Alors que mon avis était fait et que je trouvais ce premier essai moyen, je me sentais obligé d’écrire une chronique sur cet album afin que d’autres personnes ne se fassent pas prendre dans le même piège que moi. Puis au final j’ai trouvé que ça ne faisait pas sérieux de juger un album sur une première impression.

Au final j’ai pris le temps de réécouter l’album dans son intégralité mais surtout dans un autre cadre. Cette seconde écoute a été un coup de théâtre énorme pour moi. Je me suis tout simplement posé la question: "Et si j’avais écouté l’album dans de mauvaises conditions ?" En réfléchissant bien, pendant ma première écoute, j’étais peut être concentré et attentif mais j’étais surtout en plein jour et j’ai écouté l’album dans un bus et un métro et en plus avec des écouteurs et non avec un casque (qu’est-ce que c’est chiant d’écouter un album que l’on ne connait pas avec des écouteurs merdiques quand son casque est cassé!). Pour ma seconde écoute je me suis plongé dans le noir avant de me coucher et j’ai mis play sur mon MP3.

Une fois commencé, le premier morceau qui s’ouvre d’abord sur une introduction très ambiant arrive à me convaincre alors qu’à la première écoute, elle m’ennuyait au plus haut point. Plongé dans le noir, cette introduction m’a vraiment fait stresser et je voulais que ça se termine rapidement tellement elle me mettait la pression. Après, il est difficile d’extraire un morceau en particulier parmi les sept titres proposés car cet album forme un tout. Les morceaux sont construits à peu près de la même manière. Donc je vais surtout parler de l’album dans son ensemble. Avec les références que j’ai citées plus haut, il est normal de constater que Nightbringer nous dévoile sur Death and the Black Work un Black Metal dense, noir, cosmique, violent et diaboliquement occulte. Une fois l’introduction de Black Saturn passée, les membres de Nighbringer lancent toute leur hargne et toute leur colère sur leurs instruments. Un vrai mur du son infranchissable se met en place contre lequel l’auditeur a du mal à lutter mais qu’il devra domestiquer pour aller jusqu’à la fin de l’album. Plus les morceaux passent, plus il est difficile à l’auteur de se relever et de supporter l’album car les Américains ont réussi à rendre cet album très oppressant et dérangeant pour le commun des mortels. A la fin de cet opus, votre âme sera détruite et corrompue. Cet album que vous pensiez détester au début deviendra finalement un album dont vous vous souviendrez un bon moment (même si vous n’avez pas aimé), surtout si c’est la première fois que vous écoutez ce genre de musique. Je suis fan de Black Metal depuis un bon moment et je n’avais jamais écouté un album comme celui-ci. Ce qui m’avait fait peu apprécier cet album pendant ma première écoute, c’est ce qui m’a séduit pendant ma deuxième et aussi toutes les autres.

Maintenant je m’attaque au plus gros défaut de Death and the Black Work. Car si depuis le début je parle de cet album en bien, il y a bien une chose qui plombe tout. La production n’est pas bien adaptée pour ce genre d’album. Du moins, un son assez crade renforce le côté chaotique et occulte, mais du coup, on arrive moins bien à cerner toutes les subtilités de cet album qui demeure très complexe. Le son n’est pas non plus catastrophique mais le mixage des instruments est très inégal et donc certains instruments sont beaucoup trop en avant ou justement beaucoup trop en retrait. Dans tout l’album les guitares et le chant sont largement mis en avant et on comprend bien pourquoi car les ambiances morbides et glauques sont transmises par eux et par le clavier qui n'apparait que de temps en temps. Mais du coup on n’entend pas du tout la basse sauf sur les passages plus calmes qui, de plus, ne sont pas très nombreux. Le mixage de la batterie est pour moi catastrophique. Car comme je l’ai dit plus haut, la musique de Nightbringer met en place un mur du son et dans ce mur la batterie a du mal à ressortir. Elle a un effet de barrage mais on n’arrive pas à distinguer tous ses éléments. Dans les blasts, le charleston ne s'entend plus, pourtant on sait qu’il est là mais pas moyen de l’entendre. Pour ce qui est de la caisse claire et des toms, le son passe plutôt bien. Mais le pire est certainement la grosse caisse qui ne s’entend presque pas, que ce soit pendant les blasts ou les passages en double pédale.

Même si la production ne permet pas de bien entendre tous les instruments, les performances des musiciens sont assez bonnes. Bon, je ne vais pas vous parler de la basse vu qu’on ne l’entend pas, mais surtout des guitares. Au début il y a une grosse impression de n’importe quoi mais après plusieurs écoutes on se rend compte que c’est hyper technique et très recherché. J’ai rarement entendu des guitaristes avec un tel jeu. Pour une fois, on est en face de nouvelles sonorités. En plus d’être techniques, les guitaristes se basent sur une nouvelle manière de jouer. Toute personne qui a écouté l’album a constaté que le groupe utilise énormément les dissonances. Des groupes comme Ondskapt ou Gris utilisent des dissonances mais pas autant que Nightbringer. C’est le fondement même de la musique de Nightbringer. Pour le peu qu’on arrive à entendre de la batterie, ce n’est pas ce qu’il y a de plus complexe mais il faut pouvoir maintenir la cadence car la plupart des morceaux sont longs et dépassent les sept minutes (avec les deux bonus, l’album est assez long, 80:06 minutes). Par contre, l’ajout de claviers pour cet album est incroyablement efficace. Eux aussi contribuent énormément à créer cette atmosphère cosmique et fantomatique si particulière (semblable à celle de Darkspace).

Que dire. Death and the Black Work est une vraie bombe et même si on n’a pas aimé cet album, on ne peut être qu’impressionné par la technique et la noirceur dégagées par cet album. Les amateurs de musiques occultes seront impressionnés par le talent de ces Américains. Nightbringer est encore très jeune mais une brillante carrière s’ouvre devant lui avec Death and the Black Work. Ce qui pourra faire fuir les gens devant cet album, c’est certainement sa longueur, sa production vraiment mal foutue et le grand nombre de dissonances, mais sinon tout est bon dans ce premier opus. Un groupe à suivre de très près.

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