Step into the Light

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16/20
Nom du groupe The Acacia Strain
Nom de l'album Step into the Light
Type Album
Date de parution 12 Mai 2023
Labels Rise Records
Style MusicalDeathcore
Membres possèdant cet album5

Tracklist

1.
 Flourishing
 01:19
2.
 Calf’s Blood
 01:39
3.
 Chain (ft. Jacob Lilly of Chamber)
 01:11
4.
 Fresh Bones
 02:28
5.
 Teeth of the Cursed Dog
 02:40
6.
 Open Wound
 01:54
7.
 Sinkhole (ft. Josef Alfonso of Sunami)
 03:46
8.
 Is This Really Happening?
 02:57
9.
 Untended Graves
 02:17
10.
 None of Us Asked to Be Here
 03:16

Durée totale : 23:27

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The Acacia Strain


Chronique @ Groaw

29 Mai 2023

Step Into The Light est à l’image de son illustration : un paysage décimé et un appétit insatiable

Formation aussi atypique qu’intrigante dans le paysage deathcore, le quintet de The Acacia Strain doit sa longévité par un renouvellement quasi constant de son empreinte musicale. Cette modernisation demeure timide lors des premières œuvres du groupe et il faudra attendre treize ans et le septième opus Coma Witch pour profiter de ce renouveau. En effet, au sein de cette galette figure une des pièces les plus audacieuses du collectif et même du deathcore de manière générale, un ouvrage qui n’a toujours pas son pareil après près d’une décennie d’existence. Ce monument de plus de vingt-sept minutes se nomme Observer, une composition suffocante, dépressive, philosophique, d’une grande mélancolie, largement influencée par le doom metal et qui continue à être particulièrement mémorable encore aujourd’hui.

Cette inspiration doom, le collectif ne la quittera pas vraiment sur ses futures parutions et la complétera par d’autres styles parmi lesquels le sludge, le psychédélique ou l’atmosphérique. Seule l’ambiance globale des mélodies n’aura pas vécu de grandes évolutions : toujours aussi morose, brumeuse et dans des tempos souvent languissants, l’univers du combo se veut pessimiste, froid, sans une once d’espoir ou d’illusion. Le dernier disque en date, Slow Decay paru en 2020, évoquait parfaitement ce monde inquiétant et préoccupant, une dégradation de la nature et de la disparition de l’humanité. C’est dans cette même lignée que les Américains sortent leur douzième parution intitulée Step into the Light. La somptueuse pochette ne laisse aucun doute sur la thématique des morceaux à savoir un tableau sombre et dramatique.

L’image ne nous trompe pas et c’est bien dans une atmosphère asphyxiante et macabre que la formation décide de nous emmener à nouveau. Sur ce terrain, nos musiciens affichent désormais une maîtrise déconcertante, une aisance presque enfantine à nous déranger, à nous rendre vulnérable face à notre destruction. Cet esprit malsain se caractérise par l’écriture des morceaux : dans un deathcore proche de ses origines, les artistes proposent des riffings directs et croustillants ainsi que des breakdowns dévastateurs. Au-delà de son style death, les Américains nous soumettent également un fort penchant sludge/doom qui laisse paraître ce sentiment d’oppression et de désolation. Dans de rares cas, on retrouve aussi le groupe dans un registre proche du grindcore, dans une musique extrême, hâtive et sans la moindre concession.

Cette orientation grind se révèle dans des titres tels que Calf’s Blood où les blastbeats associés à un chant guttural virulent ne nous laissent pas le temps de se relever. Le morceau retient également notre attention avec un riffing de départ assez proche du black metal. Le grind ressort de même sur Fresh Bones et peut compter, sur ses phases les plus lentes, sur une guitare qui offre de formidables passages entre graves et aigües. La fin de la chanson nous pourvoie d’un breakdown gras et malveillant, toujours dans cet objectif de nous neutraliser. Notre quintet nous régale aussi sur ses nombreux changements de tempo et de rythmes au sein de ses mélodies qui apportent une diversité et un dynamisme plaisants.
Chain en featuring avec Jacob Lilly (Chamber) livre des passages hâtifs avec des sections bien plus pesantes mais aussi des breaks pour renforcer ce sentiment d’engouffrement et d’animosité. On pourra à nouveau profiter de ces blastbeats et d’un penchant un peu plus hardcore apporté par la prestation vocale de l’invité ainsi que d’un nouveau breakdown temporisateur, poussif qui nous emmène directement dans les abysses.

A proprement parlé, cette douzième offrande ne possède pas vraiment de faiblesses et l’ensemble des compositions est bougrement efficace et ravageur. Néanmoins, l’opus s’avère excessivement court avec à peine une vingtaine de minutes en écoute totale et une durée moyenne des morceaux qui dépasse péniblement les deux minutes. La succession des titres est telle que nous n’avons certes pas le temps de respirer, ce qui est un des objectifs magnifiquement réussi de la part des Américains. Mais d’autre part, l’accumulation des informations ainsi que ses durées limitées nous empêchent de profiter pleinement du diaporama.
Ce sentiment peut s’exprimer sur les transitions entre les chansons comme celle entre Chain et Fresh Bones qui confère une sensation d’un seul et même titre au lieu de deux textes bien distincts. Cette perception peut aussi se déclarer sur des finaux (souvent des breakdowns) assez abrupts. C’est le cas sur Open Wound où la panne ne dure qu’une petite poignée de secondes et où l’auditeur aurait apprécié un peu plus de longueur voire de retournements de situation. Seul le morceau Sinkhole en collaboration avec Josef Alonso (Sunami) et le final None Of Us Asked To Be Here ne montrent pas ce manque. Pour le dernier, c’est même un avis plutôt contraire avec un fade out un peu trop dans le remplissage.

Step into the Light ne sera pas forcément dans les réalisations exceptionnelles du deathcore mais peut au moins se targuer d’apporter un souffle frais au style. The Acacia Strain poursuit son petit bonhomme de chemin et sa transition vers un sludge/doom deathcore attrayant et engageant. La vision maussade, funeste et fataliste de notre société est encore une fois une franche réussite et nous paralyse de peur jusqu’à nous faire ressentir l’agonie. On regrettera que cette représentation soit ternie par une durée peu conséquente et des exécutions parfois un peu trop insuffisantes, ce qui empêche la formation d’être pleinement convaincante dans son but. Cette douzième création n’en demeure pas moins une production à découvrir pour toute oreille, qu’elle soit aguerrie ou curieuse de nouvelles expériences.

1 Commentaire

10 J'aime

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nemesisirae - 30 Mai 2023:

Bonne chro, pas mon style mais l'envie d'y jeter une oreille en est le résultat!

bon ressentit personnel de la pochette de ta part!

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