Il y a véritablement sur ce
World of Black and Silver, premier album des Suédois de
Crystal Eyes, l'empreinte des
Gamma Ray et des
Helloween. Une familiarité qui se manifeste aussi, et surtout, dans cette volonté commune à écrire des passages enjoués et guillerets qui, bien évidemment, ne seront pas nécessairement du goût de chacun. Et ce d'autant plus que nos amis originaires de Boras sont loin, mais alors très loin, d'avoir le talent des deux formations sus citées et que, par conséquent, ils ne parviendront pas réellement à éviter ce piège facétieux qui conduit inévitablement le musicien inexpérimenté à se vautrer dans l'excès. Les Interstellar
War, Gods of the World, The Dragons Lair ou
Eyes of the
Forest Gloom qui en découlent seront donc autant de titres embarrassants aux passages niais. Exagérément niais.
Et lorsque finalement le groupe parviendra enfin à se départir de cette naïveté, ce sera pour mieux se noyer dans les affres d'un classicisme sans borne. Pour preuve le terrifiant
Winds of the
Free ou le sympathique
Glory Ride que l'auditeur adepte de ce genre de démonstration aura tant entendu qu'il ne parviendra même plus à se souvenir de ce temps reculé où il en était totalement vierge. C'est dire.
The
Power Behind the Throne, sans pour autant lever le voile sur un trésor inespéré, nous donnera tout de même à entendre quelques instants appréciables. Tout comme ce sera le cas d'ailleurs avec
Rage on the Sea pour lequel il sera difficile de ne pas voir quelques stigmates le rapprochant des travaux de
Running Wild,
Victims of the
Frozen Hate au tempo plus posé ou avec, par exemple, le vif
Extreme Paranoia dont la paternité pourrait, sans aucun problème, être attribuée à Kai Hansen.
S'agissant du
World of Black and Silver qui vient clore ce pamphlet, le moins que l'on pourra en dire c'est qu'il constituera un titre assez déconcertant. Paré d'éléments théâtraux et d'une atmosphère baroque, on pensera forcément à
King Diamond en le parcourant.
Afin d'élargir un peu le propos et de ne pas uniquement rester centrer sur ce disque, parlons plus généralement de la musique de ce collectif. Si
Crystal Eyes tente de nous offrir l'expression d'un Heavy
Metal, Speed
Metal, très influencé par ceux déjà nommés ici, il est indéniable qu'il a aussi une certaine propension au
Power Metal. Une propension qui ne se manifeste pas nécessairement par la présence de ces claviers ou de ces arrangements si typiques de cette mouvance mais par une musicalité caractéristique et des thèmes communs. En résulte un sentiment étrange et pénétrant. Une impression curieuse. La sensation d'avoir à faire à la fois à un concurrent des uns et à un rival des autres. Et le fait que, parfois, d'une piste à l'autre Mikael Dahl et ses acolytes nous proposent de sillonner des paysages très différents, tantôt inspiré par ces uns et tantôt par ces autres, sans jamais parvenir à affirmer une personalité propre, rend ce ressenti encore plus prégnant.
En épurant cet opus de tous ces aspects les plus ennuyeux et en dégrossissant cette pierre noirâtre de ces scories les plus inutiles, force est de constater que le caillou final demeure très terne entre noir et noir foncé.
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