Unbound

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17/20
Nom du groupe Sargeist
Nom de l'album Unbound
Type Album
Date de parution 11 Octobre 2018
Style MusicalBlack Metal
Membres possèdant cet album27

Tracklist

1.
 Psychosis Incarnate
Ecouter04:08
2.
 To Wander the Night's Eternal Path
Ecouter04:14
3.
 The Bosom of Wisdom and Madness
Ecouter05:12
4.
 Death's Empath
Ecouter03:17
5.
 Hunting Eyes
Ecouter06:09
6.
 Her Mouth Is an Open Grave
Ecouter05:47
7.
 Unbound
Ecouter05:27
8.
 Blessing of the Fire-Bearer
Ecouter05:01
9.
 Wake of the Compassionate
Ecouter04:28
10.
 Grail of the Pilgrim
Ecouter03:31

Durée totale : 47:14

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Sargeist



Chronique @ Icare

06 Novembre 2018

Sargeist fait du Sargeist mais il le fait admirablement bien, et tout amateur du combo devrait s’incliner devant Unbound

Il y a des moments difficiles dans la vie d’un groupe, et le départ de membres importants en fait indéniablement partie. Dans le cas de Sargeist, ce ne sont pas moins de trois musiciens qui se font la malle en 2016, dont le vocaliste Hoath Torog et le batteur Horns présents depuis le premier full length du groupe, l’incroyable Satanic Black Devotion de 2002 qui compte d’ores et déjà parmi les classiques du black metal finlandais. Beaucoup de groupes auraient probablement jeté l’éponge, mais c’est sans compter sur la détermination de Shatraug qui, infatigable, s’entoure de nouveaux mercenaires prêts à raviver la flamme noire et continue vaille que vaille à perpétrer le blasphème, sortant son cinquième album, Unbound, en toute discrétion sur World Terror Comittee.

Avec le départ de trois membres, on pourrait légitimement craindre que la musique des Finlandais ne pâtisse, ou du moins que le style si identifiable du Cercueil de l’Esprit se trouve bouleversé, mais ce serait oublier que, depuis les débuts de la formation, c’est bel et bien Shatraug qui incarne l’âme du groupe : rassurez-vous donc tout de suite, ces dix nouveaux titres sont du Sargeist pur jus, et du putain de bon.
Dès les premières mesures de Psychosis Incarnate, on retrouve ce riffing si glacial et majestueux porté par des blasts continus et effrénés, tout ce que l’on aime chez Sargeist. La production est plus claire que sur l’album précédent, moins opaque et étouffée, mais cela ne nuit pas forcément à l’ambiance de l’ensemble, principalement portée par ces riffs majestueux aussi tranchants qu’envoûtants, disons simplement que Sargeist perd en occultisme ce qu’il gagne en puissance même si, rassurez-vous, Unbound pue encore largement le souffre. Les mélodies noires, vicieuses et envoûtantes typiques des Finlandais nous enveloppent de leur souffle infernal (Psychosis Incarnate, To Wander the Night’s Eternal Path, Blessing of the Free Bearer), le satanisme et les ténèbres sont toujours bien présents, et ces 48 minutes passent à une vitesse folle.
Même si à titre personnel, je préférais la voix de Hoath Torog sur les premiers albums, suraiguë et complètement pétée, suintante de malaise et de folie, force est de constater que Profundus, nouveau hurleur de la horde, fait parfaitement l’affaire, alternant chant écorché intense et habité, et éructations plus gutturales. Une prestation au poil qui était nécessaire pour incarner le nouveau méfait du groupe, car derrière, ça blaste sévèrement, et les riffs s’enchaînent, plus excellents les uns que les autres, ressortant idéalement grâce à ce son plus propre. C’est un fait, Gruft martèle ses fûts avec une rapidité plus qu’honorable et n’a rien à envier à son prédécesseur, seul regret, la basse d’Abysmal est complètement noyée dans le mixage, là où elle ressortait de belle manière sur certains passages de Feeding the Crawling Shadows et épaississait encore l’atmosphère.

