A Flash Flood of Colour

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17/20
Nom du groupe Enter Shikari
Nom de l'album A Flash Flood of Colour
Type Album
Date de parution 16 Janvier 2012
Style MusicalElectro Metal
Membres possèdant cet album65

Tracklist

1. System... 01:57
2. ...Meltdown 03:24
3. Sssnakepit 03:26
4. Search Party 04:06
5. Arguing With Thermometers 03:22
6. Stalemate 04:18
7. Gandhi Mate, Gandhi 04:26
8. Warm Smiles Do Not Make You Welcome Here 04:36
9. Pack of Thieves 03:58
10. Hello Tyrannosaurus, Meet Tyrannicide 03:44
11. Constellations 04:59
Total Playing Time 42:29
UK And Ireland iTunes Deluxe Edition
12. Quelle Surprise 04:35
13. Destabilise 04:31
14. Quelle Surprise (Rout VIP Mix) 05:19
15. Intro/Destabilise (Live from The Electric Ballroom Oct 2011) 06:17
16. Sssnakepit (Live from The Electric Ballroom Oct 2011) 03:33
17. Quelle Surprise (Live from The Electric Ballroom Oct 2011) 07:23
18. OK, Time For Plan B (Live from The Electric Ballroom Oct 2011) 05:11
Total Playing Time 01:19:18
U.S. iTunes Deluxe Edition
12. Sssnakepit (Hamilton Remix) 04:52
13. Sssnakepit (Serial Killaz Remix) 05:31
14. Quelle Surprise (music video) 04:34
Total Playing Time 57:26

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Enter Shikari


Chronique @ Eternalis

23 Mars 2012

Enter Shikari libère l’entièreté de son potentiel pour détruire littéralement ses propres frontières.

Big Bang

Partir d’une page blanche. Débuter du néant. Lorsque l’entité provient du « rien », de l’absolument petit et grand à la fois, inconcevable vide qui gravite autour et en chacun de nous. Imaginer les ténèbres infinies revenant à renoncer au concept d’existence, il est toujours très difficile de matérialiser dans son esprit, dans une forme cohérente, ce que pouvait être ce que l’on nomme aujourd’hui la matière.
Dans un microcosme plus proche de nous, qu’en est-il de l’acte de création ? Quelle est cette fameuse angoisse de la page blanche ? Quelle est cette étape si fondamentale qui surgit lorsque, des tréfonds du vide explosent la créativité pour donner vie à l’art musical, déchainement de notes et d’émotions.
Chacun l’expliquera à sa manière. C’est dans ce vide que certains parviennent à fonder des mondes si personnels et uniques, expérimentant au gré d’une imagination plus fertile que d’autres, et proposant ainsi des schémas musicaux nouveaux et avant-gardistes.
Explose la créativité. Ce que vient de faire Enter Shikari.

Metalcore « Faith No Morien » ?

Véritable carton commercial et populaire outre-Atlantique, les anglais d’Enter Shikari avaient proposé avec "Take to the Skies", leur premier album, une mixture étonnante de hardcore, de metalcore et d’instants électroniques parfois à la limite de la dance, parfois dans les froides contrées du dubstep, ou encore se baladant dans les terres plus désolées encore de l’industriel.
Dans la même lignée, le second disque ne laissait pas forcément percevoir une grande évolution musicale, et c’est donc sans grande appréhension qu’un troisième opus fut annoncé en seulement cinq ans, après une tournée triomphante de succès. Néanmoins, dans le sillon d’un Rou Reynolds impressionnant de talent (chanteur multi-tonalité, pianiste, guitariste, compositeur), Enter Shikari libère l’entièreté de son potentiel pour détruire littéralement ses propres frontières.

"System…" débute assez étrangement, sur une coulée d’arrangements à cordes curieusement synthétiques, pendant qu’une ligne vocale rappée se pose très rapidement sur cette composition prenant des allures d’introduction. Relativement proche du nouveau Linkin Park (celui de "A Thousand Suns") mais dans une esthétique évoquant 30 Seconds to Mars avec son "Escape" (particulièrement les grands chœurs massifs de la fin), Enter Shikari monte progressivement, retrouvant sa verve politique et sa rage hardcore sur des « Our Future ! » laissant exploser l’introduction de "Meltdown". Les choses changent alors radicalement. Le rythme s’accélère, se saccade et, surprise de taille, un énorme beat dubstep écrase l’auditeur, aidé d’une boite à rythme des plus étranges et toujours ces arrangements au clavier synthétique bizarre. Le chant de Rou se montre entre agression et parties mélodiques où il excelle et démontre un progrès immense depuis le précédent disque. Mélange des genres, des saveurs et des mentalités, Enter Shikari surprend et, tel un jeune artiste impertinent, se permet de remettre les pendules à l’heure de la création et de prouver que la musique est avant tout un art où tout peut se mélanger, se fusionner et s’allier pour une fusion inédite, originale, interpellant les sens et bousculant les conventions. Les sonorités électroniques prennent considérablement le pas sur les guitares dans ce premier véritable morceau, et nous pose la question de l’avenir.

