Satanic Black Devotion

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17/20
Nom du groupe Sargeist
Nom de l'album Satanic Black Devotion
Type Album
Date de parution 22 Juillet 2003
Style MusicalBlack Metal
Membres possèdant cet album163

Tracklist

Re-Issue on LP in 2004 by World Terror Committee Production (W.T.C. Production) with 1 bonustrack.
1.
 Preludium
 01:33
2.
 Satanic Black Devotion
 05:41
3.
 Obire Pestis
 02:48
4.
 Frowning, Existing
 05:44
5.
 Glorification
 04:11
6.
 Panzergod
 04:32
7.
 Black Fucking Murder
 06:05
8.
 Sargeist
 06:28
9.
 Returning to Misery & Comfort
 04:38
10.
 Cursed Be the Flesh I Have Spared (LP Release)
 

Durée totale : 41:40

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Sargeist


Chronique @ ArchEvil

13 Janvier 2008
Ces premières années du 21ème siècle, la scène finlandaise a connu une période très fertile grâce à la naissance de disques qui ont suscité l'admiration et le respect d'un grand nombre d'adeptes intègres au Black Metal. Résonnèrent alors des noms qui, acclamés par leurs premiers méfaits autrefois, réitérèrent leur salut en prouvant leur passion et leur volonté de conservation du genre.
Le cas de Shatraug en est des plus illustres, guitariste du groupe faramineux du nom de Horna, il ne s'en contenta pas et donna participation à de nombreux projets vers la fin des années 90 : Guitariste de session sur Behexen, membre actif sur le groupe de grind Morbid Savouring et également guitariste sur Sargeist. Ce dernier, rejeton de notre homme ainsi que Torog et Horns de Behexen, sortit ses premières fresques en 2001 par un LP : Tyranny Returns et un Split EP en compagnie des français de Merrimack en 2002.
C'est en 2003 que Satanic Black Devotion vit le jour. Il y a peu, intéressé par les éloges concernant le groupe et en particulier le disque cité, je me le procurais sans en nourrir un enthousiasme marquant, ce jusqu'à la première écoute.
Après un coup d'œil sur la tracklist et une cover classique du chevelu aux poses machiavéliques, débute la funeste introduction aux samples tirés d'un gouffre, des hurlements déchirés répercutés sur les parois. Le vortex produit forme une transition parfaite avec le morceau titre, la détonation plus qu'efficace déboulant sur le black metal apocalyptique de Sargeist. Un rapprochement avec Darkthrone est évident, toutefois plus comparable à un Transilvanian Hunger qu'à un Under a Funeral Moon. Construit notamment sur une mélodie écrasante, charpente hypnotique du disque, celle-ci confère à l'œuvre une silhouette à la fois plus noble et charismatique, l'accouplement avec sa bestialité sans concession, primitive et crue en est vraiment magique, embué par la production old school aux hautes fréquences quelque peu étouffées. Du côté du line-up, on s'offre le strict nécessaire à l'expression : batterie sèche, martèlements de blasts et rythmiques nerveuses épaulent parfaitement les riffs rageurs tout comme ces mélodies entêtantes qu'ils reproduisent. Le chant très criard peu faire grincer des dents, mais sa plongée au milieu du chaos musical en fait un élément indispensable.
Satanic Black Devotion ne cherche ni à innover, ni l'originalité. Ce ne sont pas les préoccupations d'un tel groupe, ses bases reposant avec orgueil sur un art noir de tradition. Mais ce folklore de plus en plus épandu et, par lien de cause à effet, souvent bâclé, voire laminé par la médiocrité laisse une fameuse part du gâteau à cet opus réellement grandiose. En définitive, il parvient à harmoniser ces éléments cruciaux précités, trouve son terrain ente mélodie et violence et se conclu comme une œuvre authentiquement sinistre dont l'élitisme opaque et profond pourrait autant fasciner que déranger.

