Hideous Divinity

Hideous Divinity, nouveau rejeton Italien, en aura étonné plus d'un avec son nouvel album "Obeisance Rising", écrasant même Hour Of Penance sur son propre terrain et offrant un death metal brutal particulièrement intense et maîtrisé de bout en bout. Afin d'en savoir plus sur le groupe et sur leur offrande, une interview s'imposait avec le fondateur Enrico Schettino et le guitariste Fabio Bartoletti.

interview Hideous DivinitySalut les gars et merci de prendre un peu de temps pour répondre à mes questions. Comment allez vous ?

Enrico: Salut et merci pour avoir pris contact. Nous affrontons en ce moment même l'été romain...aussi chaud que l'enfer mais nous survivrons...

Votre premier album, « Obeisance Rising » est sorti il y a quelques mois maintenant. Quels ont été les retours pour le moment ?
Enrico: Je dois dire que les retours ont vraiment été positifs. Les gens ont dit que « Obeisance Rising » était un album frais, et c'est le meilleur compliment qu'on ait reçu jusqu'à présent. Quand tu joues du Death Metal en 2012, c'est difficile d'arriver avec quelque d'original. On ne peut pas être plus heureux, vraiment.

Enrico, pourquoi as-tu quitté Hour Of Penance pour former Hideous Divinity ?
Enrico: En fait je ne l'ai pas quitté du tout. Après avoir été invité à re-joindre le groupe, j'ai été viré pour des raisons qui n'ont jamais été clarifiées. J'attends toujours des réponses après trois ans. A cette époque, je me disais qu'il était finalement temps de donner à Hideous Divinity une réelle identité. Ca m'a pris du temps pour trouver les bonnes personnes et pour composer des compositions, mais ça valait le coût d'attendre.

Pensez vous que vous avez finalement réussi à créer quelque chose de mieux et de plus puissant ?
Enrico : C'est mon but. Je ne suis pas la meilleure personne pour répondre à cette question, mais si je sentais que je ne pourrais pas faire mieux que ce que j'ai déjà fait dans le passé, je lâcherais tout immédiatement. Un nouveau HD sortira quand seulement je sentirais que ce que j'ai entre mes mains a la qualité nécessaire pour tout écraser.



Fabio: Un groupe essaie toujours de distancer son précédent album. Quant à nous, si on prend en compte le peu de temps que nous avons passé ensemble, je pense qu'une amélioration est plus que possible...même si nous ne savons pas à ce moment même comment sonnera notre prochaine sortie ! Si je devais parler au nom du groupe, je dirais qu'on joue du Death Metal par amour et par passion. C'est la passion elle-même qui nous pousse à nous améliorer et à aller au delà de nos précédents résultats. L'élément clé, c'est ne pas penser que la musique est un travail, mais seulement un accomplissement ou un besoin personnel.

A cause de ses origines, Hideous Divinity est souvent comparé à Hour Of Penance, pensez vous que c'est juste ? Ou pensez vous au contraire que vous êtes différents d'eux ?
Enrico : Je comprends bien les points communs comme la production, par exemple. Nous avons tous deux enregistrer des albums aux 16th Cellar Studios, avecc le terrible Stefano « Saul » Morabito comme producteur, du coup les deux sons ont sans doute des similarités. Mais pour en revenir à HD, je dirais seulement que nous essayons toujours de faire en sorte que chaque chanson sonne différemment des autres. Ce n'est pas une tâche facile quand on
interview Hideous Divinity joue du death metal moderne, mais nous faisons de notre mieux. En d'autres termes, nous pensons que faire 3 minutes de blastbeat intensifs à 300BPM n'est pas suffisant.

Quelles sont vos principales influences ? On peut sentir la lourdeur de Nile sur certains passages.

Fabio : Bien sûr, Nile représente quelque chose de crucial pour chaque membre d'Hideous Divinity, mais je ne m'arrêterais pas là. En dehors de Hate Eternal, Immolation, Behemoth et Hate, je pense à des groupes plus techniques (même en dehors du metal extrême), on peut dire ça de nos solos de guitare ou des lignes de chant. En conclusion, chaque membre d'un groupe a ses propres groupes favoris, et ses petites influences trouvent leur place dans le style d'un groupe.



Enrico : pour ce qui est des paroles et en plus du concept dans lequel je m'intéresse, je mentionnerais JR Hayes (le chanteur et parolier de Pig Destroyer) comme ma principale source d'inspiration. La première fois que j'ai entendu leur énormissime « Prowler in the Yard » et lu les paroles de « Jennifer », quelque chose a fait tilt dans ma tête. De la poésie américaine pure et moderne. Un truc de malade.

