Fuyants les contrées brumeuses emplies de monstres et de légendes macabres qu'ils avaient généré lors de leur précédent et également premier album, les Néerlandais de
Carach Angren font un retour au port « Maddening Media » et embarquent sur un ténébreux vaisseau, afin de continuer leur exploration musicale en haute mer, mettant désormais en avant des récits sur la grande faucheuse, mêlés d'histoires et d'éléments de piraterie.
Si le fond change, la forme n'en est pas pour autant modifiée. Si les thèmes abordés diffèrent de l'opus précédent, une certaine continuité musicale est belle est bien présente. Les claviers sont toujours autant mis en avant, plantant le décor, offrant une base à la narration de ces macabres épopées maritimes. Les riffs sont recherchés et se distinguent sans coup férir les uns des autres, l'excellente production laissant une liberté d'expression totale à chaque instrument sans que le moindre coup de batterie soit caché par la chant de Seregor ou que la basse ne soit enfouie sous une guitare trépidante.
Si le décor et le contenu musical pourraient paraître moins lugubres, résumé de cette manière, il n'en est rien.
Carach Angren nous démontre qu'il n'y a pas besoin d'être dans un manoir insalubre, dans un cimetière au crépuscule ou dans une forêt Carpathienne pour plonger l'auditeur dans un univers à la fois beau et macabre et que la mer recèle également son lot de noirceur et d'épouvante et ce, qu'elles qu'aient été les époques.
En effet, que ce soit au niveau du chant qui nous offre présentement une fort belle évolution, mettant plus en avant les chuchotements lors de breaks saisissants, ou le chant clair et les chœurs de Ardek poussant les envolées symphoniques et mélodiques à leur paroxysme, l'inquiétude ne tardera pas à vous nouer l'estomac, l'empreinte de la faucheuse se dessinant peu à peu sur l'horizon. « The Sighting is a Portent of
Doom » est certainement le meilleur exemple que je puisse vous offrir, celui-ci résumant en à peine quatre ou cinq minutes ces différents visages arborés au long de cet opus. Un départ puissant, un superbe break et une profondeur dans le jeu des différents membres montrant que les tourments de certaines âmes n'ont rien à envier à celle des flots tempétueux.
En dépit d'une certaine théâtralité présente plus ou moins tout au long de cet opus, le groupe n'en fait pas moins dans un black symphonique racé et nous retrouvons par conséquent des morceaux plus typiques du genre délaissant l'océan infernal un court moment histoire de nous en mettre plein les oreilles. Certains titres tels que « Van Der Decken's
Triumph » (nom en hommage au capitaine du célèbre navire - fantôme de nos jours - « le Hollandais volant») ou « Bloodstains on the Captain's Log » ressortent par rapport à leurs homologues en nous assénant un black sympho plus typique, misant sur moins d'envolées magistrales et sur un peu plus de brutalité gardant le côté piraterie dans les paroles. Cela est loin d'être un mal, compte tenu du fait que certain adeptes de longue date du genre pourraient se lasser du genre de pratique musicale qu'utilise CA, bien que le tout ne sorte pas réellement de l'ordinaire.
Dans un autre registre de black symphonique plus traditionnel, d'excellents mélanges entre la 'pâte'
Carach Angren et le black sympho plus commun sont présents et raviront l'oreille de plus d'un adorateur de ce que j'aime appeler la 'superbe brutalité'. «
And the Consequence
Macabre » est vraiment l'une des merveilles de cet album en ce qui concerne cette fusion. Une voix agressive et profonde, des claviers sublimes, une batterie rapide, des breaks efficaces alternants entre ténèbres auditives pures et simples et beauté mélodique, crescendos et décrescendos magistraux, preuves d'une profonde inspiration. Décidément, rien n'est laissé au hasard au sein de cette œuvre. Dans un même genre, «
Departure Towards a Nautical
Curse », avec ses nappes de synthé...comment appelé cela ? Fantomatique ? Oui ça correspond bien à ce que l'on peut entendre dans certains vieux films ou bandes sons old school vis-à-vis du spiritisme.
Rappelez-vous, à la fin de ce qui me semble être le troisième paragraphe, je vous parlais d'époques. En effet et ceci pour deux simples et bonnes raisons. L'introduction « Electronic
Voice Phenomena » et le...spécial « Al Betekent het mijn dood ». Le premier nous offre une sorte de message radio comme on peut en entendre sur les bateaux de sauvetage en haute mer de nos jours, tandis que le deuxième est une réelle représentation théâtrale, courte, mais très réussie, qui représente la vie sur le pont des différents membres de l'équipage que l'on pourrait trouver dans plus d'un film du genre ou comédie musicale sur les pirates, permettant non seulement un bon divertissement mais également une bonne mise en abyme.
Du début à la fin,
Carach Angren aura fait preuve d'une grande puissance compositrice, même dans les morceaux les plus courts, passant de l'horreur de l'imaginaire de
Lammendam à la terreur réelle qu'ont toujours engendré les flots. Engloutissant toujours plus de vies et recélant toujours autant de mystères et de légendes traversant les âges d'époque en époque. L'identité propre au groupe sert à les différencier d'une masse pullulante et conforme tout en permettant au néophytes de s'ouvrir au genre ou aux adeptes endurcis de se délecter.
On notera, pour ceux qui l'ont lu, que cet aspect de mort, de piraterie, de faucheuse, de danger venu des eaux n'est pas sans rappeler l'excellent ouvrage de Stephen
King « Duma Key». En attendant mes amis laissez-vous bercer par les derniers élans de «
The Shining was a Portent of
Gloom » et espérez à mes côtés que ce groupe bien que jeune et débutant nous sorte une autre œuvre encore différente dans le fond et aussi jouissive dans la forme, car ils ont du talent à revendre c'est certain !
Ho-hisse-ho ! Pavillon noir !
Ho-hisse-ho ! Pavillon haut !
Valentheris
Oh mince!
Oh bordel!
Un voyage sans fin sur un navire, route vers l'inconnu, clavier envoutant, voix torturé.
Excellent quoi.
Pour la musique et parce que c'est exactement la musique que j'aime et que j'ovationne.
20/20.
En ce qui me concerne, j'entends juste un sous-cradle, une composision harmonique bien en dessous des productions récentes (et même ancienne, nottament sur les diverses influences de stormblåst).
Ajoutons à cela la couverture, bien réalisé, mais de 3 poseurs avec leurs corpses et leurs costumes@majorgayof englandarmy, on a là une belle production vide.
7/20
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