Cette galette sulfureuse diffuse un brouillard étrange, une bénédiction de la tyrannie, une cérémonie au nom du mal. Tout ce qu'il laisse entendre semble avoir été créé pour détruire. Imparable musicalement, il n'hésite pas toutefois à varier les rapports de vitesse. Après le superbe morceau titre, un hymne au Black Metal lancé à pleins tubes, on tombe sur une série de titres jubilatoires : les trois petites minutes de "Obire Pestis" et leur riff caverneux et cruel s'exécutent comme un final du précédent avant d'enchaîner sur le criard et possédé "Frowning, Existing", nous enfonçant davantage en sa teneur démoniaque. Puant la perversion à plein nez, aucun répit n'embarrasse le groupe, "Glorification", au riff principal repris de Aigle Conquérant du groupe français Seigneur Voland, débutant sur un mid tempo bien grinçant comme je les aime, continue à enfoncer le clou sur une suite tout simplement inhumaine, un long break au mid tempo pernicieux se glisse cyniquement au milieu de la piste. Les rythmiques carrées et bombardantes de "Panzergod" enclenchent un secouage de crâne martial, alors que "Black Fucking Murder" préfère utiliser la brutalité contemplative. Il porte d'ailleurs bien son nom, cet appel au massacre est sans équivoque et tellement suprême.
"Sargeist" joue quant à lui la carte du désespoir, j'ignore en ce qui vous concerne, mais ces riffs sont sans exception totalement hypnotiques et hors du monde. L'âme du caveau ( sa traduction littéraire il me semble ) aime ses gammes, et devance le reste du disque par un côté mélodique incantatoire. Je me suis littéralement égaré sur le riff du deuxième couplet et ai jouis comme un animal sur le passage plus mélodique vers la 5ème minute. Il n'est pas étonnant que le groupe y aie choisi son nom respectif.
Et le dernier titre, "Returning to Misery & Comfort" achève l'œuvre sur un autre riff magnifique, les déclamations annoncent la fin, alternant la tempête et les mid tempos désolés, l'œuvre s'achève ainsi, laissant son auditeur entièrement convaincu.
Satanic Black Devotion n'est donc pas l'album révélateur sensé offrir une nouvelle approche du Black Metal. C'est au contraire un violent retour de flammes à la face du sceptique et de la petite nature. Ca fait très mal, ça ne nous change pas beaucoup, mais ca fait du bien !
La scène finlandaise génitrice de fameuses icônes telles Satanic Warmaster, Archgoat et bien sûr Horna, il s'y loge un siège bien douillet à l'abri de l'hypocrisie et de l'insuffisance. D'un tempérament profondément haineux et dépravé, les amateurs de musiques crues et malsaines pourront s'y intéresser sans crainte, si ce n'est déjà fait.

17 Commentaires

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Deathpair - 14 Janvier 2010: Hum c'est bien facile de comparer avec des chefs-d'oeuvre adulés par tous... enfin sauf par moi! J'ai jamais accroché à l'ambiance de Darkthrone (oh si j'en entends j'aime mais sans plus) ni même jamais vraiment aimé Mayhem, pourtant j'aime bien l'émotion qu'il se dégage de ce Satanic Black Devotion, la souffrance, la haine et la mélancolie nous prennent au tripes. Alors certes c'est simple, minimaliste presque, avec des paroles sans fondements, mais ça n'empêche pas d'avoir une ambiance singulière et intéressante. Darkthrone et Mayhem ont posé les bases du genre, Burzum à inspiré des tas de groupes en étant le père de l'ambiant, mais est-ce une raison pour que ceux qui suivent cet héritage soient dénués de sincérité ou de talent? Non je ne pense pas.

La trinité finlandaise est unique je trouve, y'a pas mieux en raw à mon avis en ce moment.
Ljosalfheim - 14 Janvier 2010: Les commentaires que j'ai laissés n'ont pas été assez nuancés, j'ai été beaucoup trop vif et parfois incohérent dans ce que j'ai écrit.
J'assume cependant mes propos, donc je les laisse tels quels, je précise simplement que j'étais pas forcément dans des conditions favorables à un débat constructifs, donc pas la peine d'épiloguer, cet album n'étant pas foncièrement mauvais, je n'y ai juste pas trouvé ce que j'y cherchais.
Seul - 16 Mars 2011: Je ne vois pas trop ce qu'il y a de si "géniallissime" sur cette album. Je rejoins plus l'avis de Nattskog même s' il mérite plus que 10/20. C'est un bon album mais sans plus. Peut êtres qu'avec le temps je trouverais un plus grand intérêt à cette album.
Ma2x - 28 Novembre 2011: @Seul : Avec le temps oui, il est plus difficile d'accès que le Disciple of heinous path, plus dans l'esprit, ou que Let The Devil In plus propre.
Ne le vend pas, car un jour tu vas le réécouter, et tu va adorer cet album !
C'est l'Album avec un grand A du black finnish selon moi, même si on a à côté de ça CSM de Satanic Warmaster ou EESE de Horna, ce Sargeist est au dessus des autres.
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Chronique @ Icare