A part ça, disons le tout de suite, Unbound ne souffre de quasiment aucune faiblesse ni d’aucun temps mort. Certes on pourra toujours arguer que cette cinquième offrande n’est pas d’une originalité à toute épreuve, ceci dit, Sargeist n’a jamais été particulièrement reconnu pour sa singularité ; non, Sargeist fait du Sargeist – ce qui en soi est déjà un petit exploit lorsque l’on vient de perdre les trois quarts de son line-up-, mais il le fait admirablement bien, et tout amateur du combo devrait s’incliner devant ce nouvel album. D’ailleurs, on remarquera tout de même quelques timides évolutions dans la musique du quintette, avec notamment un sens mélodique toujours plus mis en avant, suite logique d’un Let the Devil In plus accessible (le lent et traînant Hunting Eyes qui a un petit côté DSBM avec ce riffing morbide, le riff central du morceau éponyme, ultra catchy, que l’on croirait presque sorti d’un album de death mélo) ainsi que quelques breaks et parties plus heavy qui viennent renforcer la richesse musicale de l’ensemble : par moments, on pourrait presque rapprocher Sargeist des petits frères de Baptism, même si le premier reste nettement plus rapide et brutal que le second.
Les Finlandais n’oublient pas non plus de se fendre de mid tempo histoire d’aérer un peu l’ensemble et de nous laisser souffler un peu (la deuxième partie de The Bosom of Wisdom and Madness, Hunting Eyes, délicieusement dépressif, avec ce chant particulièrement écorché, Wake of the Compassionate), mais à aucun moment Unbound ne perd son aura spirituelle et magique, même lorsqu’il se fait plus black n’ roll (le début de Death’s Empath) ou inhabituellement mélodique (Unbound).

Bref, vous l’aurez compris, ce cinquième opus est encore une véritable réussite pour Sargeist, proposant un black rapide, froid et particulièrement intense immédiatement identifiable, mais plus varié que sur l’opus précédent. Reprenant le côté plus facile d‘accès et accrocheur de Let the Devil In sans pour autant abandonner l’aspect occulte si cher au groupe, Unbound est donc une bonne synthèse de ce que fait le groupe depuis une quinzaine d’années maintenant et un parfait condensé du black metal finlandais dans toute son excellence.

Glorious, glorious witchcraft
Enlightened far beyond the reaches
Of all that which causal musings
May ever be reflected upon
For it is not one path
But an entire map of roads
On which the sorcerous will
Shall set foot forevermore

3 Commentaires

10 J'aime

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Lordmike - 07 Novembre 2018:

Je sens qu'il va pas mal tourner chez moi celui là. Merci pour cette chronique qui arrive pile poil quand je dois commencer à réfléchir aux cadeaux de Noël ;)

Merengue - 08 Novembre 2018:

excellent chronique, et une opinion que je partage de A à Z. Par contre sur le chant, tu dis préférer les premiers albums, perso j'adore le nouveau vocaliste. En plus des hurlements black metal des plus typiques, il te balance de ces cris de désespoir et de douleur à glacer le sang (un bon exemple de ce dont je parle sur Her Mouth Is an Open Grave).

Entout cas, c'est peut-être mon Sargeist préféré depuis Satanic Black Devotion !

Fabien - 26 Novembre 2018:

Un album qui me remue bien les tripes. Shatraug a su s’entourer d’une belle équipe en piochant chez Desolate Shrine et Nightbringer, pour ce cinquième full-lenght, aux compositions aussi variées que le panel vocal du nouveau chanteur. Tour à tour sauvages, entrainantes, mélodiques, dépressives, les compos sont reliées par cette même noirceur et cette formidable force hypnotique, sans compter ce jeu de grattes toujours aussi profond et habité. Un grand cru, plus lisible que son prédécesseur mais tout aussi anthracite. Le morceau éponyme m'emporte aussi loin qu'Echoes from a Morbid Night. L’excellence ! ++ FABIEN.

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