Constellation

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16/20
Nom du groupe Arcturus
Nom de l'album Constellation
Type MCD
Date de parution 1994
Style MusicalBlack Avantgardiste
Membres possèdant cet album62

Tracklist

1. Rodt og Svart
2. Icebounds Streams and Vapours Gray
3. Naar Kulda Tar (Frostnettenes Prolog)
4. Du Nordavind

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Arcturus


Chronique @ Fabien

06 Novembre 2010
1990. Sur les cendres du groupe deathmetal Mortem, le jeune trio composé par Steinar Johnsen, Hellhammer et Marius Vold fonde l’entité blackmetal Arcturus (l’étoile la plus brillante de l'ensemble du Bouvier), la même année que la création d’Immortal et Satyricon, précédant de peu celle d’Emperor, Burzum et Enslaved. Le groupe ne tarde pas à mettre sur pied deux morceaux se retrouvant dès 1991 sur le EP My Angel, distribué par le petit label français Putrefaction Records (qui disparaitra dès l’année suivante et dont le stock servira de base à la création d’Adipocere !). Ces deux titres témoignent déjà de la démarcation d’Arcturus de ses autres collègues de la scène blackmetal du moment, puisque qu’avant tout pensés et articulés à partir du clavier de Sverd (Steinar Johnsen).

1994. Encore embryonnaire quelques petites années auparavant, la jeune scène blackmetal de Norvège attire désormais de nombreux regards, non seulement depuis les sorties d'A Blaze in the Northern Sky, du split-LP Emperor/Enslaved, ou encore de Dark Medieval Times, Pure Holocaust, Det Som Engang Var & De Mysteriis Dom Sathanas, mais aussi faute aux frasques extra-musicales de certains de ses jeunes acteurs.

Cette même année, Arcturus décide de graver en préversion quatre titres de son futur album, à partir d’une console 16 pistes dont aucune réservée à la basse. Baptisé Constellation et pressé à 500 exemplaires MCD sortis à la rentrée, dans les mêmes temps que l‘invincible In the Nightside Eclipse d’Emperor, cet enregistrement paraît sur Nocturnal Art Productions, écurie naissante de Samoth (Emperor) qui deviendra rapidement un label de prestige. Le line-up quelque peu modifié renferme toujours l’âme d'Arcturus, à savoir notre pianiste Sverd accompagné d’Hellhammer à la batterie (qui officie également au sein de Mayhem), à laquelle s’ajoutent Garm au chant et Samoth en tant que guitariste de session.

Si beaucoup de détails relient ainsi Emperor et Arcturus, il en va de même pour leur réalisation conjointe de cette année 1994. Tandis que la majorité des formations blackmetal norvégiennes du moment mettent avant tout l’accent sur les guitares, nos deux groupes accordent quant à eux une place importante aux claviers, le premier afin d’acquérir une dimension symphonique, le second pour un rendu plus atmosphérique, mais dans les deux cas dégageant cette même noirceur et cette même majesté. Plus loin que les deux titres incontournables de son EP My Angel, Arcturus n’hésite toutefois pas à juxtaposer désormais un chant éraillé à des envolées au chant clair de toute beauté. A ce titre, si le timbre vocal de Garm reste parfois maladroit, il n’en demeure paradoxalement que plus juste.

Il ne suffit ainsi que du fabuleux titre d’ouverture Rodt og Svart pour plonger de suite dans l’ambiance envoutante de Constellation. Les rythmes de batterie riches et puissants d’Hellhammer, le riffing entêtant de Samoth et la magnificence des claviers de Sverd forment une osmose d’une grâce et d'une profondeur peu communes, support idéal au chant authentique et saisissant de Garm.

Impossible de résister ensuite une seule seconde aux imparables Icebound Streams and Vapours Grey et Naar Kulda Tar, guidés par les claviers impériaux de Sverd et les plaintes de Garm, renfermant cette même force d'attraction. Le titre final Du Nordavind clôt enfin Constellation sur une note plus théâtrale, annonçant déjà les prémices d’un ton baroque et grandiloquent qu’Arcturus maîtrisera à la perfection quelques trois petites années plus tard. Une fois encore, les lignes de piano de Sverd laissent béat, notamment au coeur de ce somptueux morceau.

A l’instar d’Emperor en cette année 1994, bien moins brutal que son confrère toutefois, Arcturus parvient ainsi à toucher la magie du bout des doigts, à partir d’un enregistrement n’ayant initialement et paradoxalement qu’une faible prétention. Bien que les quatre titres du mini-CD soient intégralement réenregistrés sur l’album Aspera Hiems Symfonia paru en 1996 (Icebound Streams étant rebaptisé au passage), le groupe n'y parvient qu’à recréer partiellement cette profondeur et ces instants de magie pure, conférant à Constellation toute son immortalité.

Fabien.

5 Commentaires

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Wyndorel - 07 Novembre 2010: Un groupe à part...

Je ne demande qu'à mettre la main sur ce mini-CD...
NICOS - 07 Novembre 2010: C'est quasi introuvable. Le plus simple est de le retrouver sur la réédition de Aspera Hiems symfonia.
LASUMBRA - 07 Novembre 2010: Merci pour ta chronique de grande qualitée !!! Mais comme le dis Nicos je ne l'ai jamais trouvé...
Encore merci Fabien et bonne écoute.
Aldebaran - 07 Novembre 2010: Tout à fait d'accord avec cette chronique. Enfin ! Il faut remettre "Constellation" à sa place, au firmament de la carrière d'Arcturus ! Pour moi c'est l'oeuvre maîtresse du groupe point.
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Commentaire @ Nattskog

23 Juillet 2004
« Contellation » est le CD qui aura fait connaître Arcturus. Les titres : des pré-versions de certains titres d’ « Aspera Hiems Symfonia ».
Comme c’était un CD promo, il n’était pas destiné au public. Ce qui explique que le son soit assez approximatif, mais qui ne descend pas la qualité de ce disque.
En toute sympathie, le groupe prévient à l’intérieur de la pochette que ce CD est réalisé avec peu de moyens et surtout sans basse ! Et bien franchement, pour quelque chose fait à l’arrache, on voit que le groupe promet !
L’esprit cosmique et romantique d’ « Aspera Hiems Symfonia » est déjà bien présent (voyez la pochette, une pure beauté !), les chants mêlés font preuve d’une grande inventivité (n’oublions pas que ce mini est sorti en 1994… le black n’était pas très varié et le contexte toujours celui de la chasse à la chrétienté…) qui se retrouvera sur les albums suivants.
Alors on va s’arrêter là : ce mini CD est sublime, mais tellement rare que rien que pour ça il vaut son pesant d’or !
Les morceaux que comprend cet album se trouvent remasterisés sur la réédition d’ « Aspera + ReConstellation et My Angel ». La présence de Samoth est à noter sur cet album, ainsi que celle d’Hellammer qui était déjà dans le groupe.
Bref, un excellent album dont il convient de posséder la réédition, sinon, au bûcher !

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