08 Septembre 2011

nos yeux englués ne peuvent même plus verser de larmes car notre cœur est irrémédiablement flétri

Un nom bien méchant comme Sargeist, (le cercueil de l’esprit), un titre d’album d’une originalité et d’une finesse à toute épreuve comme Satanic Black Devotion (est-il seulement besoin de traduire?) et une pochette en noir et blanc stéréotypée au possible arborant inévitablement un affreux peinturluré à l’air pas content du tout faisant la causette à son pote la tête de mort…
Y’a pas à dire, à première vue, ça part mal pour les Finlandais, qui parviennent semble-t-il à réunir tous les clichés les plus ridicules inhérents à un style à la recherche d’un second - disons plutôt troisième… - souffle pour ne pas étouffer dans son propre marasme créatif, victime de ses règles élitistes et castratrices.
Dans ces conditions, comment aurait-on pu s’attendre à l’impact, glacial et impitoyable, du souffle démoniaque qui va glacer notre être tout entier à l’écoute de ce petit bijou de l’Art Noir? Pourtant, le nom de Shatraug en tant que guitariste, leader de la célèbre formation Horna, aurait dû nous mettre sur la piste. Car Satanic Black Devotion ne se limite pas à une suite de gimmicks clownesques et convenus, au contraire: les Finlandais vivent pour leur musique, l’habitent et lui insufflent une âme. Noire et définitivement vouée au Mal.

Tout commence par une petite intro lugubre, des choeurs désincarnés épousant les bêlements graves et résignés d‘une horde de boucs, un tambour de mort qui pulse un battement catatonique et sourd et des plaintes et hurlements de souffrance se mêlant en un lancinant magma à un semblant de mélodie lointaine. Pas de doutes, nous sommes bien aux portes de l’Enfer.
« Vous qui entrez ici, abandonnez tout espoir » écrit Dante dans La Divine Comédie. Voilà une phrase simple et percutante qui pourrait résumer à merveille l’offrande maudite des Finlandais; car c’est bien directement dans les abysses que nous propulse l’œuvre noire de Sargeist, et dès le deuxième titre éponyme, furieux et d’une majesté glaciale et entêtante, la descente dans les fonds de l’abîme commence: ce riff d’outre tombe, froid, obsédant et brumeux, mais d’une pureté à couper le souffle, déboule furieusement et s‘empare sans attendre de notre âme décharnée, appuyé par la furie implacable de la batterie qui déroule, inhumaine, ses pulsations aliénantes à un tempo infernal. Et sur ce chaos sonore au magnétisme insoutenable vient se greffer cette voix morte et pourrie, émanation sèche et putride d’un au-delà où l’air vicié étouffe toute forme de vie et d’espoir. Le son est caverneux, poisseux, prend à la gorge, l‘accordage des guitares est très bas, et le grain épais, tout pour étourdir les sens de l‘auditeur et le transformer en une poupée de chair lymphatique et soumise. Là, au milieu d’âcres relents de souffre et d‘exhalaisons méphitiques, la vie nous quitte, nos émotions s’envolent, nous laissant seuls avec nos angoisses dans le vide des Ténèbres. Et quand, à 3min14, jaillit ce riff magnifique et poignant, nos yeux englués ne peuvent même plus verser de larmes car notre cœur est irrémédiablement flétri. Et c’est dans cette vulnérabilité totale que la musique, tour à tour hystérique et rampante, directe et insidieuse, s’insinue par tous les pores de notre être vidé de toute humanité.

