Chrysalis

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18/20
Nom du groupe Last Days Of Eden
Nom de l'album Chrysalis
Type Album
Date de parution 23 Mars 2018
Style MusicalMetal Symphonique
Membres possèdant cet album14

Tracklist

1.
 Forevermore
 03:46
2.
 The Roots of Life
 04:57
3.
 The Wanderer
 04:15
4.
 Dead Man's Tale
 04:26
5.
 The Storyteller
 04:52
6.
 Falling in the Deep
 04:49
7.
 Aedea's Daughter
 09:43
8.
 A Siren's Song
 05:24
9.
 Heading for the Sun
 04:14
10.
 Romeo & Julian
 04:31
11.
 7 Years of Madness
 03:56

Durée totale : 54:53

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Last Days Of Eden


Chronique @ ericb4

02 Septembre 2018

Une ogive d'une puissance dévastatrice encore inédite...

Venu grossir les rangs des formations metal symphonique à chant féminin depuis déjà sept ans, ce prolifique septet espagnol n'a eu de cesse de gravir les échelons depuis ses tâtonnants débuts, caressant désormais l'espoir d'une inscription au sein des valeurs confirmées de ce si concurrentiel registre. Déjà à la tête d'un fragile EP dénommé « Paradise » (2014) et de deux albums full length à l'instar de « Ride the World » (2015) et de l'encourageant « Traxel Mör » (2017), le combo n'aura pas attendu bien longtemps pour tenter de porter l'estocade...

A cet effet, le collectif ibérique nous octroie un troisième opus de longue durée répondant au nom de « Chryalis » ; galette généreuse de ses 55 minutes où s'enchaînent 11 pistes d'obédience rock'n'metal mélodico-symphonique et folk. Des plages aussi charismatiques qu'épiques, exhalant un parfum suave et qui ne sont pas sans évoquer Nightwish (première période) quant à leurs arrangements, Delain au regard de leurs lignes mélodiques, Lyriel eu égard à leurs cheminements harmoniques, Leaves' Eyes et Blackmore's Night pour leur seyante touche celtique. Ce qui n'a pas exclu une empreinte personnelle plus perceptible aujourd'hui qu'hier, témoignant d'un propos plus mûr et à l'identité artistique plus affirmée.

A la différence de son prédécesseur, ce pléthorique effort a été intégralement rédigé en anglais, renvoyant à la finesse de plume de leur auteur en la personne du maître d'oeuvre et guitariste Daniel Gonzáles Suárez (Darksun, ex-Nörthwind, ex-Döxa...). De plus, la galette a bénéficié d'un enregistrement de fort bonne facture, n'accusant que bien peu de notes résiduelles et offrant une belle profondeur de champ acoustique. A une époque où fleurissent les jeunes formations aux dents longues (Beyond The Black, Elvellon, Sleeping Romance, Walk In Darkness...), il semble que nos acolytes soient loin d'être à bout d'arguments pour leur tenir tête...


Plus qu'il ne l'a consenti jusqu'alors, le groupe dévoile une succession de passages forts en émotion, d'obédience pop'n'metal symphonique celtique pour l'essentiel. Aussi ne pourra-t-on que malaisément passer outre la sensuelle ligne mélodique du tubesque et ''lyriélien'' « The Roots of Life ». Caressant le tympan de son enivrante cornemuse, distillant de sémillants harmoniques tout au long de notre parcours, octroyant au passage un somptueux solo de guitare, cette magnétique offrande se double des chatoyantes et claires inflexions d'Ana Martínez Fojaco, mises en exergue sur un refrain immersif à souhait. Et comment résister à la vague de submersion que nous réserve le ''delainien'' et fondant « Falling in the Deep » ? Une charismatique et pénétrante offrande que pourraient bien leur envier leurs propres maîtres inspirateurs...

Dans cette lignée, bien qu'un poil moins tubesques, d'autres pistes tout aussi bien cadencées n'éprouveront guère plus de difficultés à nous rallier à leur cause. D'une part, on retiendra sans mal l'entraînant « The Wanderer », à la fois pour ses subtils gimmicks guitaristiques et la finesse de ses modulations mélodiques que l'on croirait empruntées à Leaves' Eyes (première période). D'autre part, le pimpant « The Storyteller », dont les entêtants refrains ne sont pas sans nous renvoyer à un Within Temptation des premiers émois, saura tout autant aspirer le chaland en son sein.

