Deserted Fear fait partie, au même titre que
Slaughterday ou
Chapel Of Disease de la nouvelle vague conquérante du deathmetal allemand. A l'heure du troisième album, après le convaincant
Kingdom of Worms (2014) et le terrible
My Empire (
2012), le trio d'ex-RDA a signé chez
Century Media en lieu et place du petit label FDA-Rekotz qui les a fait connaître.
Deserted Fear, pour les non-initiés, c'est un deathmetal d'origine contrôlée Van Drunenesque (une inspiration vocale à lui tout seul ce type, dont le chanteur Manuel Glatter s'inspire toujours largement), basé sur l'efficacité du riff. Tantôt entraînant, tantôt plus agressif, il reste la base de l'essence du groupe. Les morceaux, souvent d'une efficacité à toute épreuve, sont rehaussés de plages parfois inventives, et le tout donne un ensemble plein de groove qui emprunte tantôt à
Asphyx, en plus propre, tantôt à
Bolt Thrower, en moins monolithique, voire au
Pestilence de Consuming
Impulse, les tempi restant dans une moyenne plutôt mid-tempo avec des accélérations vicieuses, aux accents un brin thrashy.
Comme sur les deux premiers disques de la formation, l'album débute, une fois l'intro passée, par un titre imprenable d'efficacité. Rapide, mené par un débit vocal à l'avenant, "The
Fall of Leaden Skies" ouvre idéalement l'album. Impossible de ne pas avoir l'envie d'headbanguer avec un sens du rythme aussi marqué, véritable force du trio germanique. Les habitués reconnaîtront aisément le groupe, et ses gimmicks caractéristiques. Tout au long des onze titres de la version de base de l'album , on retrouvera cette patte, conférant à
Deserted Fear une personnalité remarquable dans un style pour le moins balisé. La qualité des leads renforce l'impact des morceaux ("Open Their
Gates"), empêchant l'ennui dans un style assez immuable depuis le début de la jeune carrière des Allemands. Construit à la manière traditionnelle avec un "Interlude" acoustique en milieu de disque mélancolique avant le terrible "Towards Humanity", typique du groupe avec sa partie centrale, ce troisième
Deserted Fear ravira les adeptes du groupe qui retrouveront avec plaisir l'alternance de rythmes lancinants et de riffs de bulldozers. Catchy, entraînant, presque épique,
Dead Shores Rising remplit son contrat dans les grandes largeurs.
Néanmoins, cette recette, garante d'un impact certain et qui sied si bien à
Deserted Fear, ne bouge guère depuis trois albums. D'une égale qualité intrinsèque, et sans l'effet de surprise de
My Empire,
Dead Shores Rising installe l'idée que le groupe plafonne peut-être quelque peu, sans perdre foncièrement en impact global, ni en petites surprises (les leads épiques de "Corrosion of Souls" qui finissent par une note de violon désincarné du plus bel effet). Un peu toutes sur le même modèle, les compositions gagneraient sans doute à adopter des formats plus distincts les uns des autres afin de se distinguer, et, surtout, de ne pas enfermer au bout de trois albums le groupe dans le sentiment qu'il a peut-être déjà fait le tour de la question (le banal "Face of
Destiny") avec une seconde partie de disque moins intense. Le son signé
Swanö est aussi devenu bien propre, beaucoup plus que sur
My Empire et pourra éloigner les deathsters les plus intransigeants qui appréciaient le côté rugueux de
Deserted Fear, un peu égaré au passage ("The
Carnage", qui aurait pu figurer sur un vieux
Amon Amarth, dont l'ombre plane parfois sur les passages les plus mélodiques).
Un peu la copie carbone affinée de ses deux précédents essais, avec une formule qu'il maîtrise, quitte à tomber dans une zone de confort préjudiciable,
Deserted Fear ne surprend guère. Un peu plus mélodique toutefois que
Kingdom of Worms (qui lui-même était déjà bien plus léché que
My Empire),
Dead Shores Rising constitue un album solide, mais nullement supérieur à ses deux prédécesseurs. Un mot sur les deux bonus tracks, avec le court mais intense "A
Morbid Vision", et "The
Path of Sorrows", où Manuel "Mahnne" Glatter cède le micro le temps de quelques growls à Tomas Lindberg (
At The Gates), plutôt réussis, preuve que le groupe en a sous le coude. Le style du trio se trouve maintenant à maturité, avec une évolution que l'on sent venir à la
Amon Amarth dans sa tendance plus mélodique. Reste à voir si tout ceci trouve écho chez les deathsters de plus en plus inondés de sorties, toujours plus intransigeants,
Deserted Fear jouant plutôt la sécurité sur ce troisième album.
Rythmiques insupportables, riffs melodicomelodieuxmescouillessurtonnez, des leads imbuvables. Surjeu en permancence por une saveur insipide.
Après je suis plutôt d'accord avec vous, j’ai trouvé cela sympathique, mais rien de foufou, très vite ranger...enfin très vite supprimer de mon marque page.....
Merci pour la chro LeMoustre.
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