Le premier album de ces dieux du
Metal... On pouvait déjà, en 1995, savoir que ce groupe allait avoir un avenir peu commun.
Bien qu’assez différent de tout ce qui a suivi, «
Aspera Hiems Symfonia » pose les bases de ce qui sera le style de ce groupe qui a tant apporté au
Metal : les instruments classiques (piano, violons, clavecins) s’ajoutent à ceux connus dans le metal en général, c’est à dire guitare, basse, batterie (
Hellhammer) et chant black.
Alors ajouter des instruments classiques, ce n’est pas extraordinaire. Ce qui fait qu’
Arcturus a quelque chose de spécial, ce sont ces inspirations romantiques et une forte attirance pour la
Renaissance, le gothique même qui font que la musique d’
Arcturus fleure bon le passé...
En plus de tout ce contexte, je dois bien dire que la musique est excellente en elle-même. Point besoin de connaître les inspirations ou quoi que ce soit pour être capable d’apprécier la musique. Beaucoup plus cosmique que ce qui figure sur «
La Masquerade Infernale », les thèmes abordés ici ont plus l’air d’être une recherche de l’infini et de la conscience de soi par rapport à cet univers qui nous entoure... c’est à dire des thèmes peu « satanistes » pour notre époque scientifique, mais qui, au temps de Galilée ont parus tellement hérétiques que des réserves entières de bois ont été utilisées pour y remédier.
En écoutant ce disque, on est plus que jamais propulsé à une autre époque... déjà, restons pragmatiques : au niveau de la production, on sent que ce n’est pas tout jeune, mais je ne pense pas qu’une meilleure production eut convenu ; puis en sortant un peu la tête de notre univers de metal et de béton, les compositions ont bel et bien un petit quelque chose qui nous vient d’une autre époque. L’utilisation des claviers n’est pas du tout comme à l’accoutumée dans le metal, ni collée aux guitares, ni wagnérienne comme avec
Limbonic Art : les guitares suivent leur cours, et les claviers s’en accommodent en s’accordant des breaks, des écarts, laissant parfois un solo de guitare briser leur mélodie.
Sur «
Fall of Man », le plus profond des titres, des chœurs viennent ajouter à l’ambiance déjà très cosmique du morceau, une dimension tellement humaine qu’il serait difficile de l’ignorer. Non,
Arcturus n’est définitivement pas qu’un groupe de black metal... ils sont au-dessus, bien au-delà de nos préoccupations quotidiennes, des affaires de religion et tout le toutim.
Arcturus porte bien son nom : le nom d’une étoile connue sous le nom d’étoile du Bouvier à l’époque romaine, ou comme le Gardien de l’Ours pour les Grecs (ce qui lui valut ce nom – elle est la plus brillante étoile de la
Constellation du Bouvier). Leurs constantes recherches de l’infini, du Beau et de la Vérité en font des philosophes des XXème et XXIème siècles.
Plus proche de Socrate que de Kant, ils se foutent royalement de ce qui se passe autour d’eux dans le
Metal pour continuer leur ascension vers des galaxies lointaines.
Superbe !
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