Ces groupes français qui montent sans cesse,
Gojira en a fait partie,
Klone poursuit son ascension bien que le successeur de « All Seeing Eye », sorti cette année, est déjà en dessous des attentes que laissait présager ce dernier, et les français de
Destinity, qui gagnent en notoriété depuis «
Synthetic Existence », ont eux aussi décidé d’exposer leur nouveau bébé aux lueurs de cette année 2010. Forts d’un «
The Inside » qui en avait laissé plus d’un plaqué au sol, les joues douloureuses après de bonnes baffes, les frenchies nous proposent cette fois onze titres, et autant de raisons de « voir » ou plutôt de percevoir. C’est ce qui semble faire partie du concept de ce « Eleven
Reasons to See », enregistré aux Hansen studios avec Jacob Hansen aux manettes (qui a notamment collaboré avec Týr,
Maroon,
Hatesphere …).
Destinity, depuis «
Synthetic Existence », c’est du Death mélodique avec une production écrasante, des arrangements symphoniques, et une influence du
Metal made in Sweden pas dissimulée pour un sou. C’est d’ailleurs le même constat que l’on peut tirer à l’écoute de « Just Before », morceau instrumental offrant à l’album l’introduction, pour ainsi dire, parfaite. C’est le grand retour des éléments symphoniques, soulignés par l’excellente prod’ d’Hansen, et mis au service d’une ambiance froide - non, glaciale plutôt - et sombre. Sans nous laisser le temps de respirer, «
A Dead Silence » enchaînera avec agressivité sur un riff torturé, ponctué d’un hurlement caverneux de la part de Mick. Une véritable tempête, avec cette batterie toujours aussi déchaînée. Beaucoup de bonnes idées parsèment ce morceau, dont une première apparition du refrain, divisé en deux parties entrecoupées par divers changements de rythme, ou encore un final martial très sympa.
Serait-ce possible ? Une autre bombe de la taille de «
The Inside » ? Peut-être pour certains … mais ce n’est pas mon cas ! Et voici pourquoi :
De tous les morceaux, même ceux que j’apprécie, pas un n’évite de me donner une impression de longueur, d’ « un petit peu trop », impression que je ne ressentais pas sur «
The Inside » sauf avec le dernier morceau. Je prendrai pour exemple « To Touch the
Ground », à la cadence carrément soporifique. Cela passait pourtant très bien avec «
A Thousand Falling Skies », cinquième piste de «
The Inside » avec une belle recherche dans les mélodies, mais ici je trouve que c’est trop lent, trop plat, sans parler du refrain qui fait dans le sous-
Hypocrisy, se rapprochant cette fois bien trop de ce groupe au lieu de tirer avantage de son héritage, perdant par la même occasion tout semblant d‘âme. Et lorsqu’une chanson envoie vraiment, comme « When They Stand Still », le final ralentit la cadence, casse l’entrain, et on finit sur une note peu impressionnante… Un bon morceau tout de même, celui qui selon moi se rapproche le plus de «
The Inside » avec sa rapidité d’ensemble et son refrain en chant clair.
Au fil de l’album, il est de plus en plus difficile de s’étonner. En effet, la recette du groupe commence à sentir le réchauffé, et si les morceaux « Your
Demonic Defense », « In
Sorrow » et « Rule of the Rope » sont bons dans l‘ensemble, il n’y à vraiment pas de quoi fouetter un chat car aucun riff n’est vraiment terrible, ça se laisse écouter mais ça entre cruellement dans la meute Death mélo à mon sens. Et à ceux qui me diraient que ce sont tout de même des morceaux techniquement irréprochables, avec de solides refrains, je leur répondrai que c’est vrai, mais que les riffs de l’album précédent, avec leur furie Thrash (« My
Senseless Theory », « Murder Within », « Ready to Leave »), me manquent plus que cruellement.
À partir de «
Silent Warfare » (qui m‘a semblé anodin de chez anodin, interminable alors qu‘il n‘atteint pas les cinq minutes), je ne retrouve plus qu’un groupe qui se répète, tout se ressemble et niveau originalité c’est zéro. Si l’on enlève en plus l’efficacité des riffs tranchants dont j’ai parlé plus haut… Il me semble pourtant évident que les amateurs de Death mélo devraient y trouver leur compte, mais si l’on espère être surpris de morceau en morceau, ne jamais savoir à quoi s’attendre, la touche « change disc » sera une délivrance…
Attention, je ne parle pas ici de médiocrité mais bien de banalité, car ces musiciens sont loin d’être des manchots, entre la voix imposante de Mick, les soli de plus en plus travaillés, le double pédalier qui martèle…
Voici donc l’une de mes déceptions de 2010, «
XI Reasons to See », qui est pour moi très nettement inférieur à un «
The Inside » aux compositions redoutables (« Thing I
Will Never Feel » en tête de liste) et doté d’une production encore plus énorme car moins épurée que cette fois-ci. Il semble néanmoins que
Destinity est loin, très loin d’avoir dit son dernier mot, ce cru 2010 ayant reçu un accueil très positif auprès de la critique en règle générale, et auprès du public. «
XI Reasons to See » étant toutefois plus homogène que ses deux prédécesseurs, il est très simple de cerner l’ambiance générale et le groupe, encore hésitant jusqu’ici, semble avoir trouvé son style définitif. L’avenir nous le dira.
11/20
Cela dit, je suis 200% d'accord avec little scarab, cela faisait une paire de temps que j'avais pas siffloter un refrain...
Seul bémol? Dommage, les magnifiques performances de mick sont un peu gacher par un son faiblard de la voix ( si je me fait bien compris?)
En concert, tout simplement énorme!!
Certes c'est plutôt bien fait, mais bon, sur certains morceaux c'est vraiment du plagiat (en particulier le "To Touch The Ground", on m'aurait pas dit que c'était eux, j'aurais dit Hypocrisy sans la moindre hésitation)...
Malgré tout je ne trouve que très peu de points de comparaison personnellement excepté le style.
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