Par ailleurs, le combo se révèle plus rageur qu'à l'accoutumée, dispensant là encore ces séries d'accords susceptibles de rester durablement gravées dans les mémoires de ceux qui y auront goûté. Ainsi, on plonge dans un chaudron bouillonnant à l'aune de « Forevermore » et « Heading for the Sun », pistes symphonico-progressif à mi-chemin entre Nightwish et Delain. Dotés d'un riffing massif, d'une basse incessamment vrombissante, signée Adrian Huelga (Darksun), ces deux tempétueux méfaits demeurent toutefois accessibles, affichant, en outre, des refrains certes convenus mais d'une redoutable efficacité. Dans cette énergie, c'est au cœur d'un champ de turbulences encore plus puissant que nous embarquent les ''nightwishiens'' up tempi « Dead Man's Tale » et « 7 Years of Madness ». Laissant entrevoir de truculentes rampes synthétiques dispensées par Juan Gomez, ces deux sanguins et grisants manifestes ne lâcheront pas leur proie jusqu'à la note ultime, pour notre plus grand plaisir...

Lorsqu'elle s'aventure dans le périlleux exercice des pièces en actes symphonico-progressif, la troupe n'a tari ni d'allant ni d'inspiration. Déjà coutumière d'une telle pratique, à l'image du dantesque « A Game of War » (in « Ride the World »), tant l'expérience que les qualités créatives du collectif ont contribué à asseoir un propos d'une rare richesse architecturale. Aussi, nous immerge-t-elle dans la tourmente jusqu'au souffle ultime de son unique fresque intitulée « Aedea's Daughter » ; piste opératique à la touche power symphonique, dans le sillage d'un Nightwish estampé « Imaginaerum ». Au fil des 10 minutes d'un spectacle épique et saisissant, où accélérations et ralentissements rythmiques alternent tout le long, et ce, sur fond d'enveloppantes nappes synthétiques, on ressent alors cette force qui vous prend et vous fait quitter le plancher des vaches, sans espoir de retour. Abondant en effets de surprise, en péripéties, dispensant une chorale qui peu à peu tend à se densifier, le dénouement s'avérera des plus sereins.

Enfin, quand ils nous immergent dans un bain orchestral aux doux remous, nos mousquetaires libèrent une charge émotionnelle bien difficile à contenir. D'une part, dans la lignée de « The Islander » de Nightwish, la troublante ballade folk « A Siren's Song » révèle la finesse du jeu d'écriture de son auteur autant qu'un infiltrant duo mixte en voix claires. Dans cette atmosphère ouatée, le son enivrant d'une cornemuse libertine évolue en parfaite harmonie avec une guitare acoustique au slide empreint d'élégance et d'une régularité pendulaire, l'aérienne instrumentation semblant alors danser dans un sensuel ballet. Aussi, tenter d'opposer une quelconque forme de résistance à cette caresse céleste serait une entreprise bien vaine. D'autre part, on ne pourra que malaisément esquiver la petite larme au coin de l'oeil à l'aune de « Romeo & Julian », pénétrante ballade romantique aux airs d'un slow qui emballe, dont les influences de Blackmore's Night et Leaves' Eyes ne sauraient être éludées. Sensible jusqu'au bout des ongles et avec une apparente aisance, la maîtresse de cérémonie, quant à elle, élargit son spectre vocal d'un octave, et ce, jusqu'à tutoyer les notes les plus haut perchées. Chapeau bas...


Au final, on effeuille une œuvre bien équilibrée, d'une puissance dévastatrice encore inédite, dotée de sentes mélodiques mieux customisées qu'autrefois, témoignant d'un set de compositions à la solide technicité et d'une logistique soignée mais non aseptisée. De plus, le foisonnant message musical s'avère aussi diversifié sur les plans rythmique et atmosphérique que varié en effets et en joutes oratoires. On comprend que nos acolytes ont élevé le niveau de leurs exigences d'un cran, nous offrant une galette finement sculptée, venue jouer les trouble-fêtes, et qui, au fil des écoutes, imprégnera sur la durée l'amateur du genre. Si l'on peut objecter que les prises de risques sont réduites à néant et que l'influence des maîtres inspirateurs ne saurait totalement s'effacer, le groupe signe là une proposition d'envergure, susceptible d'éveiller d'authentiques plaisirs. Bref, un manifeste porteur de sérieux espoir de confirmation pour la formation espagnole...

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