Ynglingaättens Öde

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17/20
Nom du groupe Månegarm
Nom de l'album Ynglingaättens Öde
Type Album
Date de parution 15 Avril 2022
Style MusicalBlack Viking
Membres possèdant cet album25

Tracklist

1.
 Freyrs Blod
 10:06
2.
 Ulvhjärtat
 04:54
3.
 Adils Fall
 04:54
4.
 En Snara av Guld
 05:35
5.
 Stridsgalten
 04:50
6.
 Auns Söner
 03:57
7.
 Vitta Vettr
 05:56
8.
 Hågkomst av Ett Liv
 04:06
9.
 The Wolfheart (English Version)
 04:55

Durée totale : 49:13

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Månegarm


Chronique @ Icare

25 Mai 2022

Un album manquant peut-être un peu de tripes et de fureur mais admirablement composé et parfaitement exécuté

Par Thor et par Odin, sortez les drakkars, les cornes de brume et les tambours de guerre ! Après la bataille sanglante et victorieuse menée sous l’égide des Fornaldarsagor en 2019, voilà les Vikings de Manegarm qui reviennent nous compter une nouvelle saga, la dixième en plus de 25 ans d’existence, répondant au nom d’Ynglingaättens Öde.
Au menu, dix titres d’un viking metal à la fois rugueux, sensible et mélodique. L’album s’ouvre sur Freyrs Blod, long titre épique de plus de dix minutes qui synthétise à merveille l’art des Suédois, choix d'ailleurs plutôt surprenant et osé de démarrer les hostilités avec le titre le plus long – et sans doute le meilleur ! – de l’album… Le pari est néanmoins réussi, car ce long morceau enchaîne les passages agressifs et blastés à des sessions purement folkloriques de façon très fluide et avec un talent certain, se fendant notamment d’un très beau passage entièrement instrumental en fin de morceau, préparant idéalement l’auditeur aux titres qui vont suivre, plus simples et directs.

Ainsi, après une brève introduction folklorique, Ulvhjärtat impose un mid tempo solide et entraînant porté par des vocaux black grondants mais adouci par les mélodies tantôt mélancoliques tantôt guillerettes du violon. Le riffing est saccadé et headbangant, le refrain en voix claire, épique à souhait, est très réussi, emplissant notre cœur d’un sentiment d’héroïsme exalté, tandis que les mélodies conjuguées des guitares et du violon nous emportent sur le pont instrumental central.
Adils Fall est du même tonneau d’hydromel, morceau lent, lourd et saccadé – on pense bien plus volontiers à Amon Amarth qu’à Korpiklaani par exemple ! - aux intonations vocales parfois proches du death et au refrain en chant clair puissant et évocateur, qui n’oublie pas de nous gratifier d’un beau solo histoire de rehausser l’ensemble. Ces mid tempo énergiques et massifs se retrouvent majoritairement sur l’album, à l’instar de Auns Söner et Vitta Vettr par exemple.

Ceci dit, Manegarm se plaît à varier les plaisirs et propose aussi des morceaux plus atmosphériques, comme En Snara av Guld où les vocalises pures et angéliques de Lea Grawsiö Lindström, qui n’est autre que la fille du chanteur, nous collent des frissons. Le contraste avec les vocaux grondants de Grawsiö père, ainsi que l’habile osmose avec les secousses mélancoliques de la basse et les choeurs mâles, fonctionne très bien, et nous emportent pour 5,35 minutes mêlant sensibilité et rudesse typiquement nordique. Dans cette catégorie, on retiendra aussi le très beau Hågkomst av Ett Liv, tout en finesse et en émotions, habité par le double chant d’Ellinor Videfors et d'Erik Grawsiö, ces percussions feutrées ainsi que ces cordes acoustiques, qui nous renvoient au bon souvenir d’Urminnes Hävd - The Forest Sessions.
On retrouvera également quelques - rares – moments de bravoure plus typiquement black, comme les blasts de Freyrs Blod, l’énergique et hurlé Ulvhjärtat ou le premier couplet particulièrement sombre et agressif de Vitta Vettr, d'ailleurs largement contrebalancé par une intro et un refrain lents et mélancoliques aux chœurs majestueux. Ceci dit, il faut bien le reconnaître, Manegarm a beaucoup perdu en hargne et en vitesse (il suffit de réécouter Fornaldarsagor pour s’en convaincre), les éclats de fureur et les accélérations guerrières ont quasiment disparu, et les inconditionnels des premiers albums, rapides, bruts et sauvages, doivent se faire une raison : notre trio n’est plus vraiment un groupe de black, mais désormais bel et bien un groupe de viking metal au sens large, explorant toujours plus les sonorités atmosphériques et folkloriques (l’ouverture de Stridsgalten semble droit sortie d’un album de Moonsorrow, tandis qu’on reconnaît bien la pâte de Korpiklaani en fin de morceau, ce n’est pas un hasard si on y retrouve des membres d’Ensiferum, Ratbier et Korpi, justement), et privilégiant un riffing lourd, puissant et équilibré aux explosions de haine mordantes du metal noir.

Ynglingaättens Öde n’en reste pas moins un album d’une qualité indubitable et très facile d’accès, agréablement diversifié, avec de belles parties instrumentales et des refrains qui restent facilement en tête. Ce dixième opus est très carré et professionnel, avec un son impeccable (d'aucuns diront trop propre et gonflé pour le style d'ailleurs, mais ceci est un autre débat…), manquant peut-être un peu de tripes et de fureur mais admirablement composé et parfaitement exécuté, comme si les Vikings s'étaient disciplinés et avaient méticuleusement aiguisé le tranchant de leur hache plutôt que de filer des grands coups de masse dans le vide pour terrasser leurs adversaires.
Si cette direction musicale plus mélodique et folklorique vous plaît, cette nouvelle offrande ne pourra que vous séduire, alors ramassez vos armes rougies du sang des ennemis, montez fièrement vers Asgard, pénétrez dans le Valhalla et venez rejoindre les dieux pour préparer l’ultime bataille, le Ragnarök. Sköll !

2 Commentaires

4 J'aime

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Etterna - 26 Mai 2022:

En effet, un bon album qui s'écoute facilement, et je mettrais l'accent sur le dernier titre ''Hågkomst av Ett Liv'' qui clôt l'album merveilleusement bien. 

 
Madness77 - 01 Mai 2023:

J'ai beaucoup aimé l'album mais ça manque un peu de virulence effectivement, voilà nos vikings vieillissent mais ça reste un travail de qualité on ne s'ennuie pas. 

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