
LÄÄZ ROCKIT – Know Your Enemy (Enigma ’87) : Ces thrashers californiens sévissent depuis quelques années déjà, et nous ont gratifiés de deux galettes de braises ardentes mais quelque peu mal produites (City’s Gonna Burn en 84 et No Stranger to Danger en 85). Les revoilà avec une production plus élaborée qui restitue mieux le potentiel de ce quintette teigneux. Détail surprenant pour des forgerons du speed, le line-up n’a pas bougé depuis ses débuts, et contient toujours deux solistes de choc. De grandes orgues baroques, une guitare hurlant au loin, et c’est parti pour un speed âpre et tonitruant (Last Breath, Euroshima). Les deux gratteux, tels des Rambo, mitraillent à tous va (I’m Electric, Self Destruct), en trouvant même parfois l’opportunité d’être mélodiques (l’instrumental Mad Axe Attack). Dans sa foudroyante destruction dirigée par un chanteur possédé (Last Breath), Lääz Rockit se laisse même aller dans des chemins plus calmes et harmonieux (Most Dangerous Game). Bref, ce tir de roquettes U.S. est destiné à atteindre de plein fouet tous les amateurs de vrai speed-thrash. Georges AMANN, Hard Rock Magazine n°39, novembre 1987.
LÄÄZ ROCKIT – Know your enemy (Enigma’87) : Conscient du vide laissé par Lizzy Borden depuis que ce dernier a relégué ses armes au fond du placard à balais en s’affublant du nœud papillon et du smoking de rigueur dans les soirées mondaines où l’on préfère le Champagne à la Téquila, Laaz Rockit se propose de reprendre le flambeau et se charge de faire tourner le vin en vinaigre et les ânes en bourriques. Est-il utile de spécifier que la mission a été menée à bien ? Principalement justifiées envers le chanteur, qui reprend tout leur sens si l’on ne se limite pas aux titres les plus violents de Lizzy Borden, car Laaz Rockit n’a que faire des considérations qui encombrèrent celui-ci en contrecarrant ses velléités de puissance. Laaz Rockit entend bien rester au power-metal intransigeant & ravageur, et ses fréquents dérapages dans les eaux les plus troubles du Speed Metal (à forte connotation mélodique) ne font que corroborer nos soupçons. Pour ne rien vous cacher, et tempérer quelque peu mes propos, je vous avouerai cependant que j’aurais beaucoup aimé que le groupe développe plus encore cet aspect, ce qui n’aurait alors pas manqué de le mettre en concurrence directe avec les intouchables et éminemment talentueux Flotsam & Jetsam et Holy Terror. Pour le moment, Laaz Rockit s’en tiendra à Omen et Agent Steel, ce qui n’est déjà pas si mal. Hervé S.K. GUEGANO, Hard Force n°13, décembre 1987.
> Ajouts Hard Force et Hard Rock Magazine grâce à Horsefucker :
MOD - USA for MOD (HR Mag) – page 38
Ce qu'il dit de Pleasure to Kill est beaucoup plus intéressant, tant ça illustre un album trop ceci pour les uns (la critique de Enfer) et pas assez cela pour les autres (la sienne).
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OBSESSION – Methods Of Madness (Enigma ’87) : Mise en condition : Obsession, entraîné dans un quiproquo juridique sans merci, vient de terrasser cinq autres infortunés combos qui revendiquaient illégitimement cette appellation contrôlée. Rendons hommage pour ce verdict impartial au magistrat magistral dont l’effigie a su trouver, avec les tee-shirts de Not, un support publicitaire idéal. A croire que le plaidoyer se voulait objectif, tant les vainqueurs laissent s’exprimer un feeling facile tout au long de ce Methods Of Madness brillant, souvent énergique et toujours sophistiqué. Deux guitar-heroes pour le prix d’un, actifs au point de se chamailler pour délivrer des solos progressivement plus intenses et un chant technique et engageant. Chouette ! J’ai eu la main heureuse. Même si certains titres dont la mièvre ballade Desperate To Survive sont laissés pour compte au beau milieu de cette inspiration florissante, Obsession pourrait prétendre à des lendemains moins ingrats. En effet, au meilleur de sa forme sur la majeure partie de l’album, le quintette du Connecticut évoque tantôt l’esprit envoûtant d’un Queensrÿche survitaminé en proie à des inspirations plus tranchantes, tantôt la vigueur d’un power-metal à la mode Helloween, reconsidéré par les impératifs d’un succès US. Il ne vous reste plus qu’à établir de façon certaine si cet Obsession est bien celui qu’on a jadis recommandé. S’il n’en reste qu’un, ce sera celui-là ! Judge PESTILENCE, Hard Rock Magazine n°39, novembre 1987.