Confessions

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5/20
Nom du groupe Sonic Syndicate
Nom de l'album Confessions
Type Album
Date de parution 14 Octobre 2016
Style MusicalMetalcore
Membres possèdant cet album18

Tracklist

1. Confessions
2. It’s a Shame
3. Start a War
4. Falling
5. I like It Rough
6. Still Believe
7. Crystalize
8. Burn to Live
9. Life Is Not a Map
10. Russian Roulette
11. Closure
12. Halfway Down the Road

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Sonic Syndicate


Chronique @ Legba

19 Juillet 2021

C.O.N.F.E.S.S.I.O.N.S est musicalement, conceptuellement, techniquement, [...] un échec.

"La pire plaisanterie que Dieu puisse faire, c'est de faire de vous un artiste, mais un artiste médiocre."
(David Bowie)

Sonic Syndicate...

Quand j'étais dans ma vingtaine, c'était un groupe dont j'ai toujours vaguement entendu parler ; d'après ce que l'on m'a dit, l'un des pires groupes de Metalcore de la scène de l'époque. Un groupe qui avait commencé avec un son simple, mais efficace, avant de se perdre dans une facilité mortifère et une composition pour le moins...inégale. Et le petit tour d'horizon de leur discographie que j'ai fait avant cette chronique va parfaitement dans ce sens.

Sauf que, quand j'ai entendu parler de "We Rule the Night", l'un des pires albums qui m'aient été donnés d'écouter, j'ai fait comme beaucoup de monde, j'ai rangé ce groupe dans la case "groupes à éviter" et j'ai passé mon chemin. Sauf que... il y a peu, au hasard d'une nuit d'insomnie, je me suis rappelé d'eux, et me suis demandé "tiens, ils sont devenus quoi?"

J'ai découvert l'existence d'un album éponyme sorti en 2014, qui, s'il remontait la pente par rapport à "We Rule the Night" (ce qui n'était pas très difficile de vous à moi), n'était clairement pas transcendant, les indulgents diront moyen/pas trop mal ; mais surtout de l'existence d'un album nommé C.O.N.F.E.S.S.I.O.N.S (parce que l'écrire normalement c'est pour les nuls j'imagine) sorti en 2016. Un album sorti dans des circonstances particulières... Je ne vais pas m'attarder ici sur l'histoire du groupe, mais il faut comprendre qu'à l'époque il n'y a plus que quatre musiciens chez Sonic Syndicate, et qu'au cours des années, les départs se sont enchaînés... C'est un groupe déstructuré et déraciné artistiquement qui compose.

Sans compter un petit détail : Le fait que le groupe ait été viré de Nuclear Blast, pour des raison floues. Rien n'est sûr d'après ce que j'ai pu lire, alors je me garderai des "on dit" et me contenterai de signaler que le groupe passe d'un tel label avec une belle force de frappe à Despotz Records. Vous n'en avez jamais entendu parler avant? Moi non plus ! Toujours est-il que ce label dont l'influence se limite à son pays, la Suède, certes est un label de Metal, mais compte aussi dans son écurie des groupes de pop... Autant dire le jour et la nuit.

Et là j'ai été curieux... Appelez ça de la curiosité morbide si vous voulez, mais je voulais savoir jusqu'à quel point cela pouvait-il être horrible? Ou au contraire, à quel point des artistes au pied du mur pouvaient-ils chercher au plus profond d'eux-mêmes et surmonter l'adversité, nous offrant alors un chef-d'œuvre?

Alors déjà commençons par enfoncer les portes ouvertes : oui, le groupe à clairement changé de style sur cet album. D'ailleurs, je ne sais même pas si on peut encore parler de Metalcore, probablement pas. Les guitares sont très en retrait, au profit de samplers et de synthé, et quand elles interviennent ce n'est souvent que pour accompagner la rythmique à coups de powerchords. Il n'y a que du chant pop, et le mixage tend tellement à tout adoucir qu'on y perd pas mal de l'énergie que (même moi, un néophyte du genre) j'associe généralement au Metalcore.

Donc oui, le groupe a fait un virage à 180°, mais n'étant pas un fan du groupe, ni une sommité en Metalcore, je me garderai de parler de trahison, et laisserai ceux qui ont plus de légitimité que moi dans le domaine aller sur un tel terrain. Non, le problème...c'est qu'il n'y a rien à sauver dans cet album.

L'opus s'ouvre sur le titre éponyme, "Confessions", une sorte de pop-rock (désolé à ceux qui auront des convulsions en lisant ceci) vaguement énervé qui aurait pu être correct, si le duo guitare-basse n'était pas d'abord si étouffé, mais, de plus, limité au minimum syndical ; aucune surprise, aucune véritable prise de risque, on croirait entendre un mix entre Green Day et Muse, le charme et les idées en moins. Mais le pire c'est que cette piste est encore la moins ratée de "C.O.N.F.E.S.S.I.O.N.S" ! Parce que tout l'album est traversé par une banalité incroyable!

