Afin de donner suite à son excellent
Neighbourhell, les Italiens d'
Eldritch ont, semble-t-il, décidé de ne pas s'égarer inconsidérément au cœur de réflexions excessivement complexe sur la manière de composer ce nouvel effort. Résolus à s'inscrire dans une certaine continuité entamée par son prédécesseur,
Blackenday, en est, en effet, une réplique assez fidèlement construite. On peut donc y retrouver l'insolent talent de cette formation dans l'art de composer une expression à la fois Heavy, à la fois mélodique et dont les accents Thrash, et ceux plus succincts Progressifs, sont parcimonieusement repartis en une musique où le curseur erre en ces différents univers. Le résultat s'acquitte assez facilement de sa tâche et parvient à nous procurer un premier
Mais ne nous installons pas dans l'oisiveté de l'analyse succincte et commode de ces premières impressions et continuons les investigations. Car, en effet, en considérant que ce
Blackenday est un double de
Neighbourhell, le critique simpliste fera preuve d'une superficialité un peu fâcheuse. La copie est sans doute très ressemblante, elle aura cependant l'avantage de ne pas sombrer dans une similitude parfaite et confondante. De telle sorte qu'au-delà des points communs indéniables entre les deux œuvres évoquées, il subsiste, fort heureusement, quelques nuances susceptibles de les différencier. Sans en faire ici la liste exhaustive évoquons, tout de même, le plus crucial : cette noirceur tourmentée dont semble se parer ce
Blackenday. Une grisaille, une lourdeur malsaine et une gravité pas nécessairement nouvelle pour
Eldritch, elle n'aura cependant jamais aussi pleinement et aussi largement habité une de ses œuvres.
S'agissant des défauts de ce nouvel effort, quelques griefs sont à retenir à l'encontre d'un opus portant résolument la signature caractéristique d'
Eldritch. Si certains titres sont remarquables, citons les excellents
Silent Flame, The Deep
Sleep,
Blackend Day, l'étonnant
The Fire aux intonations troublantes, ou encore, par exemple,
Why, on déplorera simplement un certain manque d'inspiration en d'autres pistes un peu moins percutantes et efficaces. Mentionnons, pour illustrer le propos concernant ces chansons moins captivantes, Rumors dont le cheminement est assez similaire à ce que nous a déjà offert ce groupe,
The Fire ou bien, par exemple, Shallow Water Flood. Ces pistes, conjuguées à ce terne voile qui recouvre les ambiances de ce disque, finissent par faire glisser doucement l'auditeur vers une mélancolie lourde et accablante. Tant et si bien que l'album fini par nous procurer un étrange sentiment mitigé. Cette première bonne impression ne serait-elle, au fond, qu'un fard masquant une réalité nettement plus crue? Peut-être bien...
Concernant les autres imperfections de l'opus, découlant fatalement du manque d'efficacité de certains des ces pistes monotones, notons aussi qu'il règne ici une certaine homogénéité dense et compacte qui entretient encore cette pénible sensation de se trouver en présence d'un album ordinaire indigne de l'immense talent de Terrence Holler et de ses acolytes.
Difficile de conclure sur un
Blackenday qui a tant à offrir et aussi peu à donner. A la fois plaisant et désagréable, il n'est pas véritablement une réussite et pas réellement un échec. Juste un album moyen, en somme.
Vous devez être membre pour pouvoir ajouter un commentaire