Y'a-t-il un concept dans votre album ? De quoi parle-t-il ?
Fabio : Enrico mélange son amour pour la musique et les films, il a donc fait un concept basé sur le film de John Carpenter qui s'appelle « They Live » (ndlr en français « Invasion Los Angeles »). L'intrigue du film sur une invasion extra-terrestre est une métaphore pour représenter la soumission de l'humain : les hommes sont piégés d'une prison en or et par leur consommations artificielles. Comme chacun de nous peut le voir, bien que le film ait été réalisé dans les années 80, son contenu peut encore être appliqué à notre époque. Nous avons aussi choisi ce concept parce que nous voulions garder certaines distances entre nous et les thèmes anti-religion. On a l'impression que c'est devenu enfantin et quelque peu obsolète.

Que pensez vous de la scène death metal italienne ? Il y a pas mal de bons groupes qui y sont nés récemment, surtout du death technique et brutal. Cette scène pourrait-elle être comme un « gage de qualité » ?
Fabio : Je n'irais pas jusque là, nous sommes tout de même loin de ce que fait la Pologne ou la Scandinavie, en particulier parce qu'en Italie, le metal extrême ne fait pas partie de la culture musicale et il n'en fera sans doute jamais partie. Par contre on peut dire que, comparé aux années précédentes, et grâce à Intenet, une scène nouvelle et en bonne santé est née. En plus des noms que nous connaissons tous, je recommanderais personnellement un groupe culte qui est revenu avec un album top qualité, je parle d'Antropofagus et de son « Architecture of Lust ».



Enrico : Personnellement, je m'éclate bien avec le nouveau Azrath 11, mais je mentionnerais aussi In Case Of Carnage, Logic Of Denial, Hatred, Septycal Gorge.

Que pensez vous de la scène death metal en général ?
Fabio 
interview Hideous Divinity: Parmi tous les mots qui me viennent en tête, je dirais « banal ». Il y a énormément de groupes, la plupart d'entre eux sont hyper techniques, hyper rapides, hyper brutaux...de nos jours, tout le monde a plus ou moins la chance d'avoir une bonne production, ce qui pousse le niveau un cran au-dessus. Tout sonne pêchu mais l'aspect négatif est : dans ce chaos de technicité et d'enregistrements lourdingues, qu'arrive-t-il à la musique ? Qu'arrive-t-il à la personnalité ? Parfois, vous avez le sentiment que le death metal est une course de haies et que le gagnant sera le plus coureur rapide. Au lieu d'utiliser la technique pour chaque son, les gens font le contraire : cet étalage de compétences stérile, c'est comme préférer l'artisanat à l'art.



Quels sont les groupes/albums de 2012 que vous appréciez pour le moment ?
Fabio : Pour ce qui est des toutes dernières sorties, je dirais le « Monolith of Inhumanity » de Cattle Decapitation et le « Architecture of Lust » de Antropofagus.



Enrico : Le nouveau Nile est décevant, je devais le dire. J'ai beaucoup aimé le nouveau Marduk quand même, mais jusqu'à présent, personne n'a fait mieux que le nouveau Cattle Decapitation.

Comment s'est passée la session d'enregistrement ? Avez vous changé vos habitudes ?
Enrico : On a réussi à enregistrer les parties guitares et basses nous même, et on s'est occupés des amplis en studio, le résultat était bon, nous referons la même chose dans le futur. En plus, on a gagné du temps. Par contre, la post-production a pris beaucoup plus de temps parce que c'était difficile de décider de comment sonnerait « Obeisance Rising ». Je te le dis, le premier groupe qui affirme depuis le début qu'il sait comment sonnera son album ment. Il peut s'en passer des choses quand on enregistre ! On peut découvrir que ce qu'on voulait faire ne colle pas à la musique, ou au contraire, qu'une certaine combinaison de ci ou de ça, mélangé à des samples, peut être un élément clé au son de l'album.



Quels sont vos plans ? Déciderez-vous de venir faire quelques concerts en France, par exemple ?
Enrico : Ca serait génial. Peut-être pour partager la scène avec Gorod, nos copains ! Leur album est vraiment bon, un peu trop technique pour ma part, mais c'est probablement parce que je suis envieux, je ne suis pas aussi doué à la guitare, ahah.

Quels sont vos souhaits ?
Enrico : Même une petite tournée en Europe serait fantastique. En Allemagne, en France et en Europe de l'Est, si je pouvais choisir. Voyons voir si nous aurons un peu de chance...

C'est la fin de l'interview mais juste une dernière question...quelle est votre pizza préférée ?

Enrico : Aussi longtemps que la pizza typiquement italienne existera, prenez là, mais je vous le dis à tous : si vous en voyez une avec des ananas dedans, laissez là aux Américains ! Sauvez vous avant que ce soit trop tard ! Aaaauuuggghh !!!
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interview réalisée par Matai

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ShubNiggurath - 06 Août 2012: Merci Matai pour cette interview en langue de Molière!
:-)
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