Formé sur les cendres de Crematorium,
Gorgasm voit le jour en
1994 sous l’impulsion de la paire de guitaristes Tom Tangalos / Tom Leski. Brutalisant son Death
Metal au fur et à mesure de ses sorties jusqu’au prometteur EP
Stabwound Intercourse, le combo de Chicago enregistre enfin et logiquement son premier full-lenght intitulé
Bleeding Profusely (2001).
Un couteau ensanglanté en guise de pochette, un logo déformé et sanguinolent, un court sample de film d’horreur, et un déluge de blast-beat en guise d’apéro sur le titre éponyme : ça situe le décor rapidement. On distingue nettement l’influence
Deeds Of Flesh au travers des riffs rapides, débridés et précis de Stripped to the Bone par exemple, mais
Gorgasm sait aussi inclure quelques passages de mélodie contenue, notamment sur
Morbid Overgrowth ou le terrible The
Essence of
Putrescence, tour à tour pesant, entraînant, dévastateur, et même doté d’un solo empreint de nostalgie (tout arrive).
Ayant cherché en vain un chanteur ce sont les deux guitaristes ainsi que le bassiste Russ Powell qui se partagent la tache ici, et l’alternance ou la juxtaposition des voix est ma foi fort réussie. On signalera que le trio a dégoté un batteur de session de luxe en la personne de Dave Culross (
Malevolent Creation,
Suffocation,…), et effectivement ça martèle fort, vite et continuellement, Fucking the
Viscera rappelle d’ailleurs fortement
Hate Eternal au niveau de l’intensité et du jeu de guitare. Car le quatuor ne se contente pas de jouer comme des bourrins, la maîtrise instrumentale est de mise à chaque instant, que ce soit dans le jeu de batterie martial de Culross, la basse véloce de Powell ou les riffs millimétrés de Tangalos et Leski.
Bleeding Profusely est assurément un disque au dessus de la moyenne, s’extirpant de la multitude de clones de
Suffocation et
Deeds Of Flesh, cela dit malgré une production honnête de Chris Djuricic, il manque un petit quelque chose à ce disque pour péter la baraque. On aurait aimé notamment davantage de titres annihilant tout sur leur passage comme le percutant titre final
Disembodied.
Rassurez-vous
Bleeding Profusely ravira quoi qu’il arrive les fans de
Suffocation,
Disgorge, voire
Necrophagist (c’est assez flagrant sur Lesian Stool
Orgy), on regrettera juste un léger manque de personnalité et de folie ainsi qu’une durée de 23 minutes un peu juste.
Brutal Death… The US way.
BG
Au-delà d’une violence musicale manifeste, sans compter la grossièreté du visuel et du concept, Gorgasm livre ainsi à mon sens un album sacrément ingénieux, n’ayant finalement que peu de concurrents directs en 2001 avec un tel niveau de jeu. Bref, à l’image des quelques cris de femme désespérée qui me glace le sang à chaque écoute, Bleeding Profusely ressemble en tout point à une exécution rapide, nette et sans bavure. Du grand art.
Pour en revenir plus précisément à ta rédaction, sans compter la sévérité de ta note, autant je suis en accord avec ta description globale qui définit bien les contours de l’œuvre, autant je reste perplexe lorsque tu évoques l’absence de titres aussi « annihilants » que Disembodied ainsi qu’un léger manque de folie. Bleeding Profusely est au contraire un pur concentré de brutaldeath et un vrai album de maniaques qui prend directement à la gorge.
Fabien.
Et bien je préfères toujours assez nettement Masticate to Dominate, que je trouve à la fois plus inspiré, plus ultime dans les riffs et aussi plus rapide et brutal.
Puisqu'on parle de la concurrence brutal Death de 2001, j'ai un faible pour un Annihilation de Rebaelliun plus Evil, moins complexe et tout aussi violent, ou encore le premier Dark Legion d'une brutalité assez hallucinante.
Aucune révision à la hausse de ma note n'est donc prévue pour le moment.
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