Vouant un amour pour le thrash des années 80,
Joel Grind forme
Toxic Holocaust en 1999 à Portland dans l'Oregon. Après trois albums d'un thrash bien speed, reniflant à mort les années les plus fastes du style,
Toxic Holocaust balance son nouveau missile, le bien nommé
Conjure and Command (2011) toujours sous le label Relapse Records. Muni d'une pochette noire et blanche de Daniel "Sawblade" Shaw, tranchant cette fois par rapport aux deux dernières qui donnaient dans des tons pastels chers à Ed Repka, et d'un logo remanié, plus simple, se rapprochant moins pour le coup de leur confrères de
Municipal Waste, et qui se révèle bien plus lisible au final.
Joel Grind s'acoquine pour ce nouvel effort des services d'un batteur, en la personne de Nikki Bellmore et du bassiste Phil Gnaast, toujours présent.
Toxic Holocaust ne déroge pas à la règle et propose toujours son thrash speed sur vitaminé qui fout la pêche, et durant les 32 minutes de ce
Conjure and Command, les cervicales vont morfler. Toujours aussi rentre dedans et dévastateur dans la forme, bien que sachant ralentir la cadence afin d'appuyer les riffs rugueux à souhaits et les parties de batterie certes simples par moment (et sans trigg et compagnie, c'est inscrit dans le livret du skeud d'ailleurs), mais terriblement accrocheuses. Les 10 titres de cet album défilent à bonne allure et nous plongent à nouveau en plein milieu des années 80 pour notre plus grand plaisir. Servi par une production très puissante de Dan Randall (les enceintes vont dérouiller),
Toxic Holocaust enchaîne des titres excellents et d'autres plus moyens ("
Revelations" pour exemple), mais l'ensemble tient très bien la route rassurez vous. L'entrée en matière est plutôt violente avec un "Judgment Awaits You" qui tabasse sévèrement bien, suivi d'un "I Am
Disease" qui n'est pas en reste avec des riffs tranchants comme des rasoirs et cette voix toujours aussi rocailleuse de Joel, nous rentrant dans le lard et nous fournissant ce qu'il faut pour secouer la tignasse comme des malades et ce, pendant l'intégralité du disque.
L'album étant plutôt court, pas le temps de s'ennuyer. Pour ce qui est de l'originalité, on s'en fout, y en a pas comme ça c'est réglé, l’énergie en revanche est bien là. Amateurs de technique, passez votre chemin, ce n'est pas l'apanage de
Toxic Holocaust qui fait simple et sans fioritures, et toujours aussi proche de groupes comme les premiers
Destruction,
Kreator,
Dark Angel, et même un petit côté crossover dans la lignée d'un D.R.I.
Toxic Holocaust se fout des modes et fait ce qu'il aime, un thrash puissant et franc du collier, nous rappelant les premières heures du thrash métal, avec un petit côté keupon ravageur à la
The Exploited, qu'on ne peut pas nier. En conclusion, un album qui fait plaisir, meilleur à mon sens que les précédents, peut-être même le meilleur de la carrière de
Toxic Holocaust, ça va à l'essentiel, simple, direct, efficace, c'est tous ce que l'on recherche avec ce genre d'album. Un disque sans prétention, bien "old-school" dans l'âme, et qui se savoure avec une bière bien fraîche et le son à fond la caisse, foi de karnivor, amis thrashers!!! ( vous aurez même le droit à un dvd fourni avec l'album d'un concert enregistré à Londres, pas de quoi s'en priver pour le coup! ).
Thrash'em all!!!
Pourtant ça reste TH malgré ces changements qui peuvent arracher les cheveux des die-hard fan mais bien qu'il soit moins bon, il est acceptable, car après un "Judgment awaits you" d'enfer, je pense qu'on avait bien le droit d'espérer mieux non?
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