Citées Interdites demeure une œuvre exceptionnelle dans laquelle les basques de
Killers auront su faire preuve d’un talent admirable et notamment dans un travail conséquent concernant la recherche mélodique. L’ouvrage reste, en effet, remarquable puisque, tout en transcendant la musicalité de l’expression du propos du groupe, il ne réussira aucunement à en altérer la vivacité et l'âpreté. En 1995, après trois ans d’attente, sort enfin son successeur intitulé
Contre-Courant.
Ce nouveau manifeste se hasarde dans le prolongement normal de la démarche initié par son ainé avec des titres aux nouvelles aspirations mélodiques prépondérantes gardant une dimension agressive importante. Malheureusement cette tentative demeure, bien trop souvent, infructueuse. Manquant singulièrement d’ardeur, certaines compositions basculent dans une musicalité excessive éprouvante. Ainsi des morceaux tels que Assez, à la mélodie d’une mièvrerie affligeante, tels que Ethyliquement Votre, aux refrains ratés et aux breaks de claviers japonisant ridiculement pauvres, ou tels qu'Anonyme Loque, aux lignes et au solos débridés de guitares sèches pénibles ne sont que de moments désespérants dévouées à un piètre
Hard/Rock indigne.
A ces tares mélodiques exaspérantes, airs bien trop accortes brisant la stabilité incertaine trouvée autrefois par Bruno Dolheguy et les siens, il faudra, aussi, ajouter celles d’un certain manque d’inspiration. En effet, bien que plus intense et plus Heavy que ceux déjà évoqués, d’autres morceaux dénotent d’un certain essoufflement créatif, laissant à l’esprit de l’auditeur amer un goût acre de déjà-entendu. Ainsi rien ne semble plus ressembler à du
Killers que du
Killers moyen, et des titres plagiaires tels que Résistances, ou par exemple, Exécution finissent, de ce fait, par décourager les appétits les plus amènes des plus fanatiques d’entre-nous dont, par exemple, moi.
Cette débâcle, fort heureusement, ne parvient pas véritablement à totalement effacer toutes les qualités qui furent, il y a peu encore, celle de ce groupe. Ainsi certains textes gardent de ce cynisme poétique séduisant qui fit, jusqu’alors, tout le charme de ces Basques. Il est nécessaire, aussi, d’évoquer certains morceaux dont les valeurs demeurent une évidente réalité. En conséquence il nous faudra parler d’Enemi Public n°1, de Morituri Te Salutant ou de Fatalité qui restent, sans exceller, de très bonnes compositions, alors qu'Ici ou Ailleurs ou
Contre-Courant, restent, quant à elles, malgré quelques imperfections embarrassantes, des pistes qui, à défaut d’être pleinement satisfaisantes ne seront pas totalement désagréables. Mais mon Dieu que c’est peu pour cette formation qui avait tant su nous enthousiasmer naguères !!!!
Manquant globalement de pugnacité, sacrifiant bien trop souvent son aspect incisif au profit de mélodies, cette fois ci, inefficaces et parfois même caricaturales, ce
Contre-Courant constitue donc une cruelle déception pour ceux qui, comme votre humble serviteur, auront goutés les divins délices d’un Citées Interdites exemplaire.
Vous devez être membre pour pouvoir ajouter un commentaire