Autant dire qu’après un monumental
Cobra Verde qui avait confirmé l’énorme potentiel déjà présent sur
Obeisance Rising, les Italiens d’
Hideous Divinity étaient attendus au tournant. Un troisième album, c’est toujours un cap important, surtout lorsque l’on joue des coudes pour monter sur la première marche du podium death brutal transalpin déjà convoité par les
Fleshgod Apocalypse, Hour of
Penance et autres
Antropofagus. C’est donc gonflés à bloc que les Romains nous reviennent sur Unique Leader avec leur troisième album,
Adveniens, qui a la lourde tâche de les démarquer de la concurrence de leurs confrères.
Autant casser le suspense tout de suite, la mission est plus que réussie. Ce qui est bien avec
Adveniens, c’est qu’on n’a pas besoin d’écouter ne serait-ce que deux titres pour comprendre qu’on va morfler sévère :
Ages Die nous saute directement à la gorge avec ce riffing roulant à la précision chirurgicale, ces salves de blasts destructeurs et ultra rapides à la
Behemoth et ses petites dissonances vicieuses. Le rouleau compresseur est en marche et la branlée commence, avec une puissance de feu et un matraquage intensif qui rappelle beaucoup la scène américaine,
Nile et
Hate Eternal en tête. Massif, ultra rapide, compact, mais avec des compos intelligentes qui alternent les changements de rythme, entre accélérations furieuses, mid brise nuque, tempi plus lourds et glauques et quelques rares accalmies plus atmosphériques qui permettent de souffler un peu (ce break à 4,08 minutes de
Ages Die, le début de Passages, la deuxième partie de l’excellent Future in
Red), on a un album vraiment équilibré de death brutal décapant mais pas bêtement linéaire, avec une durée idéale de 48 minutes. Evidemment le son est au diapason, portant parfaitement tous les instruments et mettant en avant un mur de guitares titanesque. Il faut d’ailleurs souligner qu’Enrico Schettino et Giovanni Tomassucci abattent un travail monstrueux, lâchant une avalanche de riffs complexes et torturés mais toujours terriblement efficaces et se fendant de nombreux soli, tantôt brefs, techniques et dissonants tantôt plus longs et mélodiques, ce qui vient aérer l’ensemble et ajouter à l’ambiance sombre et menaçante qui enveloppe ces neuf titres.
Si vous avez aimé
Cobra Verde, vous devriez être conquis par ce
Adveniens reprenant les points forts de son prédécesseur, même si ce dernier opus est moins direct, intense et linéaire - certains diront simplement plus mature –, variant plus largement les rythmes et les ambiances. Ce qui est admirable, c’est que
Hideous Divinity parvient à rester puissant même lors des passages plus lourds et moins rapides (le début du terrible
Feeding Off The
Blind qui alterne passages tordus et malsains et accélérations fulgurantes avec ce riffing sifflant et dissonant que ne renierait pas
Immolation), ceci dit, le combo n’a rien perdu de sa force de frappe, et lorsqu’il libère sa furie destructrice et que Guilio Galati lâche son blast dévastateur, la machine italienne défonce tout sur son passage et l’herbe ne repousse pas derrière (
Angel of Revolution, When
Flesh Unfolds, Messianica). Inutile de le préciser, la prestation des musiciens est impeccable de maîtrise, et si évidemment, le jeu inhumain et extrêmement rapide du batteur est à souligner et propulse ces neuf titres sur orbite, il ne faut pas oublier Enrico Di Lorenzo au growl toujours aussi guttural et puissant, alternant avec des parties hurlées tout aussi réussies.
Finalement, il n’y a pas grand-chose à reprocher à ce troisième album des Italiens qui semble enterrer la concurrence nationale et pourrait même prétendre détrôner les géants américains. Certains pourront déplorer une légère baisse d’intensité par rapport à l’album précédent, et ceux qui n’ont pas l’habitude de ce genre de death ultra compact auront du mal à s’immerger entièrement dans cet album plutôt long et dense pour le style (trois titres dépassent les six minutes), mais en ce qui me concerne, le quintette réussit avec
Adveniens l’équilibre parfait entre brutalité et lourdeur et propose un excellent album qui ravira tous les amateurs de death brutal et moderne à la grosse production. Certes, le dernier album de
Fleshgod Apocalypse est plutôt pas mal dans son genre, mais son titre aurait mieux convenu à ce troisième full length monstrueux d’
Hideous Divinity qui règne désormais en maître sur la scène death italienne…
Je n'ai qu'Obeisance Rising, que j'apprécie beaucoup. Mais ta description me fait penser que je vais encore plus aimer celui-là.
Merci pour pour la chro !
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