Lorsque l’on évoque les groupes les plus extrêmes de la planète, ce sont souvent les mêmes qui reviennent :
Brodequin,
Revenge,
Disgorge (que ce soit le mexicain ou l’US),
Sadistik Exekution,
Last Days Of Humanity et aussi les colombiens de
Internal Suffering. Ces derniers se sont fait peu à peu un nom à force de déflagrations nucléaires, tels le
Chaotic Matrix de 2002 qui ferait passer les albums de
Nile et
Hate Eternal sortis la même année pour des disques de Pop, et le déchaîné
Awakening of the Rebel le dernier en date de 2006 (dix ans tout de même).
Unique Leader Records le label du groupe, autrefois leader de la scène brutal Death, subit depuis quelques années une concurrence féroce, notamment de New Standard
Elite qui a récupéré des pointures comme Disemtomb et
Gorgasm. Mais le fort justement nommé
Cyclonic Void of Power (2016) pourrait aider à replacer le maître sur le trône.
A en juger par le visuel rien n’a changé : scène de destruction apocalyptique sur la pochette, titre invoquant la sorcellerie, les démons et autres cataclysmes et fléaux, avec les sous titres sans fin à la
Bal Sagoth.
Unleash the Antartic
Colossus laisse peu de place à l’interrogation sur la volonté destructrice du combo : toujours intacte, balançant des rythmiques façon
Ravager /
Origin /
Krisiun sous Speed. Michel Tarazona, guitariste espagnol qui remplace le japonais Makoto Mizugochi a lui aussi en stock des riffs plus agressifs et vicieux les uns que les autres, je conseille particulièrement celui entre 1:29 et 1:40 qui montre que le bonhomme est inspiré et adroit. Fabio Ramirez quant à lui, donne toujours dans le martelage de fûts ininterrompu et Fabio Marin dans le growl d’ours invoquant les grands anciens.
Omnipotent Triumvirate se montre plus ambivalente mais pas moins intense, avec un déchaînement à la
Disgorge (US) et des passages tout en lourdeur qui magnifient les accélérations qui suivent, enfin quand je dis accélération, je devrais dire retour à la vitesse de croisière supraluminique des colombiens.
Le choix de Stefano Morabito et de son 16th Cellar Studio a rendu la production plus précise, ce qui n’était pas très difficile vu le surpuissant foutoir que proposait Erik Rutan sur le précédent. Ceux qui ne jurent que par les sons crades en seront sûrement pour leur frais, mais je trouve au contraire que cette production plus claire (tout est relatif, on est très loin des sons Nintendo de certains groupes de Death tech) donne une autre dimension au groupe, particulièrement au niveau des guitares dont on apprécie bien mieux le travail que sur
Awakening of the Rebel. En somme la furie est toujours là, elle juste un peu plus compréhensible, ce qui la rend d’autant plus redoutable, illustration sur Monumental
Crusade dont le qualificatif sur trouve dans le titre et sur lequel on peut distinguer un travail rythmique redoutable.
Intensité est le maître mot du début jusqu’à la fin, même lorsque
Internal Suffering ralentit le mouvement sur
Dimension of the Wicked, c’est pour tout tapisser de double pédale. Bon, faut pas trop déconner non plus, au bout d’une minute ça repart à 500 à l’heure, les gars ne sont pas là pour trier des lentilles, toutefois un semblant de riff un peu moins barbare fait son apparition à la fin du titre, genre
Morbid Angel c’est un peu pédé mais on possède ça dans notre arsenal parce qu’on a tous autour de 40 balais. J’ignore si Upon Mystical
Gateways est un hommage déguisé à
Kataklysm, on pourrait presque le croire avec Fabio Marin qui pousse des cris presque aussi inhumains que ceux de Sylvain Houde…
Un maître avisé ne dévoile jamais ses meilleurs atouts d’entrée de jeu, c’est sans doute la raison pour laquelle la chanson titre
Cyclonic Void of Power vient si tardivement dans la track-list, un putain de tourbillon démoniaque comme sur la pochette, genre ça aspire le
Titanic au Cap
Horn et ça le balance jusqu’au détroit de Béring.
Comme tout album marquant, Cyclonic… s’achève par un Orbitas Ancestrales de Poder qui annihile tout, un appel aux entités les plus démoniaques et destructrices comme
Yog Sothoth, Nyarlathotep ou encore Hillary Clinton, le tout chanté dans leur langue natale.
Si votre cerveau est toujours opérationnel à la fin de l’album, c’est que votre capacité à encaisser les chocs devraient vous permettre de servir de sparring partner à l’incroyable Hulk.
Impressionnants de technique et de maîtrise, les colombiens résidant désormais en Espagne arrivent enfin à maturité avec ce cinquième album qui possède tout : la brutalité de
Supreme Knowledge Domain, la folie de
Chaotic Matrix et
Choronzonic Force Domination, l’intensité de
Awakening of the Rebel, le tout avec une maîtrise supérieure et une production enfin idéale qui permet de faire cohabiter la folie et la technique du groupe sur un pied d’égalité.
Cyclonic
Void Power de
Internal Suffering tu peux pas test, c’est le démon colombien qui péte le bras de La Montagne au bras de fer, qui découpe
Dark Vador en tranche avec un Opinel, qui fait une prise de catch à Cthulhu et l’envoie sur Bételgeuse,
Internal Suffering ça va encore plus vite que Sébastien Loeb quand il pilote Le Faucon
Millenium. Chuck Norris est une petite bite à côté, tout est dit.
BG
J'avais écouté l'album une fois, j'avais pris cher ! Je vais le retenter ta chro me redonne bien envie !
Ok, ok, je file l'acheter :)
Je suis d'accord!!
La chronique est magnifique et l'album, sûrement leur meilleur jusqu'à maintenant!! Gros son et quelle intensité!!
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