Deserted Fear est une jeune formation allemande, fondée en 2007, Originaire de Léna en Allemagne et, composée de Simon Mengs à la batterie, de Fabian Hildebrandt à la guitare et de Mahne au chant et à la seconde guitare. Le groupe, malgré son jeune âge, a réussi à trouver écho à mes vieilles cages à miel, en éclatant le bouchon qui était au fond de celle-ci, avec leur précédente livraison «
My Empire », qui fleurait bon le « old-school » suédois, tant au niveau des compositions, de l’artwork, que de la production. Comme on ne change pas une équipe qui gagne, on prend les mêmes et on recommence, le combo n’a pas changé d’un iota et Dan
Swanö (
Asphyx, Edge of Sanity…) s’occupe une nouvelle fois du nouvel opus, intitulé «
Kingdom of Worms ».
L’artwork, bien moins vieille école mais tout aussi sombre, présage d’une avancée artistique chez la formation teutonne. «
Kingdom of Worms » débute, comme son prédécesseur par une introduction inquiétante avant que l’explosion métallique débute sur « Forgingdelusions », la rythmique est soutenue et alterne avec des tempis plus « thrash-metal » de très bonnes factures. Le doute n’est plus permis,
Deserted Fear n’a rien perdu de son efficacité, n’hésite pas à frapper directement dans le bas ventre et ce, dès le début de l’album.
Le groupe vient d’annoncer la couleur et les uppercuts vont se succéder avec le titre éponyme du disque, le féroce « Call me yourgod », le tonitruant « The agony » ou « Shatteringthe soil » et « Mortal reign ».
Deserted Fear sait varier les plaisirs en proposant des compositions mid-tempo très efficaces comme « Warth on yourwound », « Withmight and may » et « Last of a fading kind », voire des parties très proches du « doom » comme le début de « Shattering the soil » ou le break de « Mortal
Reign ». Mais il est clair que ces passages plus lourds qui parsèment «
Kingdom of Worms », servent à mettre en évidence les accélérations terribles dont fait preuve la formation (« Shattering the soil », « The agony », « Forgingdelusions » ou encore « Mortal reign » et «
Kingdom of Worms »).
Même si la musique pratiquées par les allemands est assez ancrée dans le « death-metal » suédois des années 90, nous sommes cependant loin du plagiat, puisque le groupe utilise ces influences comme point d’appui et fait preuve d’un réel savoir-faire en matière d’écriture et de composition comme en témoignent « Call me yourgod », « The agony » et « Shattering the soil » qui sortent du lot par leur qualité intrinsèque élevée et, qui représentent la parfaite synthèse de la musique du combo, à savoir, une alternance entre parties rapides « blastées » ou « thrashy » et, plans lourds, combinés à des mélodies du plus belle effet, nous pouvons même noter un vrai refrain mémorisable sur « The agony », qui amplifie encore l’impact de «
Kingdom of Worms ».
Tous les musiciens sont tous au taquet et font preuve d’une grande maîtrise technique, la voix de Mahne, qui est dans la droite lignée de Martin Van Drunen (
Asphyx,
Hail Of
Bullet,
Grand Supreme Blood Court) confère une réelle personnalité au groupe. La production, aux petits oignons, de Dan
Swanö hisse également vers le haut «
Kingdom of Worms ».
Le reproche que nous pouvons proférer à l’encontre de cet opus est qu’il n’est pas très original (heureusement que la voix de Mahne est particulière) et, il est indéniable que les différents plans semblent déjà très éprouvés mais les compositions sont d’une redoutable efficacité. Aussi, la différence avec «
My Empire » est loin d’être évidente,
Deserted Fear jouant la carte de la sécurité mais «
Kingdom of Worms » semble plus maîtrisé et plus réfléchi, il faut dire que la formation avait placé la barre assez haute avec sa précédente offrande mais un renouvellement musical, un prise de risque aventureuse sera nécessaire pour faire perdurer le groupe, sous peine de devenir très vite redondant.
Deserted Fear vient d’accoucher d’un très efficace et varié «
Kingdom of Worms », qui ne laisse aucune place à l’ennui.
Plus maîtrisé que «
My Empire », cet opus se place un cran au-dessus de ce dernier tant en matière de composition, d’interprétation que de production, mais attention à ne pas céder à la facilité de la « redite », parce qu’il est fort possible que la prochaine fois, cela ne passe pas.
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