Colours in the Dark

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16/20
Nom du groupe Tarja
Nom de l'album Colours in the Dark
Type Album
Date de parution 23 Août 2013
Style MusicalMetal Symphonique
Membres possèdant cet album127

Tracklist

1.
 Victim of Ritual
 05:54
2.
 500 Letters
 04:22
3.
 Lucid Dreamer
 07:28
4.
 Never Enough
 05:20
5.
 Mystique Voyage
 07:14
6.
 Darkness (Peter Gabriel Cover)
 05:38
7.
 Deliverance
 07:27
8.
 Neverlight
 04:33
9.
 Until Silence
 05:03
10.
 Medusa
 08:12

Bonus
11.
 Neverlight (Full Orchestral Version) (Live) (iTunes Version)
 04:28
12.
 Until Silence (Orchestral Version) (Live) (iTunes Version)
 04:31

Durée totale : 01:10:10

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Tarja


Chronique @ Eternalis

13 Septembre 2013

Opus charnière dans sa renaissance, "Colours in the Dark" rassure et prépare l’avenir sereinement.

« La nature n'abandonne personne au point de lui ôter tout moyen d'autodéfense. »
Jacob Grimm

Il fut un temps où elle était seule sur son promontoire, intouchable et bercée par des louanges infinies qui ne tarissaient jamais d’éloges insatiables. Considérée comme une déesse, traitée comme une reine et admirée telle une nymphe, Tarja Turunen était celle qui avait ouvert les yeux au monde sur l’acclimatation d’un timbre purement lyrique avec une musique métallique et saturée que l’on pensait définitivement enfermée dans ses carcans. Elle fut à la fois espoir et solution, la clé d’un nouveau monde qui ne demandait qu’à s’extirper des fantasmes de savants fous ne réussissant pas à trouver un alliage assez malléable pour manier ces antinomismes. Tarja fut le pinceau et Tuomas Holopainen le peintre de cette fresque musicale qui, tout au long de cinq albums, parmi les stratosphériques "Wishmaster", "Oceanborn" et "Once", créa une nouvelle identité, un souffle retrouvé et une ambition démesurée à une musique qui ne finissait plus de devenir minimaliste et sale.

Mais vint un jour où l’outil, à force d’utilisation, voulut jouir d’une volonté propre et ne plus simplement suivre ce qu’on lui dictait. Convaincu que, malgré son manque de qualité créatrice, elle était le noyau dur d’une entité dont elle la figure principale aux yeux du public, elle éleva ses exigences au rang de diva qui ne pouvait, malheureusement, être assouvi par un groupe qui restait de metal. L’érosion du temps suivit son cours, la fracture fut de plus en plus nette et vint un clash inattendu pour le public mais couvant depuis bien trop longtemps en interne. Nightwish se séparait de Tarja Turunen. Si l’on promettait dès lors le décès prématuré du groupe précurseur ainsi qu’une flamboyante carrière solo de la déesse Turunen, il n’en fut rien. Preuve de son talent inestimable, Tuomas entraina sa création dans les confins d’un succès encore plus immense avec ses deux opus suivants, pendant que Tarja se perdait à jouer dans de petits clubs, simplement pourvue d’un premier opus solo bien terne et peu abouti, signe d’un manque évident de maturité et de connaissance dans le domaine de la composition.

"Henkays Ikuisuudesta" ne fut que les prémices d’un premier opus metal avec l’affligeant de banalité "My Winter Storm", d’ailleurs relativement mal accueilli. "What Lies Beneath" enchaine en tentant d’offrir une plus grande personnalité à la musique de la Finnoise mais sans réel succès, manquant de rythme et de créativité, se reposant uniquement sur l’organe d’une vocaliste qui, avec le temps, commençait irrésistiblement à montrer des signes de faiblesse.
Le grand vainqueur de cette confrontation ne faisait alors plus aucun doute, preuve flagrante que le talent technique pur n’est absolument rien sans son penchant créatif et compositionnel. Troisième véritable album solo, "Colours in the Dark" est présenté par Tarja elle-même comme une renaissance et le reflet désormais intact de ce qu’elle désire réaliser dans sa carrière solo. Si les doutes sont immenses, la curiosité l’est encore plus…

