Belenos

Interview de Loic Cellier (Belenos) réalisée par Eaque

interview BelenosPour commencer, j'aimerais que tu me dises quand et pourquoi t'es-tu intéressé au peuple celtique sa mythologie et la Bretagne du même coup ?
C'est venu progressivement, j'ai grandi au sein d'une famille déjà imprégnée de musique et culture celtique entre autre et avec un père musicien qui pratiquait des instruments à cordes et de la cornemuse. Bien que n'étant pas natif de la région, je m'y suis fortement intéressé au fur et à mesure que j'y passais mes vacances, puis m'y suis installé il y a plus de 12 ans maintenant.

Il est capital pour moi de soutenir sa région, sa culture, son identité, son histoire... sans ces valeurs héritées, un territoire meurt et devient sans intérêt, sans âme, une pièce stérile parmi tant d'autres qui composent un monde de plus en plus mondialisé / aseptisé

Quel a été ton parcours musical avant la formation de Belenos ?
j'ai commencé par le piano vers 10 ans, un peu de batterie ensuite mais c'est en découvrant le metal vers 1991 que j'ai "trouvé ma voie" je me suis mis à la guitare en 1993, j'ai eu quelques groupes "de lycée" mais rien de bien sérieux, faire de la musique sérieusement (écrire ses propres morceaux et les enregistrer) a commencé avec un side project nommé Asyndess (style Death/Black atmo avant-gardiste) fin 1994 puis quelques mois plus tard j'ai fondé Belenos (Black Metal)

Quelles ont étés tes plus grandes influences (métalliques ou autres) ?
Ayant appris à jouer de la guitare sur les vieux albums de Metallica, cela a sans doute laissé des traces, dans ma façon de jouer, je pense que Burzum est une influence pour le côté arpèges et ambiances dépressives, après je peux citer des points communs dans le style de jeu plus que des influences comme certains passages d'Immortal ou encore Belphegor. Je ne me sens ni proche ni influencé par la scène tardive Folk Metal (Turisas, Tyr etc, dont je trouve les débuts à peu près convenables mais à l'évolution affligeante) . Comme autre influence, je dirais aussi la musique classique ou des groupes de Dark Ambiant comme Arcana.

Que penses-tu de la scène Metal actuelle ? Y vois-tu une grande différence par rapport à tes débuts dans le style ?
Avec 20 ans de recul, je pense ne pas me tromper en affirmant que tout s'est amplifié: plus de groupes, plus de styles et sous-styles, plus de concerts et de gros festivals, plus de
interview Belenos public ? J'ai le souvenir des listes de distribution d'Holy records ou d'Adipocere vers 1995, il y avait autant sinon plus de demo cassettes que d'albums CD et le tout tenait sur quelques feuilles A4. La scène s'est adaptée également à la technologie, le format cassette et zine papier pourtant majoritaires à l'époque ont pratiquement disparu, internet a perturbé beaucoup de choses en bien et en mal, désormais un groupe s'il veut "survivre" doit s'adapter aux tendances internet du moment: que ce fut Myspace ou Facebook/Youtube maintenant. Je trouve aussi que vis à vis de la multitude de styles, le public s'est "spécialisé", par exemple en 1995, quand il y avait un concert de Death Metal par exemple, les "thrasheurs" ou encore les "blackeux" allaient voir ce concert, désormais au sein du black métal il y a une multitude de courants qui comportent un public bien identifié qui ne se mélange pas, par exemple un concert de black pur et dur "maquillages, satan etc" n'aura pas du tout le même public qu'un concert de black folk, voilà cette impression que les gens sont cloisonnés et ne se mélangent plus beaucoup

Question plus personnelle, as-tu ou quelles sont tes autres centres d'intérêts hors musique et le monde celtique ?
Oui j'en ai beaucoup, ça passe par le sport, les voyages ou alors du bricolage, certains domaines scientifiques m'attirent également

Passons maintenant à Belenos. Tu as commencé as chanté en breton depuis ton précédent album. Est-ce que ce sera toujours le cas dans le futur ?
A priori oui !



Jusqu'à aujourd'hui, lequel de tes opus te rend le plus fier et celui qui t'as donné une plus grande satisfaction à sa sortie ?
Ah difficile à dire, je ressens souvent plus un soulagement qu'une satisfaction, enregistrer un album est assez fastidieux, c'est l'aboutissement de plusieurs années de travail et quand cela s'arrête on est content de pouvoir souffler jusqu'au suivant.

Je dirais que les derniers albums en date comportent moins d'erreurs ou de maladresses que les premiers. Celui que je viens de terminer "Kornog" est celui qui m'a demandé le plus d'heures de travail, je pense que ça se ressentira durant l'écoute.

Tu pratiques visiblement la plupart des instruments, Est-ce que tu comptes un jour te délester de quelques taches pour l'avenir ou c'est très bien comme ça pour le moment ?
En studio, je
interview Belenos délègue que si je n'ai pas d'autres choix, j'ai dès le début misé sur l'indépendance de ce côté là, ne pas dépendre de tierces personnes pour pouvoir réaliser des enregistrements rapidement et sans contraintes. Si j'ai pu sortir 8 albums en 21 ans ce n'est pas un hasard !

Quelle est ta manière d'aborder un nouveau chapitre du groupe ? Cela change-t-il au vue des circonstances ou t'arranges-tu à conserver la même formule pour un confort habituel ?
Au niveau composition je me rends compte que je ne serais pas capable d'écrire dans un style très différent, même en connaissant la "recette" je n'aurais pas autant de productivité. Je me repose un peu sur les bases que j'ai construites progressivement avec comme principal moteur : l'inspiration. Pour le "confort" je garde album après album les mêmes techniques d'enregistrement, en améliorant certains points.

Parlons un peu du futur album, peux-tu me dévoiler quelques informations quant à sa conception et quels éléments renfermera-t-il ?
Il se nomme "Kornog" c'est le 8e album, il verra le jour le 9 septembre 2016, soit presque 6 ans après Yenn Sonn Gardis ce qui est beaucoup ! Ce laps de temps a permis de faire mûrir davantage les morceaux. Le breton sera donc à l'ordre du jour ainsi que le contenu des textes principalement tournés vers les légendes Bretonnes de la mer. Cet album sera un peu plus long que ses prédécesseurs avec plus d'expérimentations (de styles et d'instruments). Globalement l'ambiance de cet album restera assez froide avec des titres violents et sombres, d'autres plus lents et plus mélancoliques.

Au niveau visuel, tes covers sont particulièrement soignées, qui s'occupe de leur conception ?
C'est moi également sauf la peinture de l'édition limitée de Yen Sonn Gardis. Être autonome pour son artwork est une chose importante, cela peut représenter beaucoup de travail, j'aime l'idée qu'une pochette, un livret, donne la retranscription visuelle la plus fidèle de l'ambiance musicale dégagée et elle doit donner un indice sur le style de musique, tout comme le fait généralement le logo du groupe.

Ai-je oublié de mentionner quelque qui te tiendrait à cœur de dévoiler et si tu as un mot de la fin pour tes fans ? En te remerciant de cette petite entrevue, je te souhaite une bonne continuation !
Rendez vous le 9 septembre pour la sortie de Kornog !
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interview réalisée par Eaque

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