109, précédent effort des Basques de
Killers, prêtait le flanc à la critique en s’adonnant à une coupable mansuétude avec cette fébrile précipitation de laquelle il était né, et pouvait sembler imparfait et raté.
Mauvaises Graine, son successeur, apparait, d’emblée, comme plus pondérés. Moins construit dans l'urgence. Les premiers signes de cette apparente réflexion accrue se manifestent d’ores et déjà au travers de la pochette remarquablement plus travaillée et remarquablement plus belle de Xavier Lorente.
Bien évidemment si cet aspect plus posé concerne l’élaboration d’un album visiblement plus aboutie, elle ne laisse en rien présager de l’âpreté de son contenu. Souvent synonyme d’accalmie musical, un surcroit de maturité n’augure, en effet, pas nécessairement d’une œuvre suffisamment combative pour séduire les adeptes du genre. Pourtant, bien au contraire dès les premières mesures d’un Attaque délicieusement agressif, le sentiment qui prévaut est celui d’une virulence plus incisive. Ainsi
Killers apparait aussitôt comme plus belliqueux qu’il ne le fut, parfois, autrefois et n’est assurément pas décidé à se complaire, une fois de trop, dans la facilité d’une musique évidente et nettement plus accessible. Ainsi incroyablement vifs et incroyablement acérés, des titres tels que l’admirable Le Loup, les superbes
Mauvaises Graines et Azken Agurraren Negarra dont les prémices mélodiques précèdent de magnifiques changements en des passages à la véloce intensité délectable, ou encore, par exemple, les rapides, et excellents, Sous France, Avenir Passé et La Reine des Nuisibles aux refrains symptomatiques de ce groupe, témoignent formidablement de ce regain de vivacité. Rapide et aiguisés le Heavy Speed aux touches Thrash du groupe est exalté. L’aspect Thrash de ces riffs et de cette incontestable pugnacité vocale dont fait preuve Bruno n’aura même jamais été aussi évident qu’ici.
Cependant certains, à l'esprit polémistes incessants, pourraient considérer, au vu des quelques lignes noircies par mes soins, que l’œuvre manque quelques peu de nuances. Cet argument despotique infondé, ne saurait tenir à l’écoute d’exceptionnels morceaux tels que Le Secret des Dieux et Le Meilleur des Mondes. Ces titres, moins prestes, offrent une respiration suffisamment diversifiée à l’œuvre pour ne pas la rendre trop dense.
L’argument du manque de nuance est, du reste, d’autant plus abusif qu’il suffit de s’intéresser aux textes de Bruno Dolheguy pour mesurer toutes les subtilités d’une expression artistique complète et délicieusement variées. De sorte que l’auteur continue de dépeindre, avec une justesse insolente, certain travers d’un milieu, et par ailleurs d’une société, qu’il connait admirablement. Ainsi, pour ne citer que ceux là, évoquons Le Loup qui développe, en une métaphore subtile, sa thèse autour du thème de la peur de l’autre ou, par exemple, 1984 qui, quant à lui, fais le bilan de ces années chaotique durant lesquelles le groupe dut âprement se battre pour rester debout avec en conclusion une critique cynique du phénomène nuisible du téléchargement. Bien évidemment ces quelques exemples, témoignant des talents de plumes de Bruno Dolheguy, ne sont pas exhaustifs.
Ce
Mauvaises Graines est donc une œuvre qui, fort des conséquences d’une réflexion accrue, et fort de ces nombreuses qualités, s’inscrit non seulement dans l’étroite continuité de
Fort Intérieurs mais pourrait très bien aussi, selon certains critères, le supplanter. Quoi qu’il en soit effaçant totalement l’incident de parcourt que fut 109, les Basques semblent avoir repris courageusement leur ascension vers cette renommée illusoire qui pourtant leur serait légitime.
Véritable vétérans de la scène française, c'est le seul groupe n'ayant jamais cessé d'être en activité, alors qu'il y a eu les splits de ADX , SORTILEGE ou encore VULCAIN (bien qu'ils se soient presque tous reformés aujourd'hui...).
Merci donc aux basques de KILLERS ,qui prouvent qu'un métal sincère et de qualité peut traverser les années même en France.
Voilà un groupe qui mériterait largement plus de considération qu'un GOJIRA...
Et c'est toujours comme ça en France : lui il a plus donc je veux qu'il ai moins au lieu d'exiger la même chose. Surement de la jalousie et de l'aigreur.
Je voulais simplement dire que KILLERS n'a malheureusement pas cette renommée qu'ils mériteraient de par leur qualité musicale et leur longévité.
De plus ils représentent une image du métal que je respecte plus que celle d'un GOJIRA ou DAGOBA, combos qui sont sans doute les plus connus lorsque l'on évoque "métal français" à l'heure actuelle.
Il est nullement question d'une affaire de jalousie ou autre aigreur..
Je déplore seulement que les médias et autres nous font tout un foin et nous bourrent le crâne avec des groupes de métalcore, tout ça parce que c'est plus rentable et tendance.
Le vivier du métal français est rempli de groupes ayant de la bouteille, ayant fait leurs preuves par le biais de skeuds excellents.
Malheureusement on préfère mettre le paquet sur ceux qui sont dans le mouvement contemporain.
Bref ce n'est que mon point de vue de vieux con en quelque sorte...
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