White Lion c'est le Brésil de la coupe du monde 1958 :tout le monde a retenu le nom de Pelé...et c'est pourtant le génie de Garrincha qui a porté l'équipe ! Pelé ici c'est
Mike Tramp, excellent chanteur, beau gosse -idéal en pleine période hair métal- et bon frontman et Garrincha c'est Vito Bratta : un talent inouï , entre
Randy Rhodes pour les accroches et Steve Ray Vaughan pour le toucher...guitariste unique sur la scène de l'époque ,que la notoriété et des problèmes de santé ont écarté de la scène rock...
Cet album déboule 2 ans après '
Pride' qui a fait découvrir ce groupe de Glam/Heavy Rock et vise à asseoir le succès du groupe. Succès arrivé avec notamment les ballades -maladie de l'époque- :
When the Children Cry ,
Wait et
Tell Me. Pourtant le groupe n'a pas eu un réflexe bonjovi-esque, à savoir faire un album de 8 ballades avec 2 titres rock en ouverture...Ils sont repartis de là où ils s'étaient arrêtés. Illustration parfaite : le morceau Let's Get Crazy, qui reprend en guise d'intro la fin de All You
Need Is Rock 'n' Roll du LP précédent. Vito vient y coller un riff super saignant introduisant une avalanche d'uppercuts dans la lignée du Hot for Teacher de
Van Halen...le solo est de la virtuosité pure mais sans le coté 'regarde mon super taping à deux mains!'tout est en nuance, mélange de style musicaux et d'influences ; rien à voir avec l'école Mike Varney (producteur qui sortait un album par jour d'un nouveau guitariste virtuose ; Malmsteen, Friedman et tous leurs cousins)!
Cet album est donc une suite logique...Du FM certes mais du lourd!
Le groupe hisse les couleurs heavy sur If My Mind Is
Evil -qu'aurait pu chanter Ozzy /époque Ultimate
Sin(ça aurait peut-être sauvé l'album!)- et balance des bons gros rock bien sentis 'Dirty Woman', 'Goin'
Home Tonight' et 'Living on the Edge' ..pas les hymnes les plus originaux de l'histoire du rock mais parfaits pour rouler en décapotable sur la côte...ou à défaut en Super 5 , vitres ouvertes sur le périph'!..Le jeu de guitare de Vito Bratta apporte une incontestable intensité à ces titres...pas un plan répétitif , son jeu va du jazzy au hard en passant par deux-trois accords rockabilly !Inouï je vous dis !
Les radios US ne furent pas oubliées : Des titres mid-tempo 'Don't Say It's Over' (avec accumulation de poncifs en tout genre : ne dis pas que c'est fini sinon ça sera vraiment fini!'....des lyrics à ré-écouter tout MANOWAR!) ,'Baby Be Mine' et forcément le slow de l'été 'Broken
Home' (là je vous épargne les poncifs !)... Et puis dans cette galette, après la croute on découvre la garniture, et là croyez- moi : c'est de la pomme ! Rares sont les groupes yankees -à cette époque et dans ce style musical- qui proposèrent des chansons engagées ; pourtant eux l'ont fait...et ont sorti ce titre en single ! Respect.
'
Little Fighter' parle de l'attentat commis par des agents secrets français -oui y' a des agents secrets en France...et des pas terribles en plus!- qui ont coulé le
Rainbow Warrior, navire de l'organisation Greenpeace. Démarrage tranquille -pas le navire ,le titre ! - suivi d'une montée crescendo, très rock. Parenthèse: à l'époque la vidéo présentait un groupe sautillant, sourire ultra-brite, fringues flashy à 1000 bornes du texte et de l'ambiance rock couillu du titre...y'a vraiment des brelles dans les maisons de disques ! Autre joyau :
Cry for Freedom ! Intro batterie seule, la guitare arrive tout en subtilité..le titre est très soft excepté un break bien hargneux qui vient rompre sa sérénité. Il se dégage de ce truc une atmosphère hypnotique et apaisante ...les comparaisons qui me viennent à l'esprit sont le Stranglehold de Ted Nugent et Where I'm Going de
Down, dans des registres différents.
Et la fêve arrive ! Une reprise , de celles dont on croit que le bailleur est le proprio ! A l'image du Ain't No Love in the
Heart of the City de
Whitesnake ou du Tobacco
Road de
David Lee Roth,
White Lion a fait de '
Radar Love' sa reprise !Avec tout le respect dû au
Golden Earring, l'auteur original, force est de constater que cette bluette déchire !je profite de ces dernières lignes pour saluer sur ce morceau la section rythmique : terriblement efficace James Lomenzo ,basse et Greg D'angelo ,drums, assurent comme des voltigeurs en plein meeting aérien : break à gogo , changements de rythme tout y est !
En résumé :Sous-estimé ! C'est le mot qui colle le mieux à Vito , à son jeu et à fortiori, à cet album.Ce skeud c'est avant tout celui d'un six-cordeux qui s'éclate, sans calcul, juste pour le fun avec des super pros autour de lui ...
Mike Tramp qui entretient aujourd'hui le flambeau (ou continue à exploiter le filon c'est selon) aura vraiment du mal à le remplacer...
Opus qui a fait de "White Lion" une vraie légende. Je préfère quand même "Pride" pour ma part.
Pour ta chrono, tu as marqué un joli but à la brésilien, GOAAAAAAAAAAL!Chukberyyyy!
chronique agréable à lire mais quelques points m'ont surpris, comme ton classement de "wait" et "tell me" de l'album pride dans la catégorie ballade. De même tu sembles considérer "the ultimate sin" d'ozzy comme un ratage complet alors que c'est une de ses oeuvres que je préfére (ah les goûts et les couleurs...).
Bon album, mais sans plus. Aucuns titres ne sort du lot, meme si ils ne sont pas mauvais. Album moins "Hard" que les précédents.
Bonne reprise du "Radar Love" de Golden Earring.
16/20
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