Il fut un temps où la musique des Italiens d’
Eldritch était tellement imprégnée de ces relents Progressifs propres aux
Dream Theater,
Fates Warning et autres Queensryche que pour le pauvre quidam dans mon genre, à savoir adepte convaincu d’une simplicité pas absolue mais presque, il était devenu quasiment impossible de défricher leurs travaux sans un investissement temps considérable et sans la certitude de ne pas finir avec une migraine atroce. Et ce même si les Ultramontains, assez rapidement dans leur parcours, avaient eu la brillante idée de parsemer leurs disques de parties guitares à l’énergie, à l’immédiateté et à l’âpreté emprunté au Thrash en une sorte de
Power Metal US Prog très intéressant. Il fut aussi un temps, que j’avoue trouver nettement plus plaisant, où leurs velléités Progressives se firent nettement plus discrètes laissant plus d’espace au reste. Restait donc juste à savoir quel serait le temps qui allait inspirer les Italiens à l’aube de ce, déjà, onzième album baptisé
Cracksleep dont le thème principal allait être l’insomnie.
Ne prolongeons pas le suspense plus que de mesure.
Eldritch nous y offre son visage, selon moi, le plus amène et le plus sympathique. Le moins Progressif donc. Même si…
Mais en disant cela, rien n’est encore dit puisque chaque chronique d’un nouvel opus est un recommencement. Un recommencement pour, souvent, dire la même chose concernant l’immuable. Ici donc encore, la voix de Terence Holler, au timbre et à la puissance très identifiable, continuent de nous réjouir. Tout comme d’ailleurs les travaux d’Eugene Simone et de Rudj Ginanneschi dont les parties guitares servent parfaitement le propos. Les claviers parcimonieux sont, eux aussi, d’une justesse assez séduisante, ajoutant, ça et là, la touche d’émotion appropriée. Un ensemble solide donc qui donne à la prestation de ce groupe ici encore une tenue suffisamment bonne pour nous faire passer un très bon moment mais qui, une fois encore, et c’est là l’un des défauts majeurs récurrents de ce collectif, manque d’un petit quelque chose pour rendre son travail mémorable. De personnalité et de quelques éléments forts peut-être. Ce qui, une fois encore, donne à cet opus un aspect un peu homogène un peu embarrassant
Néanmoins les titres les plus accessibles et limpides, les plus touchants aussi, tel que
Reset, Deep
Frost*******, Staring at the Ceiling,
Night Feelings ou encore, par exemple, ce Hidden Friends qui clôt magnifiquement ce disque tout en nuance et en émotions, devraient, tout de même, parvenir à s’extraire, un tant soit peu, de cet ensemble un peu trop compact.
Ce nouvel effort des Transalpins est donc dans l’exacte continuité de ces deux prédécesseurs. Il pourra donc s’enorgueillir d’en avoir, peu ou proue, les mêmes qualités mais aussi, peu ou proue, les mêmes défauts. Un magnifique statut quo en somme.
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