De tout temps les hommes ont exploré et repoussé les limites de leur propre monde et bien évidemment de leur propre savoir.
De tout temps les hommes ont traversé des périodes de doute, de changement, pour évoluer, pour connaître l'inconnu, guidés par des forces cosmiques qu'ils ne finiront jamais d'explorer.
Certains artistes possèdent ce don nous permettant de nous interroger sur ce que nous croyons connaître en matière de musique, que nous soyons novice ou expert d'un genre.
Nightfall est de ceux là.
Et cela faisait bien longtemps que je n'avais pas entendu parler de ce monument du
Metal Grec. La dernière production, Lyssa, date de 2004 et depuis le groupe athénien était resté muet. En 2010
Nightfall décide encore une fois d'explorer ses propres limites. Et par la même, nous entraîne aussi au delà de nos propres émotions.
Pour Astron Black & the Thirty
Tyrants, Efthimis Karadimas s'entoure de nouveaux musiciens comme Evan Hensley (guitare) et Jörg Uken (batterie).
Hensley ayant déjà travaillé avec Stathis Kassios (clavier) toujours présent dans la formation, et Jörg Uken qui possède le studio d'enregistrement Soundlodge (Allemagne)... Tous les éléments sont réunis pour réaliser un Opus riche en mixité.
Au début de l'Odyssée le navire Astron Black est poussé par un vent léger mais sur, l'Intro courte du clavier nous emmène bien vite au large avec le titre "Astron Black". La mélodie est entraînante appuyée par une très solide batterie, très présente, très franche, on peut sentir le souffle du clavier d'une façon très significative. Et puis la voix agressive de Karadimas éclate comme un orage violent. Maintenant c'est clair,
Nightfall revient aux bases. Bien avant Lyssa ou encore
Diva Futura, il s'agit là du
Nightfall homérique de la grande époque.
La tempête essuyée, un moment de calme grâce au très bon clavier, et il est temps de reprendre la route, guidés par les astres nous entamons la traversée du cap "Astronomica". Un déluge de riffs puissants s'abat à présent au dessus de nous. Ce genre de riffs qui vous percent le ventre comme des lames de couteau. C'est aussi simple que précis, avec à ma grande surprise une très grande tonalité Heavy. Hensley apporte vraiment un groove extraordinaire au titre. Toujours aidé par un clavier génial.
Le tempo est mené tambours battants par un Uken tout en efficacité, pas de blastbeats, une double pédale lourde et des fûts agressifs.
Et que dire du chant qui passe d'une voix
Blackened à une voix claire et envoutante, toujours dans la justesse, jamais mégalo.
Les titres s'enchainent comme des creux de 8 mètres en pleine mer, "
Astra Planeta" puis le terrible "Ambassador Of
Mass" sombre, profond et violent. Après ce titre qui va faire beaucoup de nouveaux adeptes j'en suis sur, je viens de me rendre compte que finalement rien ne m'a fait changer de cap.
J'ai toujours cette même obsession de découvrir de nouveaux horizons, un nouveau monde. Bien forcé de constater que je ne serais plus le même après tout ça.
Chaque titre de ce disque est si différent. Il faudrait presque faire une chronique pour chacune des pistes.
"I-I" vient en interlude inquiétante mélangeant bouzouki et le clavier de Cassios.
L'aventure épique que nous partageons avec
Nightfall est loin d'être terminée.
Les 4 derniers titres se suivent, parfaitement bien articulés, avec des solis sublimes comme sur l'excellent "Proxima Centarwri" un des titres phares de l'album.
Le lugubre "The Thirty
Tyrants" fabuleusement orchestré marque pour moi le point fort de l'Odyssée avec encore et toujours autant de styles mélangés dans un seul titre... tellement surprenant, tellement déroutant, mais quel pouvoir sur notre imaginaire.
Ce Astron Black & the Thirty
Tyrants se termine comme il avait commencé aussi agressif que mélodieux, aussi lourd que riche en émotions.
Le voyage s'arrête là où il avait commencé, c'est toujours comme ça que se termine une aventure d'explorateur. Toujours? Non, seuls les plus expérimentés savent se sortir de situations périlleuses.
Assurément,
Nightfall a su renouer avec ce qui a fait son succès, mais assurément aussi, ils ont réussi encore une fois le pari de l'originalité.
Pour moi un des tous meilleurs albums de... de quoi d'ailleurs?
Ce Astron Black & the Thirty
Tyrants est un genre à part entière.
A posséder.
TANATLOC
Dommage...
wait and see.
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