Comptant parmi les précurseurs du deathmetal mélodique suédois, idéalement retranscrit sur ses oeuvres premières
Into Eternity &
Bitterness,
Desultory avait hélas fait les frais d’une distribution chaotique de son label
Metal Blade à l’époque, s’égarant ensuite dans une autre direction sur l’inexplicable
Swallow the Snake, avant de changer définitivement son patronyme en
Zebulon. Toutefois, à l’instar de vieux briscards comme
Seance,
Unanimated ou
Crypt Of Kerberos ayant retrouvé la flamme deathmetal d’antan, le quatuor se reforme et signe dans la foulée un contrat avec l’excellent label singapourien Pulverized Records, qui regroupe notamment dans ses rangs plusieurs formations précitées.
Articulé autour des frères Morberg et du batteur Thomas Johnson, le line-up de
Desultory n’a guère changé depuis tant d’années, à l’exception du départ du remarquable guitariste Stefan Poge remplacé par le bassiste Jojje Bohlin (leader d’
Unanimated), Hakan ayant quant à lui glissé à la guitare aux côtés de son frère Klas, également frontman de la formation. Nos artistes rejoignent dès novembre 2009 les redoutables Necromorbus Studios (
Watain,
Unanimated) sous l’oeil attentif de Tore Stjerna, débouchant sur la sortie de
Counting Our Scars en cette fin d’année 2010, seize longues années après la parution du bon
Bitterness.
Desultory revient bien sûr à la période deathmetal de ses deux premiers albums, bâtis sur des lignes harmoniques poignantes couplées à une énergie deathrash de tout instant, véritable marque de fabrique du quatuor, toujours reconnaissable dès ses premiers accords malgré une si longue absence. Tour à tour prenant, rageur, écorché vif, le groupe emmené par les frères Morberg n’a en rien perdu la hargne et la sensibilité de ses premières années.
Si
Desultory commence par le bon titre In A Cage en ouverture, réunissant tous les ingrédients nécessaires tout en restant un brin scolaire, le groupe monte ensuite idéalement en puissance, déchirant sur le riffing d’ouverture du fabuleux titre éponyme ou renfermant une rage formidable sur les superbes
Dead Ends et Leaching
Life. Bien que l’absence du soliste Stefan Poge se fasse parfois sentir, les frères Morberg comblent ce manque relatif par un contraste saisissant entre l’agressivité des guitares rythmiques, les vocaux hargneux de Klas et des lignes mélodiques pleines d'émotions, lâchant quelques perles comme un Ready to
Bleed renversant.
Retour réussi de
Desultory, non sans rappeler l’ultime In The Light of
Darkness d’
Unanimated gravé l’année précédente dans les mêmes studios (le côté black en moins),
Counting Our Scars renferme une rage et une saveur remarquables, possédant cette classe et ce respect avoué pour le deathmetal des années 90-95. En cette année 2010, le quatuor suédois prend directement aux tripes et nous rappelle ainsi ô combien le terme mélodique peut-être associé avec noblesse à un style de nature si extrême et agressive, sans tomber à aucun instant dans la facilité et la surenchère.
Fabien.
L'avis Metallian m'avait fait un peu peur, mais cette chronique remet bien les choses en place.
En revanche, j'ai écouté je crois 2 morceaux de cet album et c'était mauvais, ai-je trouvé.
Sans ta chronique, je n'aurais pas acheté cet album vu les critiques, et ce malgré le fait que j'apprécie beaucoup les deux premiers.
A MOI LE DERNIER DESULTORY!!!!
Dans la lignée des deux premiers cet album réunit à nouveau tous les ingrédients qui ont fait la force de ce groupe et donne au final une saveur toujours marquée et prenante, vraiment une belle réussite !
Un retour du vrai Desultory, comme vous l'avez déjà signifié, l'album est réussi. Il retrouve leur feeling death metal avec pas mal d'incorporation thrash (à 2.00min sur In A CAge, le riff d'intro de Ready to bleed et j'en passe). Il y a beaucoup de break qui viennent s'additionner au traditionnel couplet refrain, ils viennent changer un peu l'image de la compo tout en s'y intégrant formidablement bien. C'est exactement le genre d'album qu'on attend de Desultory. Merci pour la chro.
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