Le 15 juin 1992 sort dans les bacs Images & Words Le deuxième album du groupe américain
Dream Theater qui deviendra la référence
Metal Progressive de toute une génération. À peine un an plus tard, plusieurs formations émergent de cette même scène, c'est au tour du groupe britannique
Threshold de se faire remarquer en sortant son premier opus, l'incontournable
Wounded Land. Un titre qui pour la petite histoire prend son nom et quelques éléments thématiques du roman du même nom de l'écrivain américain de fantasy, science-fiction Stephen R. Donaldson.
Même si on remarque certaines similitudes entre les deux groupes notamment sur les longues pièces à tiroirs,
Threshold lui privilégie davantage les atmosphères épiques et le feeling à la démonstration technique. Une mise en œuvre que l'on doit au travail acharné et exemplaire de ses 5 musiciens à savoir, Karl Groom (Ex-Strangers On A Train,
Shadowland) à la guitare et aux chœurs, Richard West aux Claviers, Jon Jeary à la basse et aux chœurs, Damian
Wilson (Ex-Landmarq) au Chant, Nick Midson à la deuxième guitare et Tony Grinham à la batterie.
La production sera supervisée par Karl Groom en étroite collaboration avec l'ingénieur du son Peter Brussee connu pour son travail de mixage sur les albums des groupes Rock Prog, Landmarq,
Winter et Arkus entre autres. Les deux hommes doteront l'album d'un son assez homogène, dont un mix final qui mettra en valeur le chant puissant de Damian
Wilson, ainsi qu'une instrumentation sans failles, avec des guitares au propos très Heavy doublé de claviers au son moderne emprunté au genre Néo Progressif d'un Marillion et IQ.
D'entrée de jeu le groupe présente un premier album studio varié constituer de morceaux alambiqués aux refrains et aux chœurs entraînants (l'une des caractéristiques du style
Threshold). À commencer par "Consume to
Live", morceau long de 8,13 minutes, débutant par une intro de claviers inspirés, servis par un chant haut perché, le tout soutenu de volutes de claviers aériens, et leads de guitares d'obédience Heavy. Quant au direct "
Mother Earth", il s'illustrera par un gimmick de guitare très dynamique et efficace.
Des 8 titres de l'opus, nous retiendrons surtout les longues pièces à tiroirs de caractère épique "Sanity's
End" et "Surface to Air" qui se distingueront par un chant clair et impérial de Damian
Wilson entrecoupé de Breaks imparable, faisant la part belle aux guitares en duel avec les claviers. Mention spéciale à l'inquiétant "Siège of Baghdad" l'autre grande fresque épique aux touches orientales bien senties, ou les guitares et claviers seront une nouvelle fois mis à l'honneur. Un morceau dont les textes et fond sonore évoquent évidemment la première guerre du Golfe débuté en 1990.
Dans un registre assez similaire, voire plus mélodieux, on s'attardera sur le rampant "Days of Dearth", aux imposants claviers et flamboyant solo de guitare inspiré. Quant au mid tempo "
Paradox" aux couleurs F.M et la courte ballade "Keep It With Mine", de par leur aspect plus conventionnel seront à ranger parmi les chansons les moins originales et plus faciles d'accès de l'opus.
Une recherche mélodique constante, des lignes de chant puissant et mélodieux à la fois, des riffs Heavy, des claviers judicieusement utilisés, des compositions originales et très élaborées, tout contribue à l'époque à faire de ce premier album de
Threshold un incontournable, mais aussi un solide concurrent aux
Dream Theater,
Symphony X, etc. Malgré la qualité croissante des albums de son imposante discographie, le groupe britannique qui affiche 34 ans d'existence cette année n'a toujours pas récolté la renommer qu'il mérite.
Edit : si vous êtes fan du groupe et collectionneur, (dans un prix raisonnable), il existe des versions de
Wounded Land. La plus intéressante étant sans nul doute la réedition de
2012 distribué via le label
Nuclear Blast, avec 3 titres en bonus "
Intervention", "Conceal the Face" et "Shifting Sands".
Très belle chronique, et je suis entièrement en accord avec le titre que tu lui a donné. Un groupe que j'adore. Dommage qu'il n'ai que rarement sur le devant de la scène metal?! Mais les fans ne s'y trompent pas! On est jamais déçu par leur albums
Pour sur Didier! Je me devais de corriger cette injustice en rendant hommage au groupe en chroniquant ce premier opus d'excellente facture. Du coup je vais m'attaquer aux albums suivants.
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