Aaah, la mort… Froidement inévitable, nombreux sont ceux qui s’évertuent à la fuir leur vie durant, en vain, puisque la Faucheuse finit toujours fatalement par les rattraper… Puisqu’il nous faut bien faire avec, pourquoi ne pas essayer de l’apprivoiser, d’apprendre à la connaître pour ne plus en avoir peur, voire même de l’aimer ou la vénérer ? C’est le parti qu’ont pris les Finlandais de
Sargeist qui, un peu plus d’un an après la sortie du très bon
Unbound, reviennent nous faire patienter avec ce
Death Veneration, EP de quatre titres pour 19 minutes. Au menu, aucune surprise, un petit hors d’œuvre goûtu qui nous ressert le même black metal à la fois très agressif et mélodique qu’en 2018.
C’est que le quintette se concentre toujours autant sur les guitares, et, en la matière, Shatraug et VJS ne sont pas des manches (ho ho !) : on retrouve avec plaisir ces riffs à la finlandaise, tranchants, purs et à la profondeur mélodique incroyable mis en avant par un son toujours aussi clair et puissant. Le contraste entre ce riffing envoûtant et le chant hurlé de Profundus, supporté par ces tartines de blasts supersoniques, fait la force du groupe (To Make Wolves of Men,
Death Veneration) et la recette, déjà largement éprouvée, fonctionne toujours aussi bien. En ce sens,
Death Veneration est un bon EP de
Sargeist, ni plus ni moins, qui confirme le talent de composition du groupe et sa capacité à pondre des riffs inspirés et accrocheurs par paquets de douze. Le très bon To Make Wolves of Men se fend même de ces passages plus rock n’ roll et groovy à la
Satanic Black Devotion qui donnent plus de relief au titre.
Après, il faut que les choses soient claires : ici,
Sargeist n’innove pas, il reprend les ingrédients de l’album précédent, et il a même tendance à se répéter (le riff central du morceau éponyme, bien que très bon, sonne déjà entendu, usant et réusant de ces (dis)harmonies et tonalités si chères au groupe) ; les structures des morceaux sont souvent similaires, et l’on retrouve inévitablement les mêmes gimmicks de composition chez les Finlandais. Néanmoins, on remarquera que la recherche mélodique se fait ici encore un peu plus poussée (les breaks mélodiques de To Feast an
Astral Blood, les quelques leads limpides de
Death Veneration qui viennent illuminer le riff principal ainsi que ce break central aux note chaudes et claires), ouvrant potentiellement de nouvelles perspectives pour le quintette, déjà entrevues sur
Let the Devil In ou
Unbound.
En tout état de cause,
Sargeist poursuit sur sa lancée, balançant un black metal très rapide, violent et mélodique aussi intense que prévisible. C’est un fait, même si ces 19 minutes sont haineuses et glaciales, la crasse, le son caverneux et l’aura réellement blasphématoire des premiers enregistrements sont désormais loin, mais pour ceux qui aiment le black bien produit, les Finlandais proposent des titres accrocheurs et parfaitement chiadés, toujours aussi hypnotiques, un peu dans le style de ce que font leurs compatriotes d’
Aegrus. A vous de voir si cela vous convient, personnellement, j’y retourne ! Finalement, la mort est belle quand on sait l’apprécier…
bonne chronique car sargeist offre toujours de la qualité avec des atmosphere diaboliquement énivrant
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