Sargeist est incontestablement l'un des groupes incontournables en Finlande, et l'un des pionniers du Black finlandais, parallèlement à
Horna ou
Behexen, ou bien à d'autres formations encore, créées durant la même période, telles que
Urn,
Satanic Warmaster,
Baptism ou bien
Azaghal. N'ayant sorti que quatre full-length en l'espace de 18 ans d'existence (dont celui-ci), "
Disciple of the Heinous Path" demeure un classique du groupe à posséder. Toutefois moins acclamé que son prédécesseur, "
Satanic Black Devotion", mais cependant un essentiel à se procurer dans la discographie du groupe.
Toutefois, "
Satanic Black Devotion", l'album phare et incontournable de
Sargeist, avait divisé, certains n'y voyant qu'un album de
True Black parmi d'autres, pas original pour un sou, aux influences trop Darkthroniennes. Bref, un disque manquant cruellement de personnalité. Globalement, cet effort s'immiscerait dans les clichés les plus banals et simplistes du Black, par une imagerie qui reste pour le moins classique et atypique du genre (que ce soit pour la cover ou la marque de fabrique, concernant la musicalité des Finlandais). Et pour d'autres, c'est un album fabuleux, une véritable ode à la noirceur, un opus incontournable, et un indispensable, pour tout Blackeux qui se respecte. Pour ma part, je pencherai plutôt pour la seconde catégorie, et bien que je trouve cet album excellent, je ne le considère pas non plus comme un chef-d'oeuvre, mais toutefois un disque à posséder pour tout amateur de
True Black à l'ancienne.
Force est de constater, sur cet opus, que l'empreinte du groupe y est toujours prégnante, favorisant une production très raw, du moins vis à vis du son des guitares, toujours aussi crasseux ; mais aussi par le chant d'Hoath Torog, qui s'exprime avec hargne, par une voix très rauque et perçante, se répercutant dans les abîmes de la nuit, comme si ce dernier était possédé par le malin en personne. Aussi, sans aucune contestation possible, cet album s'inscrit dans la continuité de son prédécesseur, caractérisé par une atmosphère toujours aussi noire et suffocante, qui définit l'essence même du
True black d'antan, par une production, comme dit, raw et sale. En tout cas, les principes du groupe sont restés authentiques jusqu'à lors, il suffit d'écouter la dernière offrande du groupe, intitulée "
Feeding the Crawling Shadows", pour en faire le constat.
Cependant, "
Disciple of the Heinous Path" s'avère moins prenant que "
Satanic Black Devotion", car on y perçoit une trop grande redondance dans les riffs, et ce, sur l'intégralité des titres, où la plupart tournent en boucle, étant alors d'une structure trop minimaliste, qu'on regrettera inévitablement en comparaison de compos plus variées présentes sur son prédécesseur. Par contre, la mélancolie qui émane des riffs est saisissante. Celle-ci s'avère désormais plus présente et pesante, et plus accentuée qu'auparavant, entraînant l'auditeur dans une profonde léthargie, celui-ci inhalant alors l'odeur de la peste à plein nez. En effet, on sent nos entrailles pourrir, doucement mais sûrement, à l'écoute du morceau éponyme de l'album, par ces riffs languissants, et cette batterie, qui reste, la majeure partie du temps en middle tempo, achevant l'auditeur à-petits-feux dans une rythmique constante ; pour aboutir finalement à sa déchéance, au fil des titres, qui coulent comme l'eau croupie de marais noirs.
Cet album n'est toutefois pas le meilleur du groupe, pour ses infimes défauts, comme cette redondance prépondérante dans le riffing et cette batterie trop statique. N'étant pas non plus un indispensable, c'est tout de même un disque de très bonne facture. Ceux qui ont apprécié "
Satanic Black Devotion" peuvent se le procurer les yeux fermés, car
Sargeist reste authentique et fidèle à lui-même. En somme, du bon vieux Black, en dépit de cette lenteur, qui pourra déplaire à certains, mais qui caractérise la force des compos de
Sargeist, caractérisée par son atmosphère noire, et qui définit l'essence même d'un Black pur au son old school.
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