Pour ceux qui pensent que la musique n’est que le fruit d’instruments qui font du bruit que nos oreilles entendent, ne lisez pas la suite. Pour ceux qui savent que la musique est un puissant véhicule qui peut passer partout dans notre corps et notre âme pour la transformer, restez. Ce véhicule est si fort qu’il épargne des vies, en répare d’autres et nous transforme sérieusement lorsqu’il atteint son but.
In Vain est de cette famille de musiciens qui composent des airs qui, à mes oreilles, sont tels des
Mantras puissants. Aussi bien le dire maintenant,
Aenigma est une valeur sûre pour tous ceux qui aime le Death/Black mélodique progressif. Dans la lignée d’
Arcturus,
Opeth,
Amorphis ou même
Ikuinen Kaamos, le groupe réussit à rester unique faisant de leur nom,
In Vain, presque un style en soi en exagérant un peu.
Voilà le troisième opus de ce groupe Norvègien portant le nom d’
Aenigma, titre qui déjà nous porte vers des lieux énigmatiques et obscurs, appuyés par un artwork sublimement simple et mystérieux. D’abord il faut savoir que les admirateurs avaient beaucoup d’attente pour cet album puisque ‘Matras’, le précédent, avait mis la barre très haute et je suis certain que plusieurs mélomanes n’auraient jamais cru qu’
In Vain étaient capable de mieux. C’est réussi,
Aenigma marque un moment important dans la jeune carrière de ce groupe.
Alors, plongeons dans ce voyage intérieur. À la base je dirais que cet album est plus Death que Black. Même qu’il est plus Death que les deux précédents, ce qui est assez rare pour l’évolution d’un groupe. Vous trouverez plusieurs types de chant, du bon cri guttural classique du death, aux cris froids et aigus du Black, en passant par du chant clair qui adoucit tous les extrêmes. Les deux principaux chanteurs de ce groupe ont une voix sublime, originale et qui donne un coup de foudre lorsqu’on les entends pour la première fois. J’ai eu le même effet lorsque j’ai entendu le chanteur Thuomas Saukkonen de
Before The Dawn, récipiendaire de plusieurs prix honorifiques comme chanteur et musicien. Les choristes de
In Vain combinent des airs traditionnels scandinaves à des airs modernes, ce qui donne un excellent résultat mélodieux. Les instruments sont variés et réels comme le violoncelle, le trombone et le saxophone en plus de la guitare, base, synthétiseur et batterie. Par exemple, beaucoup de groupes ont intégré le saxophone (à la mode), mais n’ont pas réellement été capable de l'intégrer au reste. Tel n’est pas le cas d’In vain. Tous les instruments
Metal et classique sont fusionnés tels le mercure et le sel philosophique dans l’athanor de l’Alchimiste. Tout ne fait qu’un pour enfin se déposer dans notre profonde grotte, et ce, jusqu’à la limite de nos tripes. Là, dans le for intérieur de nos entrailles, s’imprègne la guitare électrique et acoustique mélodieuse, s’enfonce la basse dans une profonde volupté, plane le synthétiseur tel des feuilles d’automnes prêt à mourir, vibre la batterie telle une guerre intérieure jamais terminée. Les voix se subliment dans tous les atomes existants et maraudent les instruments classiques comme des fantômes ayant toujours été présents. Les compositions ne sont pas aussi originales que
Hypno5e à titre d’exemple, mais elles sont très efficaces, comme
In Flames avec des refrains plutôt accrocheurs. Sans avoir peur de tenir la même note durant 45 secondes, de refaire le bon vieux riff roulant des « bases-drums » sur un « do » redondant ou d’inclure un solo de guitare à même le refrain, les membres d’
In Vain on d’après moi fait un pacte avec les forces de l’au-delà afin de produire la parfaite musique et c’est réussi.
En détail
Aenigma démarre sa petite heure de gloire en force avec la chanson ‘Againts the
Grain’ qui à elle seule comble nos attentes élevées. Le refrain est la première pépite d’or issue de l’énorme processus, un mélange de vocal death, black et de chants glorieux. C’est d’ailleurs ce qui caractérise le groupe, de combiner tout les types de chants. Sans attendre, l’album continue avec ‘
Image of time’ qui ne fait que donner l’impression d’être tombé sur un vrai filon. On est presque heureux d’avoir ce bel interlude ‘Southern
Shores’ nous remettant les idées en place avec deux guitares qui font l’amour sans pudeur. Mais cette pause ne saurait durer, car ‘Hymne Til Havet’ nous replonge dans la marmite chaude et épaisse de l’harmonie sulfureuse, et ce, sans arrêt jusqu’à la dernière chanson ‘Floating On The Murmuring Tide’. Cette dernière est l’apogée de l’œuvre, à ce stade vous êtes transformés. Les vapeurs sont disparues, les impuretés envolées et vous êtes presque prêts à traverser dans l’autre monde accompagné du saxophone qui vous assure que tout va bien se passer.
En résumé cet Album est une valeur sure, même plus, un bijou Norvégien. Il est puissant, avec une production excellente, un son équilibré, une émotivité omniprésente et avec une quantitée juste bien dosées de notes sur la portée.
Allez pauvres riches, infusez-vous un café double, bourrez la pipe et oubliez tout le reste, la séance de guérissons est sur le point de commencer.
Une direction plus tournée vers le death mélodique. Dés le premier titre, on sent que le groupe à peaufiner sa musique, des refrains chantés avec de superbes mélodies. On reste sur des tempos mid, lourd, l'aspect black et doom parsèment l'album, mais de manière général c'est plus homogène. In Vain s'éparpille moins, et reste formidablement inspiré. J'adore les riffs de "Rise Against", je conseil vivement l'écoute de ce fabuleux titre.
Je rejoins la chronique, l'album est un petit bijou du genre. Le seul petit truc qui m'embête mais cela est très subjectif, c'est la trompette sur le dernier morceau et encore je pinaille puisque cela dur peu de temps. 17/20
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