Chroniquer ce disque n’aura pas été une mince affaire. J'ai du m'y reprendre à plusieurs reprises avant de trouver les mots justes.
Neonism a en quelque sorte changé ma vision du metal, et même de la musique en général.
Neonism m’a ouvert des horizons encore inconnus avant.
Neonism est grand.
Solefald est composé de 2 membres. Cornelius (
Von) Jakhelln, la base du groupe, écrit les paroles et est le compositeur principal : avec son esprit décalé, il est l’âme de
Solefald, le squelette ; il apporte les touches expérimentales à la musique (autant dire beaucoup). Lars Are Nedland, membre entre autres des très reconnus
Borknagar et
Asmegin, et ex-membre de
Carpathian Forest, n’en est pas moins important. Il insuffle quelque chose à la musique de
Solefald que n’ont pas les groupes solo de Cornelius, G.U.T. et
Sturmgeist. Une sensation d’harmonie, qui fait que ce
Neonism est à la fois un chef-d’œuvre de musique expérimentale et un album plutôt facile à écouter (pour quiconque ayant un esprit un tant soit peu ouvert, inutile de le préciser).
Neonism est donc le deuxième méfait de
Solefald, après un premier opus ma foi très réussi (The Linear
Scaffold), dans un registre ressemblant, mais moins expérimental, moins fou. Ici n’est pas la question, recentrons nous sur le sujet.
Atypique est un mot pour le moins approprié à cet album. S’éloignant (beaucoup) des carcans habituels du metal,
Solefald innove tant dans la musique que dans les paroles.
Les guitares ne sont pas indispensables :
Solefald sait transporter son auditeur sans overdrive et trémolos.
Les voix claires ne sont pas à bannir : le chant presque niaiseux de Lars s’accorde à la perfection à la musique et forme un ensemble inséparable avec les différentes prouesses vocales de Cornelius : chant black typé Helheim, rap pour le moins spécial, et genre de chuchotements moitié-gutturaux moitié-chantés.
Le rythme stable n’est certainement pas une obligation : fast, mid et down tempo se côtoient dans la joie et la bonne humeur.
Le clavier et l’électronique ne sont pas blasphèmes :
Solefald sait naviguer entre envolées electro-opéra et claviers dissonants.
Une sorte de décadence folle côtoie un ordre total.
Solefald arrive à rassembler les antagonistes et le résultat est tant étonnant que réussi.
Les paroles, parlons-en justement. Ici, point de thèmes chers au metal : plutôt que d’expliquer les tenants et les aboutissants de la mort,
Solefald critique l’amour virtuel ; plutôt que de prôner la misanthropie et le nihilisme,
Solefald blâme le racisme ; plutôt que de décrire une forêt enneigée,
Solefald brosse la vie d’un capitaliste tout-puissant. Tout cela dans le chaos le plus total : la compréhension des textes à la première lecture n’est pas mince affaire. Cornelius étant fondu de culture française (diplômé de philosophie à la Sorbonne), l’intéressé nous pond même un texte en français, Omnipolis, encore plus incompréhensible pour le péquin français moyen que les textes en anglish. Bref, il en résulte une certaine harmonie apocalyptique entre la musique et les paroles.
Au final, un disque INDISPENSABLE pour n’importe quel adepte de musique expérimentale, et même pour n’importe quel amateur de metal ayant l’esprit ouvert. Je ne recommande pas de chansons, elles sont toutes des chefs-d’œuvre, impossible d’en préférer une à une autre.
Merci.
Je connait Solefald mais n'ai jamais écouté pour le moment.Étant grand admirateur des groupes décalés et innovants (Carnival in Coal,Ulver, Sigh...) ça devrait grandement me tenter.
J'écoute et te redonne mon avis.
(en gros, commentaire qui sert à rien...)
La chronique est en effet assez claire, bien qu'on ne saisit pas très bien l'atmosphère et les émotions qui peuvent faire surface.
Pour Pills for the ageless ills je le préfère encore à Neonism... bien que moins aventureux et varié.
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