Alter

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14/20
Nom du groupe Dialith
Nom de l'album Alter
Type EP
Date de parution 05 Avril 2024
Style MusicalPower Symphonique
Membres possèdant cet album1

Tracklist

1.
 Writhing Red
Ecouter03:39
2.
 Ironbound
Ecouter03:48
3.
 Hourglass (Shadowdancer Pt. 1)
Ecouter01:24
4.
 Shadowdancer
Ecouter04:39

Durée totale : 13:30

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Dialith



Chronique @ ericb4

10 Avril 2024

Un heureux trait d'union entre passé et présent, comme pour mieux préparer l'avenir,

Il est des collectifs dont le parcours est loin de s'apparenter à un long fleuve tranquille, à l'instar de ce combo étasunien cofondé en 2015 à Danbury (dans le Connecticut) par la frontwoman et parolière Krista Sion et par le guitariste, programmeur et compositeur Alasdair Wallace Mackie. En témoigne la logique de succession de ses productions : à un laconique mais prometteur EP, « Through Stone », sorti en 2017, succédera un dantesque album full length, « Extinction Six », deux ans plus tard, lui-même précédant un retour à pas de loup, à l'aune d'un modeste et linéaire second EP, « Atrophy », en 2021. Aux fins d'un minutieux travail en studio, le quartet nord-américain reviendra dans les rangs quelque trois années plus tard, muni d'un troisième EP, répondant au nom de « Alter ». A l'image du précédent effort, les quatre plages de cette auto-production seraient-elles à considérer comme une simple parenthèse dans le processus créatif du groupe ? Ou peut-être comme un trait d'union entre passé et présent, comme pour mieux préparer l'avenir ?

Dans cette aventure, nos deux têtes pensantes se voient à nouveau accompagnées par Cullen Mitchell (Cemetery Moon, Iblissian) derrière les fûts et de Mark Grey (ex-Myopia) à la basse et à la flûte irlandaise. Avec le concours, pour l'occasion, du saxophoniste FoolishFrankie. De cette étroite collaboration résulte une œuvre power symphonique, un brin orientalisante et cinématique, dont les influences seraient à chercher, cette fois, du côté de Delain, Xandria, Epica et Ancient Bards, la touche personnelle en sus. Si l'architecture de la tracklist de ce nouvel opus se calque sur celle de son aîné, son contenu, en revanche, ne s'y est pas réduit exclusivement, ce dernier conférant à ce propos des sonorités Alternatives et du meilleur effet.

A l'instar de son devancier, cet effort a été produit par Alasdair Wallace Mackie, et conjointement mixé et mastérisé par Andy LaRocque, guitariste suédois (King Diamond, guest chez Evergrey, Dimmu Borgir, Crystal Viper...), connu pour avoir produit certains albums de Dreamland, Falconer, Lord Belial, Shining, ou encore Runemagick. En résulte une production d'ensemble coulée dans le bronze, faisant fi de toute sonorité résiduelle et témoignant parallèlement d'une belle profondeur de champ acoustique. Par ailleurs, tout comme pour Endless Curse, Sabhankra, Tidal Dreams, entre autres, l'artwork de la cover d'inspiration néo-romantique relève du fusain de la graphiste polonaise Marta Sokołowska. Des indices révélateurs d'une soudaine envie d'en découdre de la part du combo étasunien...

Quand la cadence de ses frappes se fait alerte, la troupe parvient à nous happer sans avoir à forcer le trait. Ce qu'atteste « Ironbound » ''xandrien'' up tempo aux riffs en tirs en rafale ; n'ayant de cesse de nous asséner de virulents coups de boutoir, le pulsionnel méfait n'en recèle pas moins de sémillants arpèges échappés d'un chatoyant saxophone, succédant à un bref mais vibrant solo de guitare, et ce, sur un pont techniciste bien amené. A la fois enfiévré et pimpant, égrainant des couplets bien customisés et relayés chacun d'un refrain immersif à souhait mis en habits de lumière par les angéliques oscillations de la déesse, cet énergisant effort poussera assurément le chaland à un headbang bien senti et quasi ininterrompu.

Sur un tempo un poil plus mesuré, nos acolytes trouvent non moins les clés pour nous aspirer dans la tourmente. Ce qu'illustre « Writhing Red », mid/up tempo syncopé doté de riffs épais et d'un martelant tapping, à mi-chemin entre Delain et Ancient Bards. S'offre alors à nous un entraînant et énigmatique élan aux relents cinématique et folk, inscrivant dans sa trame un refrain catchy mis en exergue par les fluides inflexions de la sirène. Bref, une ''tubesque'' offrande que l'on ne quittera que pour mieux y revenir, histoire de goûter à nouveau à cette ronde de saveurs exquises.

Dans une même dynamique mais en réponse à un souci de diversification atmosphérique, d'autres espaces d'expression pourraient à leur tour nous retenir plus que de raison. Ce qu'atteste, d'une part, « Hourglass (Shadowdancer Pt. 1) », un orientalisant low tempo d'où exhale le son enivrant d'un sitar indien et sous-tendu par des percussions tribales (darbouka) à l'énergie aisément communicative ; jouissant d'enchaînements finement esquissés et mis à l'honneur par les ensorcelantes modulations de la princesse, le laconique propos, en l'état, serait davantage à considérer comme une heureuse entame à la pièce qui va s'ensuivre que tel un interlude à part entière. C'est alors dans un bain bouillonnant que nous immerge son successeur, « Shadowdancer », intrigant mid-up tempo paré d'une ligne mélodique aussi suave que nuancée, dans la mouvance d'Epica. Paré d'amples et seyantes plages technicistes semblant émaner des terres brûlantes d'une orientale contrée et encensé par les cristallines patines de la maîtresse de cérémonie, le troublant mouvement pourrait bien laisser quelques traces indélébiles dans les mémoires de ceux qui y auront plongé le pavillon.

Au final, le quartet étasunien nous livre un message musical à la fois pimpant, solaire et chatoyant, et bénéficiant à son tour d'une ingénierie du son plutôt soignée. Là encore, les sillons mélodiques s'avèrent des plus agréables à défaut d'être inoubliables quand la technicité instrumentale est au rendez-vous de nos attentes. Diversifiant davantage ses phases rythmiques comme ses atmosphères, et apposant davantage son sceau sur les portées dispensées qu'autrefois, s'affranchissant par là même de l'emprise de ses maîtres inspirateurs, le groupe nord-américain franchirait ainsi une nouvelle étape relative au processus créatif de son projet. Aussi, plus qu'une simple parenthèse, et en dépit de la modestie de son format, ce frais arrivage symboliserait un heureux trait d'union entre passé et présent, comme pour mieux préparer l'avenir, que l'on espère concrétisé par un album full length, cette fois...

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