Le voilà enfin, le nouvel album de
Decapitated attendu comme le messie après une longue et pénible attente, plus longue que d'habitude, de 5 ans. Faisons d'abord un tour en arrière. Ces 5 ans d'attente, tout d'abord, on été provoqués par ce terrible accident de bus inattendu le 29 octobre 2007, alors que le groupe était en pleine tournée. Le chanteur Covan, qui était arrivé dans le groupe deux ans plutôt avant les faits, et le batteur Vitek, présent quant à lui depuis la formation seront par la suite très gravement blessé. Quelques jours plus tard s'ensuivit le décès tragique du jeune Vitek, frère cadet de Vogg à seulement 23 ans.
En tout début 2008, après le départ de Martin, Vogg, retrouvé seul, décidera de stopper le groupe. Une année après, ce dernier annonça la trouvaille d'un jeune et talentueux batteur autrichien déjà assez connu sur le net et batteur de
Thorns Of Ivy, Kerim "
Krimh" Lechner, âgé tout juste de 20 ans. Dans les semaines qui suivirent, deux nouveaux membres parviendront à leur tout à trouver leur place au sein de
Decapitated, Rafal Piotrowski (Parfois surnommé "
Rasta", mais qu'à de rares occasions) ainsi que Filip "Heinrich" Halucha. L'à présent nouveau
Decapitated repartit sur le chemin de la scène pendant plus d'un an, puis commença à recomposer de nouveaux morceaux, pour ainsi reprendre le chemin des studios pour enregistrer leur cinquième album tant attendu, qui aura pour nom définitif
Carnival Is Forever.
Possédant une pochette assez glauque notamment pour les couleurs, rendant assez mystérieux ce côté assez sombre de l'image qu'a le groupe de Carnaval, également confirmé par ce personnage central au masque plutôt laid, pas forcément des plus attractifs, mais ayant tout de même un certain charme,
Decapitated nous présentera ici un retour dans l'ensemble assez en force, confirmé d'entrée par la brutalité et la force de "The
Knife".
Carnival Is Forever sera malheureusement trop progressif à certains instants, notamment dans le morceau éponyme, aux longueurs évidentes, presque plates (Qui ne serviront qu'à refléter le côté mystérieux de la pochette) rendant ce dernier très lassant rien qu'au bout de deux ou trois écoutes. "A View From A
Hole" aura également cette progressivité trop longue en introduction.
Quant à "
Silence", ce morceau sera, tout comme l'indique le titre, une outro, un moment de calme, composé uniquement de guitare qui y va considérablement mollo, ce qui est assez surprenant de la part du groupe (
Pas forcément négativement). Mous du genou, les Polonais, sur ce coup !
Heureusement, même après quelques années de silence,
Decapitated arrivera toujours à nous épater fortement avec la technicité impressionnante reprise par le jeune sieur
Krimh, mélangeant breaks et riffs saccadés assez rapides (Notamment dans l'introduction de "The
Knife"), ou également de courts passages de blast beat. On entend très nettement que ce jeune chevelu reprend parfaitement le lourd rôle de Vitek parmi
Decapitated, ayant également participé à la grande majorité de la compositions des nouveaux morceaux.
Le chant tout de même présentera une différence comparé aux anciens albums et notamment à côté de
Organic Hallucinosis. Alors oui,
Rasta est assez doué pour le growl, mais à certains instants, on ne retrouve pas entièrement cette intensité omniprésente grognée par Covan. On irait presque jusqu'à regretter ce dernier. Mais il ne faut surtout pas nier que le nouveau chanteur a du talent, et beaucoup de talent.
Dans ce nouvel album, les solos de guitares ne seront certes pas omniprésents, mais ceux qui seront ici présents ne manqueront pas de nous donner un certain plaisir à leur écoute. "
United" par exemple, nous offrira un solo très intense, bordé par cette batterie, cette dernière étant toujours parfaitement alliée à la basse, et ce depuis la formation du groupe en 1996. Le solo de "404", quant à lui, sera un véritable ouragan de notes, répétant les mêmes lignées de notes augmentant inexorablement, jusqu'à nous offrir un énième break de batterie (Petit clin d'oeil de "Day 69" en version raccourcie, certainement).
Refaisant surface avec un album partant sur un style plus progressif néanmoins toujours aussi technique et brutal qu'auparavant,
Decapitated ouvre une nouvelle page de sa carrière, et part sur un nouveau chemin. J'avoue avoir été plutôt convaincu à l'écoute de cet album, étant à mon goût un premier essai avec ces nouveaux membres plutôt réussi, mais certains fans qui étant restés à l'époque de
Nihility et
Winds of Creation risquent d'être très déçus. A consommer si vous êtes fans de ce groupe, mais mieux vaut ne pas tester
Carnival Is Forever en s'attendant à un album de pur Death
Brutal avec des morceaux comme "
Blessed" ou "Names". Album indéniablement bien abouti.
Un bel hommage d'ailleurs, appaisant, un brin melancholique sur la fin, finissant sur de discrettes harmoniques...
Même si sur la forme, le son a beaucoup changé, sur le fond on sent tout de même la "decapitated touch", se qui est impressionnant après un bouleversement de line up pareil.
Mention spéciale pour 404, the knife et pest qui sont de vrais bombes!
Bonne chronique sinon.
Vous devez être membre pour pouvoir ajouter un commentaire