Le premier opus de ces Américains guidés par la folie douce de ce vocaliste Ty Christian, alias Fang VonWrathenstein, était un tel désastre que ce second, Chains of
Misery, ne laissait que peu de raisons d'espérer pour tous les pessimistes cyniques patentés dans mon genre. Surtout que la plupart de ces groupes aux penchants affichés pour la parodie et le second degré, une catégorie à laquelle ce seigneur du trident appartient, auront rarement su nous convaincre et nous séduire au-delà d'une ou deux œuvres. Quoi qu'il en soit ne soyons pas défaitistes et offrons une chance à ce nouvel opus.
Le plus important à en dire, me semble-t-il, concerne l'aspect musical sur lequel ce collectif aura davantage travaillé en rendant, notamment, son propos moins confus et en nous proposant, désormais, un Heavy
Metal à la musicalité, souvent, proche d'un
Hard Rock dynamique. Et là où, autrefois, parfois, pour ne pas dire souvent, ils avaient quelques difficultés à mêler ces deux influences là de manière fluide, il aura grandement progressé dans ce domaine en nous offrant dorénavant nombre de morceaux mieux construits. Bien évidemment puisque même Dieu aura eu besoin de 7 jours pour créer le monde, le quintet étatsuniens ne sera pas à l'abri de quelques écarts, titres trop ancrés dans sa mièvrerie habituelle ou, même de quelques rechutes embarrassantes (le guilleret et pénible Fighting for Love, un The
Enforcer plutôt pas mal mais pas vraiment à sa place ici, un candide et enjoué Wicked Touch assez dispensable...).
Et puisque nous en étions à évoquer les secteurs où
Lord of the
Trident aura évolué, parlons de cet élément qui nous avait causé tant de souci à l'écoute de son premier album catastrophique, à savoir ses chants. Si les aigus les plus extrêmes seront toujours encore un exercice dans lequel Ty Christian n'excellera pas vraiment, (d'aucuns, beaucoup plus indulgents que moi parleraient de "voix particulière"), reconnaissons que ses interprétations médiums, dans lesquelles on pourra reconnaitre quelques intonations proches de celles de
Michael Sweet (
Stryper), à défaut d'être passionnantes, auront maintenant l'avantage de ne plus nous ennuyer.
Pour ce qui est des morceaux plutôt sympathiques de ce manifeste, parlons de l'intéressant Skyforce, de cet excellent Face Of The Enemy aux guitares efficaces ou de ce
Chains on Fire agréable. Avec The
Metal Sea le quintet renoue avec cette tradition qu'il a initiée sur son album précédent, bien qu'on ait du mal à en comprendre la raison, la chanson de pirate. Un exercice dans lequel il s'en sort plutôt bien. Sur ce Man-
Machine qui clôt ce disque, il s'essaye même, avec une certaine réussite, aux voix gutturales typées Death.
Dans l'ensemble, Lords of the
Trident, se sera donc amélioré à bien des niveaux. Et sans véritablement nous offrir un album incontournable, ou même de nature à pouvoir venir titiller mêmes les groupes de seconde zone, Lords of the
Trident marche sur le bon chemin s'il veut continuer à gravir la montagne qui se dresse devant lui.
Vous devez être membre pour pouvoir ajouter un commentaire