Voici la seconde partie du diptyque entamé avec l'album
Red For
Fire,
intéressant mais un peu inégal. Black For Death se devait donc d'apporter en
premier lieu une suite avec toujours des orchestrations bien senties, et
d'autre part une conclusion digne de ce nom.
À l'écoute du monstrueux morceau introductif, simplement intitulé
Red For
Fire + Black For Death, on se dit que c'est vraiment très bien parti! Furieusement
black par moments, efficacement expérimental, homogène, alternant brutalité
extrême et passages mélodiques, c'est tout bonnement imparable. On serait tenté
de dire que le titre vaut l'achat à lui tout seul.
La suite n'a pas la même force (à quelques exceptions près), mais Black For
Death est plus équilibré que son prédécesseur. On retrouve avec Queen In The
Bay Of
Smoke et Allfathers les instrumentations qui portaient
Red For
Fire ainsi
qu'une influence
Arcturus. Le saxophone revient lui aussi mais cette fois dans
Underworld, un court instrumental jazzy surprenant (il n'est pas dérangeant,
loin de là mais on se demande ce qu'il fait dans le concept), quant à l'autre
instrumental,
Dark Waves
Dying, c'est une nouvelle fois un régal grâce à
la dextérité des musiciens et à leur façon d'utiliser leurs ''outils'' (le
violon et le saxophone donnent ici un effet phénoménal).
Pour être plus clair au niveau des émotions, je dirais que l'on se
laisse aisément happer dans cette épopée scandinave grâce à une
atmosphère encore plus grandiose que sur le premier volet. C'est un peu comme
si celui-ci survolait le terrain alors que cette fois nous sommes plongés au
milieu de la bataille.
Il y a des défauts également entre ces perles, à l'image de
Silver Dwarf et
Necrodyssey, tous deux dispensables car en deçà des autres titres non seulement
du point de vue de l'inventivité, mais aussi du ressenti. En effet on ne
perçoit pas ici les paysages impressionnants ou les dangers du périple
conté à travers ces deux albums. Les ambiances sont mises à part, et les
répétitions (comme sur les moins bons morceaux de
Red For
Fire) ne font
que rendre encore plus fades ces chansons. On trouve aussi comme sur
RedFor
Fire un poème sur fond instrumental qui n'amène musicalement rien. Pourtant,
l'idée n'est pas mauvaise : Lokasenna part 2 et surtout part 3 sont aussi des
textes déclamés sur un fond instrumental, mais ils mettent en place une
atmosphère nettement plus intéressante, mystérieuse, sombre, en un mot :
prenante. La partie 3 introduit d'ailleurs le choc final, Sagateller, qui ne
fait pas défaut à nos attentes : tous les ingrédients qui donnent son intérêt
au diptyque y sont réunis. Alternance voix claires / voix hurlées, montée en
puissance, et un assaut épique final à couper le souffle, sur une double pédale
effrénée. Ce que l'on attend chaque fois qu'une épopée se termine, on nous
l'offre ici !
Belle conclusion, que ce soit le final (le trio
Dark Waves
Dying, Lokasenna
part 3, Sagateller) ou l'album en lui-même. Ce n'est certes pas parfait mais
les erreurs de parcours sont bien rattrapées et l'écoute successive des deux
disques offre un voyage inoubliable.
Les albums cotés séparément, je donne 14/20 à
Red For
Fire, et 17/20 à Black
For Death.
Plus homogène dans son ensemble, l'œuvre entière me semble mériter
16/20.
Sur le dernier en date il est plus agressif dans son chant je trouve, si ça te tente.
Vous devez être membre pour pouvoir ajouter un commentaire