Satanic Black Devotion n’est qu’une litanie morbide et infernale, une sorte de messe noire dont les riffs liturgiques roulent sans fin et se répercutent dans nos veines taries à chaque battement de notre cœur à l’agonie. On ne distingue plus les chansons, cet enchevêtrement de riffs démoniaques, cette batterie sourde et implacable, les hurlements glaçants de cette entité moribonde, mais, paradoxalement, on ne vit, ne respire, n’entend plus que par la musique, Sa musique. Car, et on peut le dire sans risques, jamais un album n’aura aussi bien porté son nom que cette offrande au Grand Bouc: violente, rapide, malsaine, mais également séduisante et hypnotique, la musique de Sargeist est une incarnation parfaite du Malin.

C’est d’ailleurs dans les rares moments où le tempo ralentit un peu que les riffs se font plus lumineux et d’autant plus torturants, dévoilant une beauté mélancolique proprement irrésistible, et laissant l’espace d’un instant l’auditeur assommé reprendre son souffle, rouvrir les yeux et chercher, égaré et confus, l’air pur de la surface (ce somptueux riff à 1min 39 de Sargeist ou cette décélération moribonde à la mélancolie poisseuse à 2min03 de la bien nommée Retrun to Misery and Comfort qui clôt magistralement l’album). Mais si Sargeist se plaît par moments à ressusciter vos espoirs, ce n’est que pour mieux les anéantir par la suite, froid, cruel et inhumain. Alors, il ne vous reste qu’à vous incliner, courber l’échine, et obéir. Vos pas se greffent sur ces percussions belliqueuses qui reprennent de plus belle et raisonnent dans votre boîte crânienne vide, vos oreilles bourdonnent du feu lancinant des guitares, et votre carcasse possédée par l’esprit du Mal se met mécaniquement en route dans le froid des Ténèbres pour venir grossir Ses cohortes.

Certes, musicalement, Satanic Black Devotion n’innove pas beaucoup, et on ne peut pas dire que la musique des Finlandais soit foncièrement originale. Beaucoup n’y verront peut être même qu’un simple groupe de true black très influencé par le Darkthrone première époque, mais en ce qui me concerne, là où les Norvégiens se contentent de vomir, implacables, une musique froide, haineuse et misanthrope, la propagande de Sargeist est plus envoûtante, hypnotique et, n’ayons pas peur des mots, maladivement belle. L’ambiance funèbre qui se dégage de cette galette prend littéralement à la gorge et l’auditeur ne peut que se perdre dans les relents opaques qui émanent de cette offrande.

Vous l’aurez certainement compris, ce Satanic Black Devotion est pour moi un pur chef-d’œuvre de black metal, une page indélébile et immarcescible écrite en lettres de feu et de sang dans le Grand Grimoire de l’Art Noir. Et si cette conclusion vous donnait envie de vous plonger dans les méandres obscurs de la Bête, sachez simplement que le voyage que vous offre Sargeist pourrait bien être sans retour...

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Commentaire @ Nattskog

09 Janvier 2009
Amateurs de Darkthrone, ce disque est pour vous !
Sargeist, groupe finlandais formé en 1999 ne cherche pas à surprendre. Le style, directement inspiré de Darkthrone époque « Under a Funeral Moon ». C’est aussi froid, aussi sombre et aussi simple que ça. Pas de compromis.
Nous avons donc droit à un black metal très élémentaire, cru et glacial, composé des instruments habituels au genre (guitare batterie et chant – pas de basse).
Les riffs sont simples, carrés, il est même parfois difficile de trouver un air aux morceaux. La batterie est basique comme leur mentor, donc black, mais sans technique ni folies. Les blasts sont aussi absents des morceaux.
Les paroles sont très satanistes et anti-humaines, comme il est de tradition dans ce genre de black metal. Il ne faut pas chercher d’originalité… Le chant est assez spécial, trop criard pour être vraiment bien. On dirait que le chanteur a du mal à s’habituer au chant black.
Bon, il est difficile d’en dire plus sur cet album, qui n’est pas mauvais, mais incomplet et surtout trop basique pour être réellement intéressant. C’est à écouter comme ça, entre potes en dégustant des bièèèères, mais seul ça n’a aucun intérêt particulier, sinon que de se dire "tiens ça fait longtemps que je n’ai pas remis « Under a Funeral Moon »".
Voilà. Un album décevant pour un groupe qui a déjà cinq ans d’existence, deux démos et un split EP à son actif.

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