Nous avons déjà parlé de ce groupe de fous sur ce site, entre le forum et la chronique de «
Dark Space I ». Eh bien ce n’est que très récemment que j’ai appris que ce groupe avait fait une démo, «
Dark Space –I », deux titres d’une qualité phénoménale…
Darkspace n’avait pas besoin de cela pour figurer au rang des groupes pour lesquels je voue un véritable culte. «
Dark Space –I » dont le titre montre l’ampleur du projet
Darkspace (le prochain album s’appellera «
Dark Space II ») est tout à fait dévastateur.
Les titres, de 13 et 12 minutes sont exactement dans l’esprit de l’album : extrêmement cosmiques, violents, carrés et rigoureux, mais aussi très planants, froids et insondables… Le premier morceau s’engage sur un riff assez sombre, et au bout de deux ou trois mesures, nappe de claviers atmosphériques, puis batterie et cris. La musique s’accorde comme une belle mécanique bien rôdée, sans aucun accroc, le son lui-même permet de tout faire ressortir comme il faut, et les ambiances sont tout simplement glaciales…
Le chant est très particulier : au lieu de faire comme tout le monde, de mettre un chant plus ou moins audible, nous avons ici plusieurs voix mélangées, entre chuchotements et cris, comparables à l’idée que je me fais des signaux radars que nos amis extraterrestres pourraient nous envoyer un jour. Ce chant est donc extrêmement inquiétant, maladif mais en même temps captivant, envoûtant comme une sorte d’hypnose.
Eux et les claviers atmos sont grandement responsable de l’ambiance de folie qui se dégage de ce titre… le break au milieu du morceau, où l’ambiant prend le dessus sur le mur de guitares délirantes est tout simplement beau comme des myriades d’étoiles. Lorsque la musique se refait plus énergique, le voyage reprend et on se rapproche de cet univers insondable qui nous entoure. Oui on se sent vraiment petit en écoutant ça…
La maîtrise de telles ambiances passe par la maîtrise des instruments… les guitares de
Darkspace, constamment entre solos cosmiques et trame de fond devraient séduire les amateurs de bonne gratte.
Le second titre, «
Dark -1.0 » (admirez le compte à rebours avant le «
Dark 1.1 », premier titre de «
Dark Space I ») est beaucoup plus calme. Il commence par une voix d’homme parlant à travers les ondes, un peu comme dans « 2001 l’Odyssée de l’espace » lorsque le vaisseau communique avec la terre. Les nappes ambiant font leur apparition au milieu du speach, puis ensuite arrive une sorte de beat techno, soutenu par un clavier ambiant encore plus froid que d’habitude, capable de vous plonger dans le plus profond des gouffres spatio-temporels. Au bout de trois minutes, une guitare fait son entrée dans un riff presque ritualiste, comme une invocation, basse d’abord puis de plus en plus forte, jusqu’à couvrir les claviers. Ce titre me fait un peu penser à une supernova dans sa montée en puissance dévastatrice. Une sorte de chant fait son entrée lorsque les guitares ont atteint leur apogée, et les claviers reviennent, enfonçant le peu de chaleur que l’on peut tirer du son de ces grattes. L’espace est un lieu froid,
Darkspace l’a compris et nous on n’a plus qu’à être d’accord…
La conclusion du titre arrive comme l’introduction disparaît : progressivement. On retombe petit à petit dans l’ambiant glacial, puis un chuchotement met un terme à la démo en disant simplement « there was darkness… »
Les deux titres sont très différents l’un de l’autre. Les deux sont complètement fous, mais on ne peut pas généraliser avec
Darkspace. Si l’un approche l’hystérie («
Dark -1.-1 »), l’autre fait plus penser à une démence froide et calculatrice, totalement contrôlée et donc les effets sont inexorables. Ma conclusion sur cette démo :
Darkspace est un groupe incroyable ! Avec ceci et «
Dark Space I », ils ont inventé le Black Psychédélique en réintroduisant deux données qui ont disparu depuis bien longtemps de beaucoup de choses : la pure folie et l’exploration de nouvelles expériences. Ce groupe est hors pair !!
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