En activité depuis 1988, les Britanniques de
Threshold continuent de tracer leur sillon en matière de Heavy Progressif mélodieux riche en émotion, dominés par les claviers et les guitares. Autant dire qu'avec "
Dividing Lines son 12e effort studio, le combo britannique frappe une nouvelle fois très fort en proposant des textes et atmosphères sombres en étroite corrélation avec les maux de notre siècle.
Cinq ans après l'excellent double album conceptuel
Legends of the Shires, la formation dirigée depuis ses débuts par le tandem Karl Groom (guitare), Richard West (claviers) compte bien nous offrir un manifeste aussi réussi voire même meilleur.
Contrairement à
Legends of the Shires, le groupe a fait le choix d'ouvrir l'album de façon significative par une chanson dynamique de format normal. C'est le percutant "
Haunted" qui ouvre admirablement les débats. Son refrain facilement mémorisable soutenu par un riff mordant et leads de guitares Heavy renforcé d'étonnantes et fulgurantes nappes de claviers cybernétiques donnera le ton général de l'opus. Emboîtant le pas de ce premier extrait, "Hall of
Echoes" se fait encore plus dynamique en proposant un riff tranchant, pourfendu en son centre par un solo de guitare inspiré et lumineux de Karl Groom.
Dans un registre similaire et sombre "Let it
Burn" s'illustre par un habile mélange des genres Heavy et Progressifs. À commencer par des références empruntés aux groupes
Symphony X (pour son caractère épique) et
Evergrey (pour ses chœurs entrainants). Les autres qualités de ce dynamique morceau se révéleront être un chant plus menaçant (âpre), des motifs de guitare Heavy et inspiré ainsi que des chœurs grandioses pour un final en apothéose.
Le meilleur reste à venir, avec "The Domino Effect", la pièce maîtresse de l'opus bâti sur une structure alambiquée et épique qui une fois de plus mettra en lumière un chant modulé ainsi qu'un break central mélodique à la ligne vocale rappelant le "Into the Lens" du groupe Yes, et repartir de plus belle sur un solo de guitare, en duel avec les claviers.
Mention spéciale pour l'enchaînement "Complex", "
King of
Nothing" qui l'un après l'autre se distingueront par des motifs symphoniques, pour le premier et des riffs de guitare aiguisé, soutenu par le chant modulable de Glynn Morgan, qui n'a pas son pareil pour restituer parfaitement l'atmosphère générale de l'album.
Quant à Defence Condition" (la deuxième longue fresque épique à tiroirs), en dehors de mettre en évidence des textes et une atmosphère sombre, elle mettra en lumière une instrumentation impossible de prendre à défaut. À commencer par des sonorités empruntées au
Metal industriel et aux breaks très percutants en particulier lorsque interviennent les solos et duels de guitare, claviers du tandem Karl Groom, Richard West.
Parmi les autre réussite de l'album, j'ajouterais "
Lost Along The Way" introduit par des nappes de claviers futuriste suivi d'une ligne de basse claquante, le tout renforcé par un chant mélodieux et motifs de guitare lumineuse gorgée de feeling.
Si je n'ai pas mentionné "Silenced" et "Run" c'est parce qu'il sont à mon sens les titres les plus représentatifs du répertoire du groupe en particulier le chant robotique (passer à l'Auto tune de Silenced) ce qui en font les morceaux les plus évident et faible de l'opus.
Avec
Dividing Lines le groupe
Threshold, réussit une seconde fois, le pari gagnant de proposer à son auditoire un nouvel opus impeccablement produit et soigné, aux textes intelligents, le tout bâti sur une instrumentation aux arrangements subtils et modernes dû notamment au travail d'orfèvre du tandem Groom, West, et la prestation vocale exemplaire de Glynn Morgan.
Dividing Lines à la pochette en étroite corrélation avec son thème est un nouveau chef-d'œuvre à ajouter à une discographie qui jusqu’à présent frôle le sans-faute.
Merci beaucoup pour cette chronique Frozenheart, un régal à lire :)
J'ai été scotché par cet album dès la première écoute et continue de m'émerveiller de ces compositions de haute volée.
C'est drôle de voir qu'on n'a toutefois pas du tout eu les mêmes impressions : j'ai trouvé "Lost along the way" un peu plate, ce qui d'un côté fait du bien après les deux précédents titres mais je ne lui trouve pas à ce jour de très grand charme. Ton commentaire m'invite toutefois à y prêter une attention toute particulière lors de la prochaine écoute :)
Je serais curieux de savoir ce que tu sous-entends par "frôle le sans-faute". Quel album est en dessous selon toi ? S'il fallait vraiment en choisir un je dirais Clone pour le travail des ambiances qui passent au premier plan, laissant le Heavy... en plan, mais c'est un choix finalement bien développé
Ensiferum93 dit :
j'ai trouvé "Lost along the way" un peu plate, ce qui d'un côté fait du bien après les deux précédents titres mais je ne lui trouve pas à ce jour de très grand charme.
frozenheart
Ce fut exactement mon ressenti lors de mes 2 ou 3 premières écoutes, puis à la longue, même si elle n'est pas au même niveau que "Let It Burn" je trouve qu'elle s'intègre très bien à l'ensemble de l'album.
Merci pour la chronique Frozen, très bien écrite comme d'habitude,
Un superbe album de plus pour Threshold, qui n'arrêtent pas de me séduire depuis "March Of Progress" (je les aies découverts tardivement)...
Ce Divided Line est une pépite de mélancolie et fourmille d'idées, gros + pour le travail sur les samples et les sonorités, ça a toujours été un de leur point fort, mais sur cet album, je trouve cela plus réussit encore
Excellente chronique pour un excellent album. J'ai largement révisé mon jugement sur Glynn Morgan dont je trouvais le chant relativement passe-partout et je ne comprenais pas pourquoi le tadem Groom/West l'avait rappelé pour remplancer Damian Wilson. Au final, je comprends!
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