Currents

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17/20
Nom du groupe In Vain (NOR)
Nom de l'album Currents
Type Album
Date de parution 26 Janvier 2018
Style MusicalDeath Progressif
Membres possèdant cet album16

Tracklist

1.
 Seekers of the Truth
 05:11
2.
 Soul Adventurer
 05:10
3.
 Blood We Shed
 06:00
5.
 Origin
 05:45
6.
 En Forgangen Tid (Times of Yore Pt.II)
 06:27
8.
 As the Black Horde Storms
 06:36
9.
 Standing on the Ground of Mammoths
 07:21

Bonus
4.
 And Quiet Flows the Scheldt
 08:06
7.
 Ghost Path
 05:56

Durée totale : 56:32

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In Vain (NOR)


Chronique @ Pingu

05 Fevrier 2018

Une valeur sûre pour les amateurs de Prog Extrême, moins homogène et plus nuancé que son prédécesseur

Cinq années, bordel. Pour être plus exact : 4.89 ans, 58 mois, 1782 jours, 42 768 heures, rendez-vous compte merde. Tant de temps sans nouvelle, sans album de la part des Norvégiens d’In Vain, c’est à la limite du légal. Vous allez me dire qu’on attend depuis 12 ans un nouvel album de Tool et qu’en conséquence y’a pas de raison d’en faire tout un foin. Mais merde, 5 ans c’est un quart de vie de pingouin. Me voilà donc, le bec au teint terne et blafard, les plumes grisonnantes, devant la toute dernière offrande de mes Norvégiens préférés. Après un quasi-parfait Aenigma en 2013, autant dire que j’attendais ce disque de palme ferme.

Et pourtant me voilà bien emmerdé. Bien qu’aillant pris mon temps pour écouter méticuleusement ce Currents, l’aillant décortiqué dans ses moindres riffs, j’ai bien du mal à me forger un avis tranché à son propos.

Currents commence exactement là où nous avions laissé In Vain sur Aenigma, avec un Metal Prog extrême au fort accent Death Melo. Avec un Jens Bogren derrière les manettes, la production est léchée, puissante, équilibrée et putain, comme je suis heureux de retrouver ce son, ce grain de guitares caractéristique du groupe, à la fois organique et dense. Enfin, même si je parle du son, c’est surtout le feeling, le sens de la compo qu’a In Vain qui me laisse pantois, m’hypnotise à chaque fois : une rythmique carrée au son assez tellurique et rauque, sublimée ponctuellement par des leads cristallins, véritable signature du groupe depuis le précédent album.

Y’a qu’à écouter Seekers of the Truth, c’est pas compliqué, tout In Vain y est résumé : le mid-tempo allié à la grosse double qui tâche, le lead de l’amour, la voix Death mélangée au chant hurlé typé Hardcore sur les refrains... Que demande le peuple ? Dieu est de retour, mécréants, ployez le genou devant sa toute-puissance ou craignez sa fur... Hum, promis j’ai pas oublié de prendre mes cachets.

Après un dithyrambe pareil, pourquoi suis-je si embêté dans ce cas ?

Premièrement, parce que peu avant d’écrire ces lignes, je me suis rendu compte que l’ordre des titres dans lequel le skeud m’a été précieusement confié n’était pas le bon, remettant en cause légèrement ma façon d’appréhender l’album et sa cohérence. Deuxièmement, l’édition spéciale/limitée du disque comporte 2 morceaux supplémentaires venant s’insérer parmi les morceaux existants, et non à la fin comme tout morceau bonus habituellement, remettant encore plus en cause ma vision de  l’équilibre de l’œuvre. (Sachant que je ne dispose pas encore de l’édition spéciale, Mr le facteur, fais vite je te prie...)

Du coup, en me basant sur ce que je détiens, soit un album de 43 minutes amputé de 2 titres, compliqué de se forger un avis stronger than steel. A mon sens, le Soul Adventurer au chant quasi-exclusivement clair arrive bien trop tôt dans l’album (2nde position) et aurait joué un rôle plus pertinent en milieu d’album, comme une éclaircie au milieu de la tempête, histoire de souffler un coup et avaler sa lampée de whisky.

De la même manière, quand on m’annonce ‘There’s a time for reconciliation, and there’s a time to shed blood. Now it’s time to shed blood’ en début de morceau, je m’attends forcément à une putain de boucherie. Alors OK, Blood We Shed puise ses racines dans un pur Death Metal, avant de se ramollir un bon coup en milieu de morceau pour repartir de plus belle. Mais merde, quand j’entends ça, je m’apprête à écouter un truc véloce, rapide, viril et musclé là où le morceau ne décolle jamais vraiment. Je suis sûrement un peu exigeant (et fortement relou), mais après la parfaite homogénéité d’Aenigma, je m’attendais au même boulot sur ce Currents.

