Eostenem

interview EostenemAprès deux démos qui auront contribué à assoir
sa réputation au sein d’une scène française frileuse
en matière d’expérimentations, Eostenem sort un premier album
tout simplement captivant. Sombre, baroque et mélodique à la fois,
l’univers baroque d’ Eostenem peut demander un certain temps d’adaptation.
Mais une fois le monstre dompté, les horizons qu’il dévoile
auront raison des plus blasés. Une interview fin mars 2004 avec Christopher,
son géniteur, s’imposait.

1. Pour commencer ce second entretien pour In Extremis, pourrais tu
me donner les détails quant à la signature d\'Eostenem chez Blackend
? Rares sont les groupes français à pouvoir signer à l\'étranger.


En effet, mais je ne peux pas vraiment en tirer une fierté particulière
puisqu\'il n\'y a que Blackend à m\'avoir proposé un deal.


 


2. Enfin le premier et tant attendu album d\'Eostenem voit donc le jour.
Peux-tu nous parler de sa conception, de son enregistrement ?


L\'album a été enregistré au Atomic Art studio en janvier
2003. C\'est dans un climat neigeux et de forte tension psychologique intérieure
que se sont déroulées les sessions. Là où je m\'attendais
plutôt à devoir faire face à un problême d\'endurance
physique, çà a surtout été la pression psychologique
du au fait d\'être présent à toutes les étapes qui
a été le plus dur.


3. Tu as réenregistré des titres des deux premières
démos d\'Eostenem. N\'étais tu pas satisfait à 100% des résultats
initiaux ?


Si mais je voyais le premier album comme un condensé revu et corrigé
des deux démos. Et puis ce sont de bons morceaux, pourquoi ne pas les
enregistrer ?


 


4. J\'imagine que la composition d\'une chanson d\'Eostenem ne doit pas
être une mince affaire. Comment t\'y prends tu pour composer ? Le

temps
est-il un allié indispensable pour laisser mûrir tes idées
?


C\'est clair que la grosse difficulté est le manque de recul, donc j\'aime
poser des idées et leur laisser du temps. Un morceau peut venir d\'un
riff de guitare principalement, mais aussi d\'une rythmique ou d\'une mélodie
au clavier. J\'essaie de diversifier les points de départs pour éviter
la répétition. J\'aime aussi composer à partir d\'images
ou d\'atmosphères que j\'ai pu voir ou lire.


 


5. Ce premier album a la particularité de proposer un batteur
de chair et d\'os en la personne de Dirk Verbeuren. Pourquoi avoir laissé
tomber les rythmes synthétiques que tu utilisais précédemment
? Paradoxalement son jeu garde ce coté froid et déshumanisé.
Cela a t\'il été simple à obtenir ?


Dirk est un excellent batteur qui sait s\'adapter. Il a repris 90% de ce que
j\'avais programmé, ce qui donne sûrement ce que côté
clinique tout en apportant ses trucs à lui, voire même améliorer
certains passages. La façon dont je programme ma boite à rythmes
a toujours été dans l\'optique que ce soit joué plus tard
par un batteur, donc son remplacement par un batteur était inévitable
pour l\'album.


 


6. Quelles sont les raisons du retard de la sortie de "I Scream,
You Suffer, They Die" initialement prévue pour octobre 2003 ?


Différentes raisons comme la conception de la pochette et les impératifs
de planning de Blackend.


7. Les textes d\'Eostenem sont-ils toujours dus à Sealsapart
de Neon Rain? En plus d\'être atypiques dans leur écriture, ils
semblent profondément désespérés, avec un certain
penchant pour l\'univers de la SF. Quels sont les thèmes qui te sont chers
?


Oui, c\'est toujours Slz@prt, et je dois dire que ses textes collent parfaitement
à la musique. Qu\'il ne soit pas impliqué dans la composition musicale
lui do

nne une vision qui enrichit Eostenem. Mais réduire Eostenem à
de la SF, je ne pense pas que ce soit exact : je veux laisser à chacun
l\'interprétation des textes, mais au niveau des influences, cela va de
Kubrick à Poe.


8. La pochette du cd elle-même possède ce design purement
fantastique qui me fait penser aux vieux films anglais de la Hammer ou à
l\'univers d\'Edgar Allan Poe. Qui s\'en est chargé? Y a-t\'il des idées,
des sentiments que tu as voulu laissé transcrire ?


Au départ, je devais ne faire que la pochette et laisser le graphiste
du label faire tout le reste. Mais comme il est parfois plus simple de tout
faire soi-même, j\'ai préféré tout réaliser
moi-même. Tu as bien saisi ce que je voulais retranscrire, un mélange
entre un design de SF et des monstres à la "Freaks", un résumé
en quelque sorte de l\'album.


 


9. Ta démarche au sein d\'Eostenem est avant tout artistique,
loin des clichés inhérents à la scène métal.
Comment perçois tu tous ces labels qui signent un peu tout et n\'importe
quoi, contribuant ainsi à la saturation de ce courant ?


Comme tout est un business, la musique subit les bons et les mauvais côtés
du business. C\'est vrai que le conformisme musical existe, mais c\'est souvent
aussi ce qui se vend le plus. J\'ai du mal à me situer, car certains voient
en Eostenem un projet réellement à part et d\'autres comme un one-man-band
tout à fait classique. Je ne veux donc pas me poser en donneur de leçon,
seul contre tous. Je fais ma musique, si çà plait tant mieux pour
moi. Si les gens préfèrent les groupes qui sortent dix fois le
même album, tant mieux pour eux.


 


10. Comment vois-tu le futur d\'Eostenem ? Merci à toi pour tes
réponses.


Je compose actuellement pour le prochain album. De là a te donner plus
de précisions, c\'est un peu tôt. Merci !


 


DJ In Extemis

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interview réalisée par DJ In Extremis

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