L’époque étant ce qu’elle est avec son foisonnement de sorties se succédant à une allure aussi effrénée, suivre le parcours d’absolument tous les groupes est d’une complexité quasi insurmontable. De plus les journées n’étant pas infinies, et nous-même pas éternels non plus, nous devons faire des choix. Et, fatalement, des impasses. Voilà pourquoi, après avoir parcouru les deux premiers opus des étatsuniens de
Lord of the
Trident mû à ce moment-là par une volonté qui, soyons franc, tenait plus de la curiosité malsaine que d’une sincère conscience “professionnelle” (vous noterez les guillemets), je décidais d’oublier ce quintet pour me consacrer à d’autres bien plus prometteurs..
Une décennie plus tard, ne me restait des travaux de Tyler Christian (alias Fang VonWrathenstein) et de ses comparses que des vagues souvenirs lointains survivant dans les terres oubliés de ma mémoire sélectives où ils n’étaient rien d’autre que des objets de curiosités négligeables produit par un groupe anecdotique dont la principale activité consistait, outre celle de nous proposer une musique sans réel consistance, de le faire déguiser dans des accoutrements qui n’avaient, eux non-plus, pas vraiment d’intérêt. Pour parachever le tableau, il semblait me rappeler qu’à l’instar de Warking, nos cinq héros de
Madison avaient chacun son personnage propre dont le pseudonyme, souvent parodique, ne participait pas vraiment, selon moi, à rendre le groupe plus estimable. Mais ça c’était avant. Avant la sortie de ce nouvel opus baptisé
The Offering.
Alors, bien évidemment, le groupe continue de se costumer et d’incarner des personnages aux noms farfelus. Il continue également de nous offrir sa vision d’une expression artistique où l’originalité n’est pas vraiment une préoccupation première. Mais qu’est-ce qui a changé dans ce cas me demanderez-vous? Et bien l’essentiel. Désormais le groupe fait preuve d’une mesure et d’une maîtrise qui, si elle n’est pas de l'ordre du génie est suffisamment inespérée et de bonne facture pour nous convaincre. Désormais le groupe ne s’égare plus dans des mélanges dont il ne parvient pas à contrôler les contours et se contente d’un Heavy
Power Metal très estimable. Désormais son chanteur ne s’essaye plus à ses aigus hasardeux mais se contente d’une expression médium-aigu tout à fait appréciable. Et puis surtout, désormais il a des idées. Des idées qui donnent indéniablement à ses titres de ce relief qui permet à l’auditeur de rester en éveil. Mieux même, qui lui permet d'y trouver du plaisir. L’entame de
Legend est, par exemple, tout à fait inattendue et sublime, les accélérations subites d’Acolyte sont remarquables, les voix growlés et les différents breaks de These
Tower Walls et de
Power of
Evil sont splendides. On notera d’ailleurs le brio avec lequel le quintet américain construit ces morceaux aux séquences variées et différentes sans que jamais ces changements soient maladroits ou patauds. Un talent dont nul, et surtout pas moi, aurait pu le croire capable. Un talent qu'à ma décharge ses premières œuvres ne laissaient pas vraiment entrevoir. On notera également le travail très intéressant des guitares dont chaque intervention, et notamment les solos, enrichissent indéniablement chaque titres.
Voilà une surprise à laquelle personne ne pouvait s’attendre. Voilà une évolution que nul n’aurait pu imaginer. Voilà un fait auquel personne n’aurait pu même donner un quelconque crédit avant d’en mesurer toute la réalité:
The Offering, nouveau méfait de Lords of the
Trident, est un opus très réussi.
Ton intro est criantes de vérité! Nous ne sommes pas éternel et nous devons faire des choix voire des impasses! Magnifique chronique en tout cas, j'ai bien envie de découvrir ce groupe! Merci
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