Décidément, l’année 2010 s’est révélée très productive et très fournie en merveilles musicales, permettant aux metalheads de profiter au maximum d’albums parfois presque dignes de figurer dans la «soundtrack de l’apocalypse», à croire que certains prennent
2012 très au sérieux...
Trêve de plaisanterie (ça vole pas très haut en plus...) «
The Acacia Strain» sort en Juillet «
Wormwood», après un «
Continents» plutôt fade et sans réelle profondeur. Cet album va-t-il rattraper le coup? Sachant que le groupe est un nom loin d’être méconnu de la scène «core» de part un CV bien rempli avec de très bon albums comme l’excellent «
The Dead Walk», on ne peux que se dire qu’il y a un espoir, il ne faut pas vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué, le groupe ne s’essouffle pas loin de là.
Les membres eux même affirment ne pas faire de deathcore mais clament «we’re just HEAVY», refusant les codes des étiquettes malgré les dires des coreux et autres amateurs de metal extrême.
Souvent comparé avec «
Emmure», autre grand nom de la scène «core», «
The Acacia Strain» reste malgré tout un combo doté d’une personnalité bien caractéristique, bien pétillant et un poil ironique, pouvant coller de l’humour malgré les sujets sérieux abordé la majorité du temps (exemple avec le clip pour «Skynet», où on peux apercevoir les membres grimés en parfaits abrutis voulant s’incruster dans un concert histoire de se faire «dépuceler» les oreilles).
Est-ce que «
Wormwood» va réparer l’égarement de «
Continents»?
Un petit arrêt sur images histoire de fixer un peu la pochette. Classe, on dirait presque un vieux bouquin de biologie bizarroïde sortie d’une université blindée de rats de bibliothèque. D’ailleurs la surface du CD est quand à elle vraiment sympathique avec une impression qui donne une illusion de gravure sur la surface même de la galette.
Une fois s’en être mis plein les yeux avec un packaging intéressant, plus question d’attendre plus longtemps, just push play!
«
The Beast» ouvre l’album, sur une note continue rapidement accompagnée de la voix quasi robotique d’une femme donnant des instructions quelque peu morbides. Une fois cette courte introduction passée, la guitare lance un riff lent, bien distordu ce qui laisse présager quelque chose... Oui sieur Daniel est passé à la 8 cordes, pour un accordage encore plus bas, ça promet d’être chaud... C’est au moment où Vincent attaque avec ses vocaux hargneux, flanquant une bonne grosse dose de haine à la face de l’auditeur, comme un bon coup de pétoire à gros sel.
«
The Beast» est une mise en bouche des plus plaisantes, légèrement relevé par la présence de Jamie Jasta lors du refrain qui donne envie de hurler en choeur avec les deux protagonistes.
L’ambiance s’installe lentement mais sûrement, quand survient «BTM FDR» (diminutif de «
Bottom Feeder») qui saisit l’auditeur à la gorge par une introduction sinistre qui possède ce petit quelque chose dont seul «
The Acacia Strain» en détient le secret. Cette fois-ci c’est sûr, on retrouve ce bon vieux «
The Acacia Strain» qui a envie d’en découdre très sévèrement, balançant des riffs de guitare comme des coups de semonce accompagnés par une batterie plus libre, doté d’un groove dévastateur. Le mosh part est d’une lourdeur caractéristique à la musique du groupe, pouvant faire des ravages aux cervicales.
«BTM FDR» surgit comme une bombe à retardement, engageant sa victime dans un déluge de violence à l’état pur, de la testostérone à s’en brûler nos grosses mains pleines de doigts.
Si la suite confirme que le groupe a retrouvé sa fougue, difficile de s’arrêter sur «Bay Of Pigs», titre explosif et très explicite, puisque cela parle de la fameuse affaire de la «Baie des Cochons».
La guitare rappelle un certain «
Meshuggah» de par sa manière de coller des riffs incisifs découpés à la hache. Vincent ne cesse de hurler comme un chien enragé, comme si il avait une rage au coeur renfermée qui est en train de se libérer enfin après des années à être contenu et le batteur s’en donne à coeur joie, ne s’arrêtant pas au strict minimum, renforçant son groove déjà bien dodu.
Petit détail assez original qui colle bien avec l’idée générale du titre, une partie de l’instrumentale se retrouve accompagnée par un «ganza» (l’équivalent cubain/brésilien des maracas, enfin à peu près...) qui ne dépaysera pas pour autant les habitués.
C’est avec «Unabomber» (en référence à Theodore Kaczynski, militant écologiste et terroriste américain qui provoqua la chasse à l’homme la plus coûteuse de l’histoire du FBI) que le périple commence à toucher à sa fin, déversant tout ce qui reste de dégoût envers l’humanité sur nos oreilles quasiment épuisées après avoir autant reçu... On ne cesse de s’en prendre plein la poire, et on ne cesse d’en redemander. Si vous espérez rester optimiste à l’écoute de textes aussi explicites, oubliez, on fait face à un monstre nourrit par la stupidité humaine. «Unabomber» se conclu par un breakdown très lourd qui finis de nous achever...
Alors oui, «
The Acacia Strain» a réussit à faire fort, avec un album complet et bien fourni, «
Wormwood» s’affiche comme un album essentiel pour se défouler si vous êtes sur les nerfs.
Le passage à la 8 cordes ajoute à la puissance du son, dont le mixage est particulièrement bien équilibré, permettant au groupe de servir une bonne dose de haine et de violence sans précédent. Cet album apporte un vent de fraîcheur de part sa composition générale, ce n’est certes pas une innovation intégrale, mais ça fait du bien de savoir qu’il existe des groupes tels que «
The Acacia Strain» qui savent tirer de leurs erreurs et fournir un son suffisamment travaillé pour épater son auditeur.
Et juste un détail mais les noms de groupe ne prennent pas de guillemets, ça alourdit la lecture ! (Et les noms d'albums non plus normalement mais ça c'est déjà plus répandu !)
Sinon j'ai écouté BTM FDR c'est sympa mais un peu trop Meshuggah-like je trouve !
Puis bon, c'est pas une copie conforme de Meshuggah non plus.
J'aime bien, c'est assez unique, bien qu'encore un peu trop proche de Meshuggah je trouve.
A confirmé au prochain album ;)
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