Premier extrait avant la sortie du disque (d’ailleurs pourvu d’une très riche édition limitée), "Victim of Ritual" possédait les armes pour faire renaitre cet infime espoir de retrouver Tarja sur une musique à la hauteur de sa voix. Non seulement elle y retrouve des intonations lyriques à donner le frisson (sa façon très théâtrale de rouler les « r » sur le refrain) mais elle pose un climat musical plus dangereux et épique, avec son riff épais et simple servant de tremplin à quelques envolées symphoniques du plus bel effet, ainsi que des séquences d’orgues offrant une texture sombre et dramatique au son de ce premier titre. Toujours aidé par Mike Terrana à la batterie et ses compatriotes musiciens peu connus dans notre univers, Tarja s’appuie sur un line up relativement stable pour avancer. On remarque également une production bien plus puissante et imposante, rappelant inévitablement les premiers opus de Nightwish où la teinte néo-classique des Finlandais permettait d’offrir une expérience musicale alors inédite.
Ce qui est évident avec "Colours in the Dark", c’est qu’elle a cherché à retrouver une ambiance lourde s’échappant de l’esprit trop niais qui se dégageait de ses opus précédents. La preuve en est avec l’hymne "Never Enough", qui colle à l’esprit dès la première écoute et se retient autant par son refrain que son riff énormissime et graveleux que l’on n'avait plus entendu avec Tarja depuis presque dix ans. Il en va de même avec le très gras "Neverlight", composé avec l’aide de Jesper Strömblad (ex-In Flames), maniant des guitares syncopées très modernes avec une ambiance étouffante presque industrielle dans le son. La mélodie principale ainsi que le refrain porte bien évidemment la marque de la chanteuse mais les couplets ainsi que le riff central porte la marque d’une ouverture plus importante et hétérogène, permettant à Tarja de proposer des compositions très différentes les unes des autres.

Néanmoins, elle n’abandonne pas les instants plus progressifs ou oniriques puisque le fantastique "Mystique Voyage" fait probablement office de meilleur titre de l’album. Presque religieux, il livre des parties vocales infiniment pures et pleines de beauté, Tarja semblant partir en pèlerinage, sur une composition de plus de sept minutes, grimpant lentement en intensité et démontrant que la finlandaise peut aussi créer des sensations immenses en usant uniquement de sa voix unique (Enya n’est d’ailleurs plus très loin dans le genre).
Cependant, toutes les expérimentations ne sont pas toujours positives puisque avec "Darkness", elle se noie dans une bouillie cybernétique trahissant la beauté naturelle de sa voix, l’ensemble sur un riff d’une platitude extrême n’essayant de se sauver qu’avec un flux continu de samples ignorants et répétitifs. Tarja peine également sur "500 Letters" plus symptomatique de l’album précédent, bien trop traditionnel pour surprendre et ne ressemblant, malheureusement, qu’à une face B de son ancien groupe qui lui collera de toute façon à vie à la peau. Il lui faut donc voir de nouveaux horizons pour s’écarter définitivement de cette influence, chose qu’elle réalise partiellement très bien, et pour la première fois, ici.

L’opus se termine sur un joli duo avec Justin Furstenfeld (Blue October), "Medusa", où la richesse des arrangements permet d’offrir un dernier moment de grâce à un album qui, sans combler toutes les attentes, renoue indéfectiblement avec de nombreux espoirs. L’avenir nous réserve probablement le meilleur pour Tarja Turunen sous son propre nom. Sa voix n’est certes plus un moyen mais la fin en soi d’une musique qui ne tourne désormais plus qu’autour d’elle, en comparaison de Nightwish qui vivait de sa propre étincelle pour être sublimé par la voix de la Finlandaise. La chanteuse a évolué et sait désormais où elle veut aller, dans quelle direction faire grandir sa musique.
Opus charnière dans sa renaissance, "Colours in the Dark" rassure et prépare l’avenir sereinement. Enfin.

« C’est quand une personne ose prendre des risques et s’impliquer personnellement qu’elle peut grandir et évoluer. »
Herbert Otto

14 Commentaires

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Eternalis - 28 Septembre 2013: Attention, je crois que tu n'as pas compris ce que je voulais dire.
Je faisais le parallèle historique entre l'essor de Nightwish et celui du metal extrême "minimaliste et sale" justement. Je ne parlais absolument pas de Nightwish ou Tuomas ;)
wildflower - 28 Septembre 2013: ok pas très clair en tous cas, on peut s'y méprendre. Merci Eternalis
TheTenth - 30 Septembre 2013: autant le travail de Tarja sur Nightwish (sauf Once) et les deux précédents albums m'avait beaucoup plu, autant là je n'ai rien ressenti de positif, d'abord Victim of Ritual avec son intro "Boléro de Ravel" mal inspirée et le "roulage de R" soutenu qui n'a rien à foutre là, la moitié des morceaux qui sont des slows vu et revus, le morceau quasi indus et les expérimentations tempo ou instruments bizarroïdes ... Très indigeste.
guiliguili - 17 Octobre 2013: Je n'en suis qu'au cinq premières chansons que je viens de me repasser trois fois et je pense que si ça ne vaut pas nightwish chacune de ces chansons ne choqueraient pas sur un de leurs albums .C'est tout bon .
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