Heureusement, mes envies de génocides se trouvent comblés par le surpuissant As The Black Horde Storms et son intro blastée (assez rare chez nos norvégiens pour être noté). Origin au feeling assez Rock (un peu à la manière d’un Enslaved dernière génération) alterne chant Death et chant clair, reflète en quelque sorte la dualité de Currents, soit blanc, soit noir. C’est bien simple, j’aime autant cet album qu’il me laisse perplexe.
Je l’aime bien car il est loin d’être parfait (dans l’état dans lequel j’ai pu y poser mes oreilles), même s’il est plein de morceaux justes géniaux qui méritent de figurer dans le panthéon d’In Vain. Je l’aime parce que ça fait du bien de retrouver un de mes groupes coup de cœur et de les voir proposer quelque chose de différent tout en restant cohérent avec le reste de leur disco. J’apprécie de retrouver ce son que j’ai aimé et tous ces éléments qui font la véritable force du groupe : la valse des différents types de chant, ces guitares orgasmiques et leurs leads du cosmos, l’utilisation du saxophone (sur un Standing on the Ground of Mammoths qui vous prend aux tripes)...

Et en même temps, je reste sur ma faim avec un compteur qui ne dépasse pas les 43 minutes dans son édition standard, avec une oeuvre proposée en pièces détachées. Times Of Yore, l’unique point bancal d’Aenigma à mon sens (avec une outro traînant en longueur compensée par un solo qui poutre), est ici repris pour une partie II qui me semble faible face au reste de Currents. J’ai eu parfois l’étrange impression de retrouver des bouts d’Aenigma sur ce Currents, des sonorités déjà éprouvées, comme ce riff sur As the Black Horde Storms repris du riff principal de Hymne til havet, ou encore ces sons de guitare fantomatiques et hauts perchés que l’on peut remarquer si on s’est bien lavé les oreilles.

Suis-je exigeant ? Oui. Je pourrai encore vous en écrire des tartines que j’aurais toujours le cul entre deux chaises. Si vous avez apprécié Aenigma, vous aimerez probablement Currents, plus accessible, moins homogène et donc moins dense que son prédécesseur. Cet album reste néanmoins une mine d’or pour les amateurs de Prog Extrême, même si je ne peux m’empêcher de penser qu’In Vain semblait quelque peu en panne d’inspiration pour ce nouveau volet. Et malgré cet arrière son en oreille, cette intuition / impression d’inachevé, je ne peux m’empêcher d’avoir de l’affection pour ce Currents qui, je l’espère, continuera à résonner longuement dans mon igloo 3 pièces (et chez mes voisins).

3 Commentaires

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TheReverend13 - 05 Fevrier 2018:

Merci pour cette chronique ! Je partage très globalement ton avis concernant son niveau plus hétérogène, avec des chansons un peu plus moyennes que d'habitude (Soul Adventurer trop mainstream, comme par hasard avec le chanteur de Trivium en invité). Mais la fin est encore une fois énorme, avec un Standing on the Ground of Mammoths, qui rappelle le grandiose Floating on the Murmuring Tide qui clôturait AEnigma, notamment dans l'utilisation du saxophone.

Après, il faut dire que passer après une perle telle qu'AEnigma n'est pas chose facile, et cet album est clairement en dessous, mais très bon quand même. J'en ai la même sensation que pour l'album Legacy de Hope for the Dying, qui faisait suite au genalissime Aletheia (dans un style assez similaire).

JeanEdernDesecrator - 06 Fevrier 2018:

J'ai bien aimé la chronique, ce qui m'a donné envie d'y jeter une oreille. Manque de pot, j'aime moins la musique d'In Vain. Techniquement pas de problème, il y a du gros son, c'est efficace. Ce qui botte moins, c'est les idées, les riffs, qui sont assez communs a mon goût. Il manque du sel, de la prise de risques...

Goneo - 17 Fevrier 2018:

Merci pour la chro !

Je le trouve moins bon que le précédent pour le moment, moins de passage mémorable.. Lui faut -il peut être plus de temps.

En tout cas ils ont gardé leur qualité, l'album n'est pas décevant. Par contre le saxophone , je ny arrive vraiment pas.

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