Si son précédent effort manquait singulièrement de pugnacité, à l’instant même où résonnent les premières notes du riff nerveux de Paranoïa, premier chapitre de ce nouvel album de
Killers baptisé
Fort Intérieur, sa virulence saisissante ne peut laisser planer aucun doute concernant la saine réaction de
Killers. Sous la bannière retrouvé d’un Heavy Speed
Metal vif et âpre, Bruno Dolheguy et les siens donnent l’assaut fort de cette ardeur reconquise. Pourtant si cette véhémence rageuse s’exprime à nouveau délicieusement, elle s’exprime également de manière nouvelle. En effet rarement
Killers fut aussi incisif, rarement il fut aussi combattifs, rarement il usa d’autant de hargne et rarement ses accointances les plus Thrash auront été aussi indéniables. Ce sentiment est d’autant plus prégnant que les guitares mettent, admirablement, en exergue cette délectable animosité. Ici, donc, point de mélodie inutilement harmonieuses mais une intensité redoutable dont chaque manifestation semble avoir été minutieusement réfléchis.
Passées les premières offensives de ce Paranoïa très efficace, rien ne vient vraiment entamer notre enthousiasme et l’intérêt bienveillant, lentement, se mû en plaisir avéré au fil de titres prompts et sauvages tels que Sur de Rien, Les Fous de Dieu ou encore, par exemple,
Plus Fort que la Colère. Si ces morceaux demeurent, essentiellement, rapides, d’autres, quant à eux, tels que, par exemple, l’excellent Animal au riff lancinant et au rythme pesant, sont plus posés. Cette diversité heureuse constitue, aussi, une valeur fondamentalement caractéristique de ce groupe. Tout comme, d’ailleurs, l’usage de l’expression française en des textes à la verve poétique et acérée remarquable.
Killers aura toujours manifesté sa fierté d'appartenir à ce peuple basque par l'écriture, ou l'interprétation, d'un titre, au moins, dans cette langue euskara qui est celle majoritairement parlées par cette population. Ici cette tradition se traduit par une piste dont le texte est un extrait de l’Ò piscadore (Arrantzale maïtagarri) du groupe "politico culturel" L’arcusgi. Un autre des habitudes de ce groupe, à laquelle, très franchement, j'adhère un peu moins consiste à nous proposer des morceaux aux propos moins sérieux et moins concerné. Ici ce sera le cas de Mode D’emploi.
Au-delà de ces éléments coutumiers, signature singulière du groupe,
Killers fait, tout de même, preuve d’une audace pas inintéressante en nous offrant, par exemple, une ballade, Pour Toujours, dont le résultat est vraiment attachant.
Notons aussi le soin apporté au produit dont le livret, et l’artwork, sont tout simplement splendides.
Finalement le seul défaut nuisible de ce
Fort Intérieur réside dans sa longueur.
Pas moins de seize titres, pour plus d’une heure dix de Heavy Speed
Metal Thrashy, rendent l’œuvre difficilement accessible sans un effort consentis. Ce monolithe, pourtant suffisamment nuancé, ne peut donc s’appréhender sans un laps de temps nécessaire et indispensable. Un laps de temps, ô combien agréable et plaisant, soit dit en passant.
Comme le souligne Darko avec justesse, cet album est un peu trop long. En faisant l'économie de quelques titres relativement dispensables Bruno et ses compères de l'époque auraient frôlé l'excellence.
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