Liste des groupes Néo Metal Sevendust Blood & Stone

S'il y a un groupe qu'on peut classer sous l'étiquette neo metal sans risquer de se tromper, c'est bien Sevendust. Tout au long de sa carrière, depuis plus de vingt-cinq ans, le combo d'Atlanta a enchaîné les disques avec régularité, sans trop s'écarter de son style de prédilection, jusqu'à l'incarner complètement.
Certes, ils n'ont jamais fait un mauvais album, mais n'ont jamais su élever leur niveau et sortir l'opus référence qu'ils méritent.

En 2020, inutile de dire que les Américains n'ont pas pris de risques, et ont bâti leur disque avec les recettes bétonnées qui gagnent. Leur vocaliste Lajon Witherspoon l'admet, tout se met en place automatiquement, dès qu'ils se retrouvent en studio. L'album a été enregistré juste avant le couperet du Lockdown. Malgré les instabilités actuelles, et l'impossibilité de tourner pour les groupes "Blood & Stone" a été sorti le 23 octobre 2020, chez Rise Records.

On a très vite la confirmation que le quintet a choisi faire ce qu'il fait le mieux… du Sevendust. Leurs gros riffs néo sont aussi groovy qu'addictifs, sortis à cadence industrielle d'une machine plus perfectionnée que celle de Maxou de Soulfly. Des titres comme "Dying to Live" ou "Blood From a Stone" font mouche instantanément, mis en valeur par une production très flatteuse dans les graves pour faire vibrer jusqu'au fond les intestins en manque de Watts.
Ces murs massifs de basse/guitare prennent parfois des nuances dissonantes qui tranchent avec le perfectionnisme harmonique du reste de la musique ( "Against the World", "Desperation" ou le bizarre et sombre "Kill Me").
L'atout maître de Sevendust, son chanteur Lajon Witherspoon, assure comme une bête, avec sa spécialité maison : les refrains imparables. A l'écoute de "Wish You Well", par exemple, il n'a même pas fini sa phrase qu'il vous bouffe déjà le cerveau. S'il sait bien sûr hurler avec force modulations, il fait montre de son feeling presque soul et de sa sensibilité sur tout l'opus, et en particulier les titres les plus mélodiques. La power ballad à la Linkin Park " Feel Like Going on", "Alone" ou un "Criminal" plein d'emphase donnent une tonalité plus mélancolique à ce disque, avec des arrangements très aériens. Un soin a été apporté aux effets des guitares, en couches successives, qui donnent de l'amplitude aux refrains (" Nothing to See Here Anymore").

Sur le papier, tout semble idéal, si ce n'est que j'aurais pu dire la même chose de quasiment chaque sortie du groupe. Ainsi les structures de morceaux sont très linéaires, tout est trop propre, calé au quart de poil, les yeux fermés. On notera quand-même une légère inflexion vers le métal alternatif (" What you've Become"), et quelques passages énervés à l'autre extrémité. Il est dommage que la première écoute donne une telle impression de déjà entendu, car c'est incontestablement un bon LP de Sevendust, si on veut bien prendre le temps de dépasser la déception initiale du manque de surprises.

Quoique... Il y en a bien une, puisque le dernier morceau de cette galette est une superbe cover musclée de "The Day I Tried to Live" de Soundgarden, qui était déjà sortie en single il y a six mois, avant même que ce nouveau disque soit annoncé. C'est un hommage poignant à Chris Cornell, où Lajon parvient à allier puissance et humilité. On peut même dire qu'il répond à "Dying to Live" qui ouvre le disque. Et comme c'est à mon sens la meilleure piste du treizième album du combo, elle donne envie de lui redonner sa chance...