Je ne veux pas dire que les riffs sont passe-partout, ou les mélodies évidentes, je veux dire que l'ensemble manque tellement de profondeur qu'il glisse sur l'auditeur sans l'influencer. A un tel point que je pense que nombre de ces pistes auraient leur place dans le vlog voyage d'un youtuber. Et je ne plaisante même pas, ce n'est pas une hyperbole ! Écoutez les débuts de "It's a Shame", "Falling", "Start a War", "Burn to Live", "Life Is Not a Map" ou encore "Halfway Down the Roadway" et osez me dire qu'on ne se croirait pas dans un vlog parlant d'un voyage a Dubaï ! Pire ! Dans la vidéo de promotion d'une entreprise ! Quant à "Closure", j'aurais presque accepté sa présence, si ce n'avait été qu'une petite ballade acoustique histoire de justement refaire tomber la fausse intensité de l'album, et nous offrir quelque chose de plus intimiste, mais non ! Les synthés tentent de créer des envolées lyriques là où elles sont inutiles, transformant ce qui aurait pu être une chanson correcte en un bonbon trop sucré!

"I Like It Rough", "Crystalize", "Russian Roulette" et "Start a War" sont les seules pistes à dégager un peu d'énergie, et à sauver cet album du naufrage complet ; mais le résultat, c'est qu'à chaque fois que j'écoute ces pistes, je me dis la même chose : "En fait je pourrais me faire un album de Blink 182, de NOFX ou de Green Day là tout de suite, voire même le dernier album de Machine Gun Kelly, dans lequel il s'est mis au pop-punk, et j'aurais la même musique, en plus sincère, en mieux mixé, en mieux écrit, et surtout, composée avec bien plus d'application et d'alchimie, le tout en ne se prenant pas avec le sérieux pesant qui étouffe cet album".

Parlons-en du sérieux ! Parce que cet album, et c'est probablement ça le pire, pour ce qui est des thèmes abordés, a des ambitions de malade. "C.O.N.F.E.S.S.I.O.N.S", qu'ils disaient, l'album parle de s'accepter soi-même d'affronter ses démons... enfin je crois que vous suivez le délire. Sauf que le groupe ne semble pas avoir grand chose à confesser, ou alors beaucoup trop ? Les paroles vont du banal au ridicule. Mais tout en se reposant sur des poncifs incroyablement creux, celles-ci semblent avoir été écrites par quelqu'un persuadé d'avoir inventé, puis réinventé l'eau chaude.

"I need a little bit of closure now
Something to get ghosts out my head '
Cause we're living in lonely world
Where no one stops to say are you ok"
(Closure)

Si on laisse de côté cet éthos d'artiste tourmenté qu'ils semblent vouloir se donner envers et contre toute logique, trouvez-moi une seule image originale dans cet extrait. Non? Et pourtant "Closure" est sûrement l'une des chansons les mieux écrites de l'album. Le reste se perd en répétitions, histoire de tenter de créer des earworms partout, ou en onomatopées chantées à tue-tête qui ne collent absolument pas aux histoires torturées que l'album tente de raconter.

Mais le plus gros défaut de cet album, je ne l'ai pas encore cité. Quel est-il? Nathan James Biggs ! Bon sang ! Mais qui l'a laissé miauler dans le micro tout le long de l'enregistrement? Il ne fait jamais dans la subtilité, jamais dans la réserve. Toujours à nous arroser de mélodies qui auraient pu être moins mièvres, s'il ne chantait pas comme un acteur qui surjoue!

En bref, C.O.N.F.E.S.S.I.O.N.S est musicalement, conceptuellement, techniquement, artistiquement, et thématiquement, un échec. C'est un hors-sujet total et définitif. Un album qui ne m'a même pas énervé, car il m'a fait ressentir quelque chose que je n'avais encore jamais ressenti en écoutant un disque : de la pitié. De la pitié pour ces artistes, qui semblent suffisamment désespérés pour s'accrocher à un nom qui ne veut plus rien dire au lieu de laisser le groupe se séparer pour laisser son héritage (quoi qu'on en pense) reposer en paix. Car, plus que toute chose, Sonic Syndicate apparaît sur cet album comme un groupe brisé, sans idées, sans ambitions, sans véritable moteur, qui se contente de rendre sa musique plus accessible en espérant toucher un public plus large, sans aucun égard pour tous les fans qui croyaient encore en un retour du groupe. Oui, j'ai conscience de ce que je viens de dire : Sonic Syndicate est devenu (a toujours été diront certains?) un boys-band.

Je ne vois pas ce que je peux ajouter à cela. Si vous avez un jour aimé ce qu'a été Sonic Syndicate, allez écouter "The Unguided". Mais pour le reste, circulez, il n'y a plus rien à voir, plus rien à entendre, et plus rien à dire.

16 Commentaires

3 J'aime

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Game_system - 27 Juillet 2021:

Ahah ok je checkerais cet album, si toi-même qui aime Carl Rae tu dis que Call Me Maybe c'est de la merde.

pielafo - 27 Juillet 2021:

ah mais en comparaison y a pas photo. Rien que le titre éponyme de l'album est génialissime, t'as aussi le superbe Body language . Meme le Bside vaut l'écoute, tout aussi bon! des albums de pop comme ça, s'il y en avait des centaines, j'arreterai d'écouter du metal dans la seconde

Throatbreaker - 29 Juillet 2021:

Salut !

Ton avis ressemble énormément au mien. J'en avais fait une chronique sur ma chaine Youtube. Tu peux la visionner en cliquant sur ce lien: https://www.youtube.com/watch?v=TXCHGAS6QOs

En bref, je suis d'accord avec toi sur tout les points, sauf que j'ai été un fan du groupe avant qu'il ne descende dans l'enfer de la musique.

 

En tout cas, merci pour cette chronique !

Legba - 30 Juillet 2021:

Merci à toi, je vais regarder ça. :)

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