Déjà guitariste sur
Dreaming the
Dead en 1991, premier album de la formation culte
Ripping Corpse emmenée par Shaune Kelley & Scott Ruth, Erik Rutan accroit définitivement sa popularité en 1995, lors de son intégration dans les rangs de
Morbid Angel, participant activement à l’écriture et à l’interprétation du grand
Domination. Mais, désormais accompli, le guitariste stakhanoviste souhaite rapidement revêtir le rôle de leader, délaissant la troupe de Trey Azagthoth pour fonder son propre groupe deux ans plus tard, l’imposant
Hate Eternal, aux côtés de son ami Jared Anderson.
Erik Rutan décroche alors le jackpot en complétant son line up avec Doug Cerrito, officiant encore au sein de
Suffocation (au bord de la séparation à cette époque), puis avec Tim Yeung, réputé pour ses blast-beats parmi les plus rapides du circuit. Fort d’un contrat avec
Wicked World (division d’Earache créée par Dan Tobin dans le but de relancer le metal extrême au sein du label), Erik et ses lieutenants investissent le Greenhouse Studio en mars 1999, débouchant sur la sortie de
Conquering the Throne en octobre, muni d’un titre sans équivoque et d’une peinture de Hans Memling (1471), dévoilant déjà toute la thématique, l’ambition, l'identité, et l'essence sombre de la formation.
Dès son ouverture,
Conquering the Throne submerge l’auditeur par ses blast-beats métronomiques sans pitié, sa basse écrasante, ses riffs démentiels, ses soli enflammés, et ses vocaux d’un guttural particulièrement rageur. Depuis l’impitoyable Praise of the Almighty jusqu’à l’intraitable Satured in Dejection,
Hate Eternal dégage ainsi ce tourbillon de haine et cette brutalité sombre parfaitement canalisés, affichant une vitesse et un niveau technique quasiment inédits à l’époque.
Toutefois, si les compositions d’Erik Rutan ne développent pas encore toute leur envergure, possédant un côté trop massif qui les empêche de se détacher pleinement les unes des autres, les trois morceaux composés par Doug Cerrito (
Nailed to
Obscurity,
Dethroned,
Spiritual Holocaust) à la mise en place & l'exécution désarmantes, apportent quant à elles ce parfum
Despise the Sun (
Suffocation) plus que délicieux, permettant de trancher judicieusement avec les titres du leader.
Repoussant vitesse, technicité et brutalité de quelques crans, pour donner une nouvelle définition de l’extrême, à l’instar d’Apocalyptic
Revelations, Amongst the
Catacombs &
Exterminate (
Krisiun,
Nile,
Angelcorpse), l'infernal
Conquering the Throne marque ainsi le début d’une nouvelle ère dans l’histoire du deathmetal en cette fin des années 90, apportant l’oxygène nécessaire au style pour permettre l’enterrement définitif de ses années fades et incertaines.
Hate Eternal possède en effet cette violence rythmique et cette technicité pratiquement inédites en ces temps, renvoyant d'un coup au placard de nombreuses formations de deathmetal essoufflées, empêtrées dans des structures en middle-tempo et des riffs monolithiques maintes fois rabâchés.
Fabien.
None So Vile sorti 3 ans plus tôt était bien plus vite, bien plus technique et bien plus brutal.
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