Portée par son introductif et rayonnant album studio, «
The Fallen King », la formation italienne revient dans les rangs un an plus tard à peine. Et ce, pourvue d'un second méfait de même acabit répondant au nom de «
Crowned in Frost* », signé, tout comme son devancier, chez Scarlet Records. Pour ce faire, le quartet créé en 2017 à Milan par l'auteur/compositeur, guitariste, claviériste et vocaliste Federico Mondelli est resté inchangé. Aussi, retrouve-t-on à la barre : Giada "
Jade" Etro (
Ashes You Leave, ex-
Tystnaden), charismatique chanteuse au puissant et limpide grain de voix, Filippo Zavattari, à la basse, et Alberto Mezzanotte, à la batterie et à la programmation. De cette indéfectible collaboration émane un set de 11 compositions inédites, dont le single «
Neverending », égrainées sur un ruban auditif de 48 optimales minutes.
A l'instar de son aîné, cet opus nous plonge au cœur d'un power mélodico-symphonique aux effluves death, à la fois frondeur, échevelant, racé et délicat, dans la lignée de
Rhapsody Of Fire,
Unleash The Archers,
Ancient Bards,
A Sound Of Thunder et
Claymorean. Un potentiel technique affermi, des sentes mélodiques travaillées en profondeur, des textes à la plume affinée et des compositions désormais plus abouties attendent le chaland. Quant à la production d'ensemble, celle-ci s'avère plutôt soignée, l'enregistrement, le mixage et le mastering se voyant à nouveau confiés à Andrea Fusini, connu pour avoir oeuvré auprès de
Rhapsody Of Fire,
Proud Of That,
Not Yet Fallen, entre autres. Ainsi, un mixage parfaitement équilibré, des finitions passées au crible et une belle profondeur de champ acoustique s'observent, invitant à une écoute d'un seul tenant de la tumultueuse rondelle. Aussi, levons l'ancre, et voguons en quête de terres d'abondance...
C'est volontiers sur un fleuve de lave en fusion que nous projettent nos acolytes, parvenant alors bien souvent à nous retenir plus que de raison. Ainsi, passé la brève entame instrumentale agrémentée d'un fin legato à la lead guitare, « Arctic Gales », les frissons ne tarderont pas à poindre le bout de leur nez. A commencer par «
Neverending » et « Battles in the
Night », tempétueux up tempi aux tirs en rafale et aux inaliénables coups de boutoir, à la confluence de
Unleash The Archers et
Ancient Bards. Mis en exergue par les toniques inflexions de la sirène, surmontés d'un vibrant solo de guitare, et réservant de saisissants montées en régime du corps orchestral, ces deux énergisants efforts ne lâcheront pas leur proie d'un pouce. On ne sera guère moins chahuté par «
Crowned in Frost* » qui, tel un cheval au galop, n'interrompra sa course qu'en de rares moments.
Tout aussi frondeuses et plus directement orientées vers les charts, quelques pépites se voient essaimées çà et là sur notre route. Ce qu'illustrent, tout d'abord, « In the
Dark » et « Forever », torrentiels et ''rhapsodiens'' manifestes au martelant tapping et multipliant les attaques frontales de la section rythmique, décochant parallèlement un refrain immersif à souhait. On ne saurait davantage éluder ni l'entraînant «
Unspoken », ni l'aérien «
Lost in Time », eu égard à leur infiltrant cheminement d'harmoniques et à leurs couplets certes convenus mais des plus accrocheurs, que n'auraient reniés ni
Ancient Bards, ni
Claymorean.
Pour la première fois, nos acolytes ont également misé leurs espoirs de l'emporter à l'aune d'une longue pièce en actes. Ce qu'atteste « Winterfall », qui, au fil de ses quelque 7:30 minutes, n'a de cesse de nous plonger le tympan dans une mer démontée, comme pour mieux nous retenir. Un break opportun sur fond de délicats arpèges aux claviers vient toutefois apaiser les tensions, avant de se faire happer par une bondissante reprise sur la crête d'un entêtant refrain. Jouant à plein sur les effets de contraste rythmique et vocal, les claires volutes de la belle faisant front aux growls caverneux de la bête, la fresque octroie parallèlement de sémillants gimmicks guitaristiques et des enchaînements ultra sécurisés. Bref, une plantureuse, pulsionnelle et enveloppante offrande que l'on ne quittera qu'à regrets.
Par ailleurs, à contre-courant de ce à quoi il nous avait habitués jusqu'alors, le combo a placé un cinématique et a-rythmique instrumental sur notre parcours, histoire d'apaiser quelques tensions. Ainsi, tout de nuances mélodiques vêtu et évoluant sur d'ondulantes et enveloppantes nappes synthétiques, non sans rappeler Vangelis, l'atmosphérique « The
Wolf and the Maiden » est un moment propice au total abandon de soi, que n'éluderont nullement les ''zen addicts''.
Aussi, à l'aune de ce second mouvement, le combo italien nous convie à une œuvre à la fois éminemment tonique, volontiers abrasive, plutôt efficace, dorénavant plus diversifiée en matière d'exercices de style, transpirant à nouveau la féconde inspiration compositionnelle de ses auteurs. En outre, un potentiel technique judicieusement exploité, des lignes mélodiques désormais plus finement sculptées, de nouveaux horizons atmosphériques délivrés cristallisant autant de prises de risques, et une ingénierie du son aujourd'hui sans aspérités, sont autant d'éléments à mettre à l'actif de nos valeureux compères.
C'est dire que le quartet transalpin a levé plus haut la barre de ses exigences propres, livrant ainsi un propos aussi poignant que singulier, à l'identité artistique stable, poussant à une certaine addiction, même si les joutes oratoires requises manquent toujours cruellement à l'appel. Il semble, toutefois, que la formation italienne soit loin d'être à bout d'arguments pour caresser l'espoir de surprendre et enchanter encore les fans de la première heure tout comme les nouveaux entrants dans son royaume. Jamais deux sans trois, dit-on... Wait and see...
Merci pour la chronique il y a de fortes chances que je commande cet album après avoir fortement apprécié le précédent.
Merci pour la chronique, un album que j écoute regulierement.
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