A la fin de l'été 1992, la compilation
Monsters Of Death d’Earache, gratuitement distribuée et présentant tout le gratin deathmetal du label, présentait le titre Inner
Persecution du prochain album de
Cadaver. La seule écoute du morceau permettait de constater l’énorme progrès accompli par le trio norvégien, loin du death parfois bancal d'
Hallucinating Anxiety et de sa production étouffée, surprenant encore par son break délectable, appuyé par un violoncelle !
Commercialisé en octobre chez l'écurie britannique, In Pains confirme le virage de
Cadaver, et sa nouvelle identité déjà pressentie, arborant un logo flambant neuf et une illustration épurée, loin des stéréotypes de l’époque, tout en gardant un côté finement gore. Cette volonté de démarcation s’affirme largement sur le contenu, qui développe une musique toujours apparentée au death, mais beaucoup plus personnelle et assagie. Les rythmes à dominante middle tempo d’Ole Bjerkebakke sont aérés, laissant dès lors une grande marge aux lignes de basse fouillées d’Eilert Solstad et aux riffs parfaitement nuancés d’Anders Odden, soutenant les vocaux écorchés d’Ole, à mille lieux des chants gutturaux et terrifiants de ses homonymes.
En outre,
Cadaver déborde d’imagination afin de rendre son death attrayant, à l’image du violoncelle d’In Distorsion, des légers sifflements de Runaway Brain, ou de la flûte du superbe final de During
The End. Ces instruments classiques restent de surcroît judicieusement discrets, éclairant parfaitement l’album et enrichissant son écoute, sans lui donner un côté symphonique pompeux, mais apportant au contraire des ambiances remarquablement subtiles.
Impeccablement mis en valeur par la production claire de Paul Johnson (
Benediction,
Cerebral Fix), In Pains est une oeuvre résolument à part dans le circuit deathmetal de l’époque, diffusant ses touches intimistes délicieuses, qui lui confèrent tout son attrait. Mais malgré l’étonnante qualité et l’originalité de son album,
Cadaver ne rencontre malheureusement qu’un succès limité en cette année 1992, alors que son alliance avec le prestigieux label Earache laissait pourtant présager le meilleur.
Fabien.
Dans ce cas, tu connais deux des plus belles réalisations du death metal norvégien. Ajoute les invincibles Soulside Journey & World ov Worms de Darkthrone & Zyklon, et ton tableau de la Norvège sera parfait. Pour en revenir à In Pains, l'album est injustement méconnu du public, alors qu'il s'agit d'une oeuvre référence en tous points. Son death est posé, unique & enchanteur, et réellement avant-gardiste pour l'époque. Dommage que Cadaver n'ait pas poursuivi dans cette veine... Fabien.
Ne te méprends pas. Je ne dis pas que Cadaver a mal tourné, son orientation est différente, la nuance est là. Personnellement, même si l'échelle n'est pas comparable, j'apprécie le dernier album Necrosis, dans un style deathrash rétro & cradingue dans l'esprit, bref à mille lieux de la sobriété d'In Pains. Concernant Soulside Journey, beaucoup de metalheads voient dans cette oeuvre l'une des premières pierres du darkmetal, un sous-genre aux frontières nébuleuses, laissé à l'appréciation de chacun. Malgré ses ambiances sombres et parfois mélancoliques, je l'ai pour ma part toujours associé à la vague deathmetal scandinave du début des nineties, la lourdeur et l'incision de ses riffs en témoignent. Fabien.
Découvert quand je fouillais les influences du groupe "Diskord". Sacré album ce "...In Pains". J'aurais juré à certains moments écouter du "Believer".
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