Pourtant, "Ssnakepit" ne calme pas véritablement le jeu, puisqu’il continu de mélanger phrasés rappés, arrangements étranges, mais intègre cette fois une agression hardcore beaucoup plus folle et rageuse, se balançant entre un riff simple et quasi punk, et les multiples interventions vocales (chaque membre du groupe chante). A ce stade, impossible de ne pas penser aux délires de Faith No More, tant la démarche se rapproche du combo de Mike Patton, particulièrement les délires vocaux (à deux minutes, quand le rythme se coupe, s’alourdit et que le chanteur hurle un passage de la façon la plus primaire qui soit).

Un flot infini d’influences digérées

"Arguing with Thermometers" représente parfaitement la folie schizophrénique (mais pas inéluctablement violente) de ce "A Flash Flood of Colour", de son introduction tout en violence syncopée, avant de partir sur un rythme funky inconcevable encore cinq secondes avant (Faith No More plus que jamais), complètement déluré et cinglé, pour sombrer encore trente secondes plus tard dans un univers pervers et dérangeant, rappelant fortement l’époque du grand Manson, particulièrement "The Golden Age of Grotesque", pour repartir encore après sur le funk. Et le pire, c’est que en plus de sonner incroyablement cohérent, intelligent, étonnant et génial, ceci ne se passe que dans un espace-temps de trois minutes trente, pour terminer sur des thèmes plus communs à Enter Shikari, entre chœurs massifs et hurlements de dérangés.
"Gandhi Mate Gandhi", furieusement technique, pourrait presque évoquer Protest the Hero si les canadiens avaient osé intégrer de la dubstep dans sa musique. Lorsque l’on écoute le résultat de Korn sur son dernier disque, il semblerait que ces jeunes anglais aient plusieurs longueurs d’avance dans l’utilisation de cet art en l’alliant avec les guitares saturées.

Et si "Warm Smiles Do Not Make You Welcome Here" se feindra d’atmosphères proches de U2, il montrera aussi que le groupe excelle dans l’utilisation de mélodies simples, d’ambiances enivrantes et belles. Si à première vue, on pense évidemment à un immense patchwork d’influences, il est à noter que l’album peut se targuer de posséder une très grande cohérence, une maitrise de son propos immense et surtout un talent qui force l’admiration. La dernière composition, "Constallations", n’hésitera même pas à ôter les instruments rock, pour une ambiance glaciale mais onirique, à la manière d’un Radiohead ou d’un Muse.

A cela il conviendra d’ajouter une pochette sublime, intrigante et unique, ainsi qu’un superbe digipack (avec ou sans dvd), rendant l’objet encore plus attractif (et à un prix défiant toute concurrence).
Enter Shikari vient de frapper très fort, dans un genre pourtant bien différent et loin du metal traditionnel, quel qu’il soit. Il est une ode à la tolérance artistique autant qu’une levée de drapeau politique, incitant à la révolution et à la restauration de certaines valeurs bafouées. S’il risque de se fermer des portes tant il brasse des genres différent, Enter Shikari a réussi un pari audacieux et risqué : celui de surprendre et de repousser sans cesse les limites de l’imaginable.
Le meilleur album de ce début d’année pour le phénix…risquant de faire date dans son esprit et son psyché. Welcome guys…

12 Commentaires

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Eternalis - 25 Mars 2012: Vu le prix que je l'ai trouvé sur PM, tu as dû te faire plaisir :)
Et tu verras, le digi est très beau ! :)
jocemcmxcix - 25 Mars 2012: Je ne sais pas s'il est en digi, mais à 2.90 € neuf je ferai avec !!!
Arthas - 29 Septembre 2012: Moi qui rêvait de voir fusionner le métal à la dubstep, me voilà combler. Meltdown et Sssnakepit m'ont retourné. Sublime. Ainsi que ta chronique. Mais de ce côté là, je ne suis pas du tout étonné ;)
Me manque plus qu'à découvrir entièrement ce bon petit groupe !
xul64 - 16 Janvier 2015: Je dois être trop rustique mais , même si c'est pas mal fait y'a en a trop pour moi , ça bouffe à tous les rateliers ; et puis je me demande encore qu'est-ce que ça fout avec le métal ce truc ?!!